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    — Tu peux m'expliquer, maintenant, pourquoi est-ce que tu ne peux pas larguer Terry? se décide à grommeler Raphaël pour ramener sur le tapis un bien désagréable sujet, alors que les deux amoureux sont sagement assis sur son grand lit pour discuter de tout et de rien, se retrouver dans une intimité retrouvée.

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    — Je... Disons que, c'est délicat, hésite la jeune fille en agrippant le drap du lit comme s'il était un antistress, - il, il.. Il sait des choses que.. Enfin, je...

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    — Sur nous ? Sur ce qu'on est, toi et moi ?! prend soudain peur Raphaël dans un coup de stress.

    — Mais non, idiot, le rassure très vite Eva, — ça, les gens qui le savent, ils se comptent sur les doigts d'une seule main, tu le sais bien..

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    — Bon alors si ce n'est pas ça, il faut que tu éclaires ma lanterne parce que je ne vois vraiment pas !!

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    — Il y a quelque temps, j'ai fait quelque chose de très horrible et il est au courant, révèle d'une traite Eva en baissant les yeux de honte, — et, et.. Bref, s'il voulait se venger, voire me porter préjudice, il pourrait très bien s'en servir...

    — Qu'est-ce que tu as fais de si grave ? questionne sans attendre Raphaël avec sérieux et d'un air intrigué, — c'est dans quel domaine ? Amoureux ? Musical ?

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    —Tu vas me juger, Raph... Je, je...

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    — Si je comprends bien, tu peux révéler quelque chose d'important toi à Terry, mais pas à moi ?! le prend subitement très mal Raphaël en fronçant les soucils, affreusement vexé.

    — C'est parce que c'est très grave !! Et si ça m'es égal que lui puisse penser ci ou ça de moi, devant toi, je, je...  commence à craquer la jeune fille en sanglotant, avant d'ajouter d'un air abattu et en s'essuyant les yeux, — bref, s.t.p. remet moi sur ma chaise et, et .. Et je vais appeler une voiture pour rentrer, je, je.. Qu'elle marmonne ensuite, d'une voix tremblante, hésitante, tout en fuyant nerveusement le regard de son interlocuteur.

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    — Tu sais qui tu as devant toi là, Eva? Ou tu es devenue soudainement très stupide? la gronde sans attendre Raphaël en colère, — quand tu regardes le pecnot qui se trouve là devant toi, tu vois quoi exactement ?!

    — Je, je.. en déglutit de honte et incompréhension Eva, désirant mourir sur le champ pour disparaitre au plus vite de la surface de la Terre.

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    — DIS MOI CE QUE TU VOIS LORSQUE TU ME REGARDES, EVA ! perd brusquement patience Raphaël, — TU VOIS QUOI ?!?

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    — MAIS TOI ! lui répond sur le même ton son interlocutrice, tout de même un petit peu apeurée par sa réaction, - et arrête de gueuler !

    — MOI DONC ! MOI, RAPHAEL ! N'EST-CE PAS?!

    — OUI, TOI, BORDEL ! POURQUOI ?!

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    — Alors pourquoi est-ce que tu hésites à me dire quelque chose, à moi, Raphaël ? COMME S'IL Y AVAIT QUELQUE CHOSE VENANT DE TOI, QUE JE NE POUVAIS PAS ENTENDRE ET COMPRENDRE !!!

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    — J'ai tué Angelika, balance alors et plutôt sèchement Eva en scrutant très vite la sortie de l'appartement pour s'imaginer qu'elle est en train de la prendre en courant.

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    — Voilà, t'es content ? qu'elle reprend ensuite, glaciale, les yeux embués de larmes, — La fille que tu aimes est un monstre. Elle s'est tout d'abord liée d'amitié avec une pauvre fille qu'elle n'a jamais pourtant jamais pu piffrer, juste pour élaborer une soigneuse et diabolique tentative de meurtre. Tentative qui a bien évidemment réussi hein. Alors retiens bien que cette fille que tu aimes, elle a tué! Elle a empoisonné une pauvre fille et l'a même regardé mourir sans appeler à l'aide ! Elle convulsait sous ses yeux, bavait comme un crapaud répugnant, et elle, elle faisait semblant de pleurer pour ne pas attirer les soupçons des infirmiers du centre psy qui tentaient de sauver sa victime... Eh eh, tu vois, j'étais là, fière de mon acte, fière et joyeuse, mais je jouais la désespérée pour ne pas qu'on m'accuse ensuite d'avoir peut-être assassiné cette folle. Jamais tu ne trouveras un être plus machiavélique que moi au monde, Raph. Mais voilà, tu voulais savoir, n'est-ce pas, et bien désormais tu sais.. Alors, heureux?

