• 465

    - 1023 -

    — Aaaahhhhh! Tu reprends de plus en plus de couleurs, ça fait plaisir !! s'exclame Eva, souriante, jubilant en direction de son Raphaël qui émerge d'un somme réparateur, dans sa chambre d'hôpital qu'il occupe depuis déjà trois jours. Sa pneumonie ayant été traitée à temps, avant qu'elle ne dégénère sérieusement, le jeune Bauer n'est aujourd'hui plus en danger. Sa constitution solide et son jeune âge lui assurant de pouvoir se remettre très vite de cette petite mésaventure ; dans quelques jours, tout ceci ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir pour lui et ses proches.

    - 1023 -

    — Raah, Eva! Rentre à la maison te reposer un peu, boude légèrement Raphaël, un peu surpris et agacé de retrouver une fois de plus sa petite amie à son chevet, surtout que la nuit est tombante ; le jeune homme en déduit donc que sa belle a une nouvelle fois passé la journée à ses côtés à ne rien faire d'autre que de le veiller, — S.T.P., Eva, fais moi plaisir, et rentre te reposer, qu'il la supplie, inquiet pour ses cernes apparentes.

    - 1023 -

    — Je pète la forme, moi ! Alors, on rentrera ensemble lorsque tu seras complètement rétabli, ce qui ne devrait plus tarder, maintenant ! S'amuse Eva pour réponse avant de grogner d'un air las en extirpant son téléphone portable qui vibre dans son sac à main posé à ses pieds, — c'est mon agent, humpf, il sait pourtant où je suis, mais il a l'air d'oublier que les téléphones dans les hôpitaux sont assez mal vus, tssss qu'il est lourd.

    — Répond lui, c'est sûrement important.

    - 1023 -

    — Allô ? Obtempère alors Eva dans un soupir, son petit ami est décidément trop gentil et dévoué, car elle, aurait sans aucun scrupule raccroché au nez de son agent pour ensuite éteindre son téléphone portable.

    — Bonjour Eva et désolé encore de te déranger, mais je dois t'annoncer quelque chose d'important et avec tout ce qui arrive en ce moment, Raphaël, etc. Je ne trouvais pas le moment, alors que c'est très important, tu dois être mise au courant...

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    — Qu'est-ce qu'il y a Marfatel ? Et puis depuis quand crains-tu de m'annoncer quelque chose, toi... soupire une nouvelle fois va en craignant subitement de recevoir une information relative à sa génitrice.

    — C'est à propos de monsieur Muller, il...

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    — De, de... hein ?! Interrompt subitement Eva dans un sursaut d'angoisse et en ravalant sa salive — Erwan ? Tu parles d'Erwan ? Qu'est-ce qu'il y a ?!!

    — Il est hospitalisé à Banff, au Mineral Springs, en Alberta, votre mère est à ses côtés, et..

    — Heeein ?!? C'est une blague ?! Erwan est hospitalisé ?! Mais pour quoi ?!

    — Eva, je suis terriblement désolé.... Mais d'après ce que je sais, il s'est fait renverser et est actuellement dans le coma. Je suis vraiment, vraiment désolé Eva.. Je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça, mais je n'ai trouvé aucun moyen de te joindre ces derniers temps, alors...

    - 1023 -

    — Erwan ?! Dans le.. Coma ? Erwan... ? Renversé ? Répète mécaniquement Eva et de façon bête en encaissant silencieusement la nouvelle, la prenant sans doute pour une mauvaise farce, n'y croyant pas vraiment. Comment cela pouvait-il être possible ?

    — Je te réserve une place dans l'avion le plus proche ? Tu veux sans doute te rendre à son chevet.

    - 1023 -

    — Non merci, contredit sans attendre Eva d'une petite voix en jetant un regard à son Raphaël qui s'inquiète déjà de cette conversation où il a entendu les mots « coma » et « Erwan ». Le jeune Bauer apprécie en effet beaucoup le pianiste célèbre et l'imaginer avoir un quelconque accident lui retourne l'estomac de terreur. Pourquoi cela serait-il toujours les meilleurs, les plus bons, qui subiraient des destins cruels et impitoyables ? Le monde ne tourne décidément pas comme il le devrait.

    — Tu, tu es sure.. ? S'étonne d'un air déçu l'agent de la chanteuse à l'autre bout d'un fil, — il s'agit de ton beau-père, Eva... Je pense que tu devrais aller le voir. Il n'est pas n'importe qui pour toi et tu risques de le regretter toute ta vie si jamais il lui arrivait malheur. Parce qu'il faut que tu saches que les médecins ne sont pas très optimistes à son sujet...

    — Je ne peux pas me dédoubler et je suis déjà auprès de Raphaël.

    — Mais monsieur Bauer se porte très bien aux dernières nouvelles.

    — Dès qu'il sera en état de sortir de l'hôpital, nous iront sans doute très vit voir Erwan, ensemble, reprend calmement Eva en inspirant profondément, avant de mettre poliment fin à sa conversation en saluant avec respect son agent. Elle ne peut pas rester plus longtemps avec lui au téléphone, elle a à faire, qu'elle prétend avec indifférence, pour camoufler son désir de raccrocher au plu vite son téléphone afin de ne plus culpabiliser de son choix de décider une fois de plus, de sa seule et réelle priorité aujourd'hui...