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    — J'ai tué un homme de mes mains il y a quelques mois, apprend à son tour Raphaël, serein, à son interlocutrice qui se met à scruter à nouveau la porte, — il venait d'agresser et violer ma mère. J'ai aussitôt réagi. Car il ne méritait pas de vivre. Et si c'était à refaire, je le referais, tu sais. Comment juges tu mon acte?

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    — Tu, tu.. Toi?? ramène lentement son regard vers lui Eva, les yeux grands écarquillés et encore humides, — tu, tu.. ? Toi ?!... Qu’elle bafouille encore, ne sachant désormais plus constituer de phrases entières, - mais, mais... tu, tu...?

    — Personne n'est au courant à part Jakob, ma mère, et toi désormais. Et je te le redis, si c'était à refaire, je le referais. Je n'ai plus aucun remords. Oui parce que les premiers jours j'étais au plus bas. Mais cela n'a pas duré une semaine. Parce qu'avec le recul, il le méritait. Et si je n'avais pas agi, il serait encore aujourd'hui en train de persécuter ma mère, et sans doute d'autres victimes innocentes. J'ai donc très bien agi et suis en paix avec moi-même et mes raisons de le faire.

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    — C'était Angelika la responsable du coma de Jeff, confesse Eva en grimaçant et en tremblant de tous ses membres, — elle l'avait planté, juste parce que lui ne voulait plus d'elle.. Elle voulait le tuer... Elle a essayé.. Vraiment, essayé..

    — Tu as donc vu rouge et as décidé de venger Jeffrey.

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    — Je ne voulais pas... mais je ne pouvais accepter qu'elle continue de.. de.. de.. Après avoir.. À cause d'elle, il a faillit mourir, Raph!! Alors je.. Alors, je...

    — Eva, je comprends, fait simplement Raphaël avec compréhension et une légèreté qui fait brusquement réagir son interlocutrice en larmes,

    — Mais comment peux-tu comprendre ?! Car non, tu ne comprends pas !! Ce n'est pas vrai, tu ne comprends pas, parce que, parce que ...

    — Eva, je comprends, reprend encore Raphaël sur le même ton toujours, — moi, je comprends. Et je me contrefous de ce que tu as fait. Je t'aime. Tu pourrais limite m'arracher un bras à vif pour ensuite le manger sous mes yeux que je continuerais de te soutenir et de t'aimer. Je pourrais tuer, écarteler, éventrer, si tu me le demandais, ou changer de pays parce que tu fuirais quelque chose. Je pourrais parcourir le monde et l'univers pour te suivre. Et si tu dois un jour n'avoir que des ennemis et plus qu'un seul allié sur cette terre, et bien sâche que cet allié, ce sera moi. Si j'ai eu la force de vivre avec mon fardeau, je pourrais soutenir le tien sans aucun problème. Nous sommes deux dans les épreuves. La vie nous a parfois forcé à commettre l'irréparable, mais ça, cela restera à jamais notre secret. Nous sommes deux! Aujourd'hui moi je suis guéri de mon fardeau, je suis allé de l'avant et je te soutiendrais, mais à ce que je lis dans tes yeux, je ne suis pas certain que toi, tu sois aussi détachée que moi pour pouvoir continuer d'avancer, et ça m'effraie pour tout te dire. 

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    — Je, je, je ne peux pas...

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    — Dans ce cas, il faut te faire aider.

    — C'est ça, je vais aller voir un psy pour lui dire "salut, j'ai tué ma voisine de sang-froid, et je le vis mal!!!" Non, mais arrête la coke!!!! craque Eva.

    — Si tu as besoin de sortir une telle réplique sur le canapé d'un psy pour aller mieux, alors je t'emmènerais de force le faire, Eva. Parce qu’il faut que tu acceptes enfin ce que tu as fais, pour que tu puisses aller de l'avant. Et puis tu sais, les psychiatres sont tenus par un truc qui s'appelle le secret professionnel... Si c'est le fait que cela s'ébruite qui te terrifie. Tu ne risques rien. Auprès de moi, tu ne risqueras jamais rien ! 

    — Si je dois courir un risque, autant que je le cours... ça s'appelle la ju..justice...

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    — Tu m'abandonnerais ? Moi ? Tu refuserais de te battre pour moi au moins ? Je ne te crois pas. Et puis tu es bien mignonne avec ta "Justice", mais je n'ai pas vu de justice dans l'acte d'Angelika envers Jeffrey, perso.

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    — Je, je.. Arrête!! Tu n'as pas le droit de parler de me battre pour toi pour me faire culpabiliser!! Odieux manipulateur que tu es de te servir de mes sentiments!! Et puis de toute manière, Terry peut me briser avec tout ça!! Donc le pire arrivera, Raph!! Tôt ou tard, il arrivera!! Car s'il est en colère un jour, il pourrait, il pourrait.. Parce que quand on a la haine, on peut tout faire !! TOUT !! J'en suis la preuve !

    — Il a quoi comme preuve pour t'accuser, Eva ? À part sa simple parole ?

    — Je, je.. En hoquette la jeune fille entre deux sanglots, — ben euh... euh..

    — C'est bien ce que je pensais alors, il n'a strictement rien pour t'accuser à part sa parole. La sienne contre la tienne alors ? Contre les nôtres, pardon ! Et est-ce que tu penses que sa parole à lui pourrait avoir plus de poids que celle de September ?

    — Je, je.. Continue d'hoqueter Eva avec honte, cherchant désespérément un point invisible au loin pour y fixer enfin son regard désespéré, je, je.. j'en sais rien...

    — Donc voilà, tant que toi tu ne seras pas en paix avec toi-même en voulant vivre, Terry pourra en effet te faire du tort. Et c'est pour ça qu'il faut tu acceptes ce que tu as fait, pour que tu puisses ensuite, avec moi, aller de l'avant, avec volonté et conviction. Tu es quelqu'un de grand et noble, Eva, termine pour conclure affectueusement Raphaël en entrecroisant ses doigts avec ceux de son interlocutrice, — n'en doute plus. Parce que la seule meurtrière monstrueuse que moi je vois aujourd'hui, c'est cette Angelika qui a voulu t'enlever ton frère. C'était elle, le monstre qui tue de sang-froid un type qui ne l'aime plus. Par pur égoïsme! C'était elle, le monstre, et certainement pas toi. Et je te le répèterais aussi souvent qu'il le faudra, jusqu'à ce que tout ça soit très loin derrière nous, profondément enterré dans nos plus sombres souvenirs.


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    — Ouais, Eva, c'est moi... viens de téléphoner Jeffrey à sa soeur jumelle pour lui annoncer son tout dernier projet en date, — je venais juste te dire que je rentre sur Paris quelque temps... Le temps de tout arranger là-bas. L'appart, Pierre, et tout et tout. Y'a un tas de conneries que j'ai laissées en suspend et je peux pas rentrer sur Berlin sans avoir tout réglé.

    — Je comprend, lui répond sa soeur avec douleur à l'autre bout du fil, — mais tu penses revenir dans combien de temps ? Je ne te propose pas de t'accompagner, car je me doute que je serais un frein, vu ce que je suis désormais, mais le coeur y est...

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    — N'importe quoi tu seras jamais un frein pour moi, idiote. Mais j'avoue que je préfère être seul pour régler toutes mes affaires, ne m'en veux pas.. C’est un peu ma façon de faire mon deuil d'Ana.

    — Je comprends parfaitement, ne t'en fais pas.

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    — Je te laisse alors, je prends le train dans moins d'une demie-heure. Bisous, je t'aime..

    — Je t'aime aussi, prends soin de toi...

    — Ouaip!! Toi aussi!!

      

     

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    — Salut Terry, fait poliment Raphaël en direction du concerné qui est venu récupérer chez lui sa petite amie. "Leur" petite amie à tous les deux, si l'on veut se montrer plaisantins.

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    Mais le blondinet ne se montre pas des plus amicaux avec son vieux comparse musicien puisque ce n'est qu'avec un bref signe de tête qu'il va répondre à ses salutations, avant de d'attraper vivement la chaise roulante de sa compagne pour la pousser vers l'ascenseur du hall.

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    Il est évidemment pressé de détaler d'ici avec elle. De l'emmener loin d'ici, loin de lui, surtout... La jalousie et la rancoeur lui dévorant les entrailles, bien entendu. Mais malgré cela, il tente cependant de faire bonne figure en se forçant à questionner sa petite amie,

    — Ça a été, ce matin ?

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    — Je, je.. Oui, qu'elle lui répond très vite en mourant clairement de honte. Elle ne trouve pas encore la force de débuter avec lui un douloureux sujet qui va fâcher, faire très très mal, et surement déclencher d'affreuses conséquences...

     

     

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    Au local des TroubleMaker, et après être revenus plus tôt que prévu -à cause de l'absence de leur bassiste- de leur studio d'enregistrement, l'ambiance n'est pas des plus joyeuses. Et pour cause... Cela fait bien une demie-heure que la conversation ne tourne qu'autour des mots "succès" et "popularité".

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    Vick ayant constaté le premier que cela fait tout de même un an que ce petit groupe a débuté sa carrière et que même si certains les acclament en les jugeant comme les "Apologize" d'aujourd'hui -groupe allemand et étudiant qui perce vite, oblige!- ils sont très loin d'avoir atteint la renommée qu'avaient leurs prédécesseurs.

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    Tobias confirme, mais ne s'étonne pas. Ils ont perdu un élément clef en cours de route...

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    Wilfrid saute aussitôt sur l'occasion pour agresser son vieil ami : il dit n'importe quoi !! Comme d'habitude ! Leur groupe n'a pas besoin de Raphaël pour percer et exceller ! Puisque lui est presque identique à leur ancien compagnon ! Guitariste, interprête et compositeur comme son ex-comparse, il n'a donc rien à lui envier et il n'apporte pas moins au groupe que lui ! Tobias soupire. Si son camarade pouvait décidément arrêter de s'imaginer être la huitième merveille du monde, cela lui ferait vraiment les pieds...

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    Vick intervient à ce moment là pour éviter d'assister à un éventuel bain de sang : en effet, son collègue Wilfrid a le visage qui se crispe de plus en plus au fil des secondes et le connaissant, il sait bien que l'explosion est imminente.

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    — Et si vous rappeliez Raphaël ? Il ne fait rien à part perdre son temps avec les ex-Memories, alors pourquoi ne pas lui dire de revenir dans un groupe qui perce plutôt que de rester dans un lot de vieux débris qui ne fait que de jouer en boucle quelques vieux tubes vieux de vingt ans ?

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    Tobias et Wilfrid l'écoutent annoncer cela en restant silencieux face à lui, mais leurs regards en disent long sur leurs hésitations.

    En effet, l'idée ne les avait pas encore vraiment effleurés jusqu'a maintenant, parce que dans ce groupe d'amis "fouteurs de merde" tout le monde a toujours été très rancunier, mais à la réflexion, lorsque chacun accepte de prendre un peu de recul pour se demander "—, mais après tout, pourquoi pas?", de nombreux doutes et espoirs refont surface...

    TroubleMaker à la vie, à la mort, est-ce que cela serait-il vraiment possible?

    Ou n'est-ce qu'une utopie?

     

     

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    Eva est anxieuse en ce début de soirée et elle hésite désormais à faire part de ses craintes par SMS à son petit ami de l'ombre, Raphaël.

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    En effet, peu après l'avoir ramené dans leur appartement, Terry l'a abandonnée sur place en prétextant devoir se rendre d'urgence au local de son groupe pour une raison importante.

    Compréhensive, la jeune fille a donc promis de l'attendre sagement devant la télévision.

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    À première vue, il n'y est donc pas mort d'hommes.. À part bien sur ce désagréable sentiment de solitude et d'inutilité que la brunette ressent : poireauter seule dans un studio pendant une après-midi entière n'a jamais aidé quiconque à se sentir bien et encore moins lorsque l'abandonné à des tendances à la dépression.

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    Mais soit, la jeune fille résiste tout de même à l'envie d'envoyer quelques messages instantanés à son Raphaël. Elle en a déjà assez fait avec lui et avant de continuer de jouer à ce petit jeu, elle décide de trouver enfin la force de mettre les choses au clair avec son blond.

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    Elle patiente donc encore et encore devant une chaine humoristique du câble, quand tout à coup la porte de l'appartement s'ouvre enfin...

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    Elle sourit alors très vite en constatant que son petit ami est de retour,

    — Aaah, enfin ! qu'elle lui fait sans attendre, très vite surprise par le fait que son interlocuteur pénètre dans la pièce en titubant jusqu'au comptoir de la cuisine sur lequel il se dépêche de s'appuyer.

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    — Tu as bu ? qu'elle lui demande en conséquence, anxieuse, inquiétée par son étrange regard.

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    — Ouais, qu'il lui répond soudain et simplement, tout en se jetant brusquement sur leur lit et à moitié sur elle pour la plaquer avec force contre le matelas, sur le dos,

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    — Ca va, je t'ai pas trop manqué ? qu'il lui fait juste après en lui caressant les seins, un sourire inquiétant dessiné sur les lèvres.

    — Si, mais l'essentiel c'est que tu sois là, ne laisse pas transparaitre sa peur la jeune fille, comprenant très vite que son interlocuteur n'est pas dans son état normal,

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    — Tu empestes l'alcool Terry, s.t.p., va prendre une douche, qu'elle reprend, perturbée ; Et très gênée par sa façon plutôt brutale de lui malaxer le sein gauche.

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    — Quedalle! lui refuse le jeune blond d'une voix amère en commençant à lui déboutonner son chemisier, avant de le lui retirer d'un coup sec alors qu'elle lui proteste pourtant avec timidité, arrête, pas maintenant.. j'ai pas envie de ça, là..

    — Pourquoi ? Parce que je ne m'appelle pas Raphaël ? se moque sans attendre et avec ironie Terry en lui dégrafant maintenant sa ceinture et son Jean, qu'il fait glisser d'un geste vif le long de ses jambes inertes.

    — N'importe quoi! s'offusque et tente de le repousser Eva a l'aide de ses petits bras fluets, honteuse et désormais en sous-vêtements, tandis que lui se déshabille avec hâte, retirant son sweet et son Jean en moins de dix secondes, — et je t'ai dis d'arrêter ça, j'en ai pas envie ce soir, j'ai le droit, non ?? continue de le pousser en arrière la brunette, comme si elle pouvait quoi que ce soit contre une telle masse à moitié assise sur elle..

    — Ouais, mais moi j'en ai envie, c'est con, hein ?! Sale pute... cingle Terry d'une voix glaciale.

     

    Your love is just a lie - Simple Plan ♪ 

     

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    I fall asleep by the telephone
    It's 2 O'clock and I'm waiting up alone
    Tell me where have you been?

    — Que, que... ? en déglutit la brunette de douleur et effroi alors que son interlocuteur commence à lui soulever et écarter les cuisses, -dans cette position dominatrice, il lui rappelle sa supériorité... -, — arrête Terry, ne fais pas ça... Qu’elle commence à le supplier, — tu dis, tu penses, n'importe quoi, à propos de... , qu'elle poursuit, désespérée, honteuse, tremblante, en détournant le regard, — écoute, il faut qu'on discute calmement de tout ça... Je, je...

    I found a note with another name
    You blow a kiss, but it just don't feel the same
    Cause I can feel that you're gone

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    — C'est moche d'être handicapée hein? Tu ne le serais pas, tu aurais sans doute pu me filer un coup de genou dans les roustons, mais là... on peut dire que tu es à ma merci ! Se moque cruellement blondinet en lui retirant sans douceur son soutien-gorge, sa culotte, avant de lui écarter les cuisses de nouveau pour s'insérer confortablement entre elles.

    I can't bite my tongue forever
    While you try to play it cool
    You can hide behind your stories
    But don't take me for a fool

    277

    — Terry, arrête.. tente une nouvelle fois de l'implorer la jeune fille en plongeant son regard désespéré dans le sien, les larmes aux yeux, — ne fais pas ça, je t'en prie... tu, tu n'es pas dans ton état normal...

    You can tell me that there's nobody else (But I feel it)
    You can tell me that you're home by yourself (But I see it)
    You can look into my eyes and pretend all you want
    But I know...

    277

    — Lie, your love, is just a lie, baby.. Don't take me for a fool, qu'il lui susurre, chantonne, en retour, le regard noir, un sourire machiavélique et ironique naissant sur les lèvres, pour reprendre avec rancoeur et amertume,

    Your love is just a lie (LIE)
    It's nothing but a lie (LIE)

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    — Je t'ai tout donné Eva, tout... Mais toi tu n'as fait que me prendre pour un con... Alors ce soir, je vais te faire l'amour comme jamais. TU VA KIFFER, N'EST-PAS ? JOUIR ? PRENDRE TON PIEDS, NON ?? qu'il crie désormais. Fou de rage.

    You look so innocent
    But the guilt in your voice gives you away
    Yeah you know what I mean...

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    — Quoique non, suis-je bête, tu ne vas pas kiffer.... qu'il reprend aussitôt ensuite dans une voix radoucit, avant de crier de nouveau de colère tout en pénétrant brutalement son interlocutrice,

    How does it feel when you kiss when you know that i trust you
    And do you think about me when he fucks you?
    Could you be more obscene?

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    —.... PARCE QUE JE NE SUIS PAS RAPHAEL!!!!

    So dont try to say you're sorry
    Or try to make it right
    Don't waste your breath because it's too late, it's too late!

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    — I know, oooh, ohhh, your love is just a lie !! LIEEE ! It's nothing but a lie, liie ! LIE ! Your nothing, BUT A LIE ! qu'il continue ensuite de chanter maladroitement dans une fureur incontrôlable tout en continuant ses va-et-vient brutaux.

    You can tell me that there's nobody else (But I feel it)
    You can tell me that you're home by yourself (But I see it)
    You can look into my eyes and pretend all you want
    But I know, I know,
    Your love is just a lie (Lie)
    It's nothing but a lie (Lie)
    You're nothing but a LIE

    You can tell me that there's nobody else (But I feel it)
    You can tell me that you're home by yourself (But I see it)
    You can look into my eyes and pretend all you want
    But I know, I know
    Your love is just a lie (Lie)
    I know you're nothing but a lie (Lie)
    Lie (Lie)
    Lie (Lie)

     

    LIE!

     

    Your love is just a LIE!


  • 278

    278

    — Salut Stefan, ça va ? questionne chaleureusement Vick, enfin au téléphone avec son frère jumeau. "Enfin", parce que les jeunes hommes n'ont que peu de contacts, malheureusement .. L'un étant étudiant et musicien, tandis que l'autre... tandis que l'autre... Gagne sa vie, à sa manière.

    — A fond, frérot ! Et toi ? C'est quand que ton groupe fera enfin parler de lui dans le monde entier, hein ?!

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    — Ah ah, alors ça ... C'est pas pour tout de suite !

    — Faudrait qu'on se voit à l'occaze. Dommage que tu sois si loin !

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    — Reviens au bercail un de ces quatre ! Ça fera du bien à ton accent allemand qui fait mal aux oreilles désormais, sans vouloir te vexer !

    — Eh eh ... Ouais, à l'occaze, frangin, à l'occaze. Mais en attendant, je dois te laisser, je... je dois voir des clients.

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    — Ça roule. À la prochaine ! n'insiste pas Vick en raccrochant son téléphone le coeur gros. Les conversations avec son frère se déroulant toujours ainsi... quelques minutes, voire secondes, de "bonjour", "comment ça va"? pour finir par se conclure par ce genre d'interruptions brutales, à cause de la surcharge de "travail" de son jumeau.

     

     

    *

     

     

    — Bonjour Ana ! Waaaaah ! J'arrive pas à croire que je t'ai enfin au téléphone !

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    — Coucou Amélia. Oui, j'avoue, en ce moment, je suis un peu... surchargée.

    — Ana.. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, si je t'appelle aujourd'hui, c'est qu’hier soir j'ai croisé ton mec au Blue's et il a l'air très, très, très mal...

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    — De.. De quoi..? Tu, tu as vu Jeffrey..?

    — Oui, au Blue's, sur Berlin.

    — Ah.... Mais je ne peux rien faire, Amé.. C'est fini entre nous, et je, je... Je dois te laisser, là, excuse-moi... mais j'ai des choses à faire.

    — Où es-tu, exactement Ana ?! S'il te plait, dis-le-moi.

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    — Non, tu irais le révéler dans la minute à Jeffrey, ne me prend pas pour une idiote non plus. Et c'est fini, je ne veux plus qu'il me cherche... Il a deja assez risqué sa vie pour moi... Je ne veux plus l'impliquer dans quoi que ce soit. Alors, je t'en supplie, ne lui dis strictement rien à mon sujet. Je veux qu'il me haïsse et qu'il m'oublie. Il fera ainsi plus vite son deuil de notre histoire. Il faut le laisser en paix maintenant, c'est quelqu'un de bien et il a droit au bonheur... Sur ce, je te laisse Amé.... Au revoir.

    — Mais non, Ana, attend!!!!!!!

    [Bip.. Bip.. Biiiiip.....]

    ...

    Il n'y a d'autre enfer pour l'homme que la bêtise ou la méchanceté de ses semblables. [Marquis de sade]

    ...

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    Bien trop de femmes dans bien trop de pays parlent la même langue : le silence. [Anasua Sengupta]

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    Il est des douleurs qui ne pleurent qu'à l'intérieur. [Jean-Jacques Goldman]

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    L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude. [Victor Hugo]

    Ames sensibles s'abstenir d'ouvrir les thumbnails ci-dessous, images non nécessaires à la compréhension de la scène, elles ne rajoutent qu'un peu d'horreur dans tout ça ! 

    C'est quand on n'a plus d'espoir qu'il ne faut désespérer de rien. [Sénèque]

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    — Ca suffit les pervers, allez choisir une autre fille. Celle-ci, elle est en cloque, elle a fini pour aujourd'hui..

     

     

    *      *

    *

      

    278

    C'est avec difficulté que Terry ouvre les yeux ce matin. Et pour cause, la veille, il a énormément bu, dans ce petit bar de la capitale. Il a bu jusqu'à en perdre la raison et les souvenirs de la nuit qu'il vient de passer sont encore terriblement flous dans sont esprit.

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    La majorité, du moins... Parce que les principaux lui reviennent malheureusement très vite et c'est avec effroi qu'il les réalise soudain en retirant d'un geste vif son bras du ventre de sa petite amie qui semble déjà réveillée et silencieuse. Le regard perdu à travers la fenêtre.

    — Pardonne-moi!!! lance alors brusquement -et avant même un éventuel bonjour- le blondinet, son coeur lui donnant soudain un vif et violent coup dans la poitrine tant sa honte est brutale et grandissante, — je, je, j'ai énormément bu hier soir ! Je te le promets !! Eva pardonne moi !! qu'il continue, les yeux humides, secouant sa petite amie par les épaules pour la forcer à tourner la tête vers lui, — qu'est-ce que je t'ai dit hier ?! Je retire tout ce que je t'ai dis !! Et je m'excuse pour ce que j'ai fais !!

    — Ce n'est rien, ne t'en fais pas, lui soupire son interlocutrice sans conviction et sans quitter le paysage citadin qui s'anime derrière la fenêtre, — je te comprends en un sens et lorsque tu es revenu je voulais qu'on parle, mais tu n'étais apparemment pas en état..

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    — Pourquoi voulais-tu parler ?! Tu voulais me larguer, c'est ça ?! prend subitement peur Terry en se redressant pour s'asseoir, le visage soudain affreusement pâle et les yeux embués de larmes, — arrête, ne fais pas ça, je t'en supplie!! Je m'excuse pour hier, Eva, et je te jure sur ma vie que cela ne se reproduira plus !! Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai vraiment forcé sur l'alcool, j'ai fumé en plus, et je, et je, et je.... Et je sais que je n'ai aucune excuse !! Mais je t'en prie, pardonne moi !!!!! NE M'ABANDONNE PAAAS !!!!

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    — CAR JE T' AIME!! qu'il crie ensuite, pris de panique, en se frappant violemment la tête de rage, — qu'est-ce que je peux faire pour que tu me pardonnes, Eva ?! Dis-le-moi!! Quoique que je puisse faire, je le ferais !! Je te le jure!!!!

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    — Mais rien, ça va aller, Terry, ne t'en fais pas, lui sourit timidement et d'un air ému sa petite amie, perturbée par ses reniflements et soudaines larmes de desespoir ; en effet, voir un homme qui pleure -et surtout lui- n'est tout de même pas courant et cela trahit clairement une réelle souffrance...

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    — Tu m'en veux, tu me hais, désormais, hein, c'est obligé!! Oh mon dieu qu'est-ce que j'ai fais!! continue Terry en n'osant plus croiser le regard pourtant compatissant de son interlocutrice qui se redresse légèrement derrière lui pour se rapprocher de lui,

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    — Tu ne m'aimes plus, Eva, poursuit le jeune blond désespéré, — c'est lui que tu aimes, hein.. Il m'a évincé une fois de plus, pas vrai..? Malgré tout ce qu'on a vécu tous les deux... C'est ça, hein.. ? Et j'ai tout gâché.. N'est-ce pas..? Toute notre merveilleuse histoire...

    — Mais non, arrête, n'arrive décidément pas à le laisser tomber la jeune fille en lui prenant délicatement le bras pour le forcer à la regarder droit dans les yeux, — je t'aime beaucoup Terry.. Mais disons qu'en ce moment, c'est compliqué... mais je t'aime beaucoup, et je ne t'en veux pas pour hier, je te le jure.

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    — On ne s'est pas protégés, en plus, je crois.. Alors, il se peut que.. Puisque tu n'es plus sous l'effet de ta pilule.. ose timidement et avec une honte insoutenable le bassiste Troublemaker, tout en revenant vers son interlocutrice pour se placer devant elle, à genoux, afin de l'enlacer avec tendresse et continuer, 

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    — Mais toi tu ne voudras pas... si jamais tu découvrait que...tu, tu... qu'il poursuit, complètement désemparé, — alors, je suppose que dès que tu pourras, tu vas te précipiter prendre la pilule du lendemain..?

    — Je.. Je... Oui bien sur, mais il le faut, Terry.. C’est plus raisonnable et tu le sais, lui déglutit avec douleur sa petite amie en lui essuyant cette nouvelle larme qui vient de rouler le long de sa joue.

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    — Plus raisonnable, surtout parce qu’avec moi... ce n'est pas possible.. N'est-ce pas...?

    — Je, je.. En bafouille de gêne Eva en détournant le regard, non, mais.. Mais c'est juste que l'on est encore un peu jeune pour songer à ce genre de choses, Terry..

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    — Mouais... mais, mais.. Et si jamais là je te laisse pour aller au local rejoindre le groupe, est-ce que je te retrouverais ce soir...? Change discrètement de sujet le blondinet d'une voix tremblotante en déposant un léger baiser furtif sur le bout des lèvres de son interlocutrice, — ou est-ce que tu vas t'enfuir p.. pour...

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    — Arrête de paniquer, Terry, je te dis que tout va bien... continue affectueusement Eva, replongeant son regard dans celui de son petit ami paniqué, — tu peux aller répéter l'esprit tranquille, je te le promets que rien n'a changé ! Je resterais sage ici. J’appellerais mon frère pour qu'il aille à la pharmacie me chercher ce que tu sais... Et je.. Et je t'attendrais sagement ici. Voilà!!

    — Je peux aller te chercher ça, moi... tu, tu.. Tu n'es pas obligé de révéler tout ça à ton frère... meurs de honte Terry, les dents serrées.

    — Je ne lui dirais pas comment c'est arrivé, voyons, ça, ça restera notre petit secret!!

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    — Ok.. D'a d'accord.... m-mais.. m-mais.. m-mais tu me pardonnes, n'est-ce pas..? Dis-moi que réellement, rien ne change entre nous... que tu ne m'abandonneras pas pour, pour..

    — Je t'aime Terry, souviens-t’en...esquive habilement le sujet Eva en mourant elle aussi de honte : comment briser un homme déjà anéanti par un geste qu'il ne se pardonne pas lui-même ?

    — Ok, j'y vais, alors... conclut avec timidité Terry en déposant un nouveau baiser penaud sur le bout des lèvres de sa petite amie qui lui sourit juste après, avec un timide et affectueux,

    — Passe une bonne journée, en lui caressant délicatement la joue, l'incitant ensuite à se relever de leur lit pour rejoindre la salle de bains et se préparer. Ce que le jeune homme fait sans attendre, d'ailleurs, se sentant bien évidemment de trop dans cette pièce, ce matin...





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