    — Eva, qu'est-ce que tu as fait ? Vas-y, en déglutit Raphaël avec étonnement face à la dévotion de sa petite amie qui vient de raccrocher son portable, — qu'est-ce qu'il te prend.. Il s'agit d'Erwan ! S'il a des problèmes, va le voir!

    — Lorsque tu sortiras d'ici, nous irons ensemble, se contente de sourire tranquillement Eva, — il est dans le coma, alors que je cours maintenant ou dans quelques jours avec toi, tu sais, ça ne changera pas la donne.

    — Et si un drame se passait entre-temps, je ne veux pas que tu mêles reproches toute ta vie si jamais...

    - 1023 -

    — Cela n'arrivera pas. J'ai confiance en lui. Et je décide de rester ici, avec toi, en étant consciente de ce qui pourrait éventuellement arriver.

    — Eva... Tu as changé. Que t'est-il arrivé ? Est plus que sceptique Raphaël,

    - 1023 -

    — Je n'ai plus la force d'être séparée de toi, c'est tout... Alors, n'insiste pas, car rien ne me fera te quitter de nouveau.

    - 1023 -

    — Je... Tu m'as tué, là. Je t'aime, bordel....

    — Rétablis toi vite, parce qu'après on a quelqu'un à aller voir, ensemble, main dans la main. Et ce pour toujours...

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    « Aimer, ce n'est pas se regarder l'un et l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction. »

    [Antoine de Saint-Exupery]

     

    « Let me light up the sky, Light it up for you.

    Let me tell you why,

    I would die for you.

    Let me light up the sky. »


  • 466

    ♪ Light up the sky – yellow card ♪

     

    Soudain, et alors que les deux amoureux se préparaient à échanger un tendre et langoureux baiser, Wilfrid pénètre timidement, mais brusquement, dans la chambre de son ami musicien, après avoir toqué un simple et rapide petit coup sur la porte de celui-ci.

    — Tu pourrais attendre qu'on te dise d'entrer ! Le gronde immédiatement Eva en le fusillant aussitôt du regard, frustrée.

    - 1024 -

    — Hey ! Salut, Raph' se contente d'hausser les épaules Wilfrid en se fichant complètement de ce qui vient de lui être sermonné ; non, mais pour qui se prend-elle, cette idiote, à oser hausser le ton ainsi sur lui ? Comme s'il n'y avait qu'elle qui avait le droit de prendre ses aises dans la chambre du TroubleMaker malade ! Non, mais où peut bien aller le monde, diantre, qu'il pourrait grogner, tant sa lassitude est grande.

    - 1024 -

    — Salut Wil, soupire Raphaël en retour et à son ami, un peu gêné par l'ambiance désagréable et glaciale qui est en train de dégringoler dans la pièce.

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    — Ça va mieux ? Reprend Wilfrid en se rapprochant du lit de son comparse, — tu sors quand ? Il faut vraiment que tu viennes aux répétitions, le prochain festival approche à grands pas et on y aura peut-être un passage. Bon, rien n'est encore sûr, mais Erwan a pu nous arranger un peu l'affaire avant de se faire shooter, alors on a une petite chance de...

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    — AVANT DE SE FAIRE QUOI ?!! bondit immédiatement Eva de son siège, furibonde et choquée d'entendre le guitariste parler ainsi de son beau-père actuellement entre la vie et la mort, — tu parles pas comme ça de lui, pauvre con ! Je vais t'apprendre à le respecter un peu, moi !

    — Mais ferme ta gueule, Eva, d'où tu me causes, d'abord ? Renvoie Wilfrid à la jeune femme, l'air dédaigneux, — je suis venu voir Raph ', alors t'es mignonne et tu t'assoies dans un coin de la pièce pour faire du tricot et tu te fais oublier, thanks !

    — Oh, tu te calmes Wil, intervient calmement Raphaël, mais avec cependant une pointe de sévérité, — tu te prends pour qui de lui parler comme ça ?!

    - 1024 -

    — Sérieusement, tu pourras sortir quand, tu penses ? Redemande encore Wilfrid, ignorant complètement le sujet « Eva », — ce deuxième festival serait l'apothéose pour le grou...

    « Your making choice to live like this, And all of the noise, I Am Silence.»

    « Tu as fait le choix de vivre ainsi, parmi tout ce bruit, ces gens indifférents, je suis la personne qui observe en ne disant généralement rien. »

    - 1024 -

     — DEGAAAAAGE ! Crie brusquement Eva pour interrompre la tirade de Wilfrid, avant de fondre telle une furie sur le jeune brun pour l'attraper avec fermeté par ses vêtements afin de le pousser violemment vers l'extérieur de la chambre de son petit ami, le tout en l'incendiant avec haine,

    « We already know how it ends tonight, You run in the dark through a firefight.

    And I would explode just to save your life »

    « Et on savait tous comme cela se terminerait un jour, tu cours dans l'obscurité, esquivant les balles. Mais je te sauverais »

    - 1024 -

    — Dégage ! Dégage d'ici tout de suite, casse toi, connard !!

    « Yeah I would explode. »

    — Eva ?! Arrête! Qu'est-ce qu'il te prend?!! Tente de tempérer Raphaël de son lit et d'une petite voix faible,

    - 1024 -

    — Tu vas t'en prendre une Eva, fais bien attention, menace froidement Wilfrid après s'être fait pousser dans le couloir par la concernée qui continue de le gronder, l'insulter,

     « Let me light up the sky, Light it up for you. »

    « Laisse-moi illuminer le ciel, je l'illuminerais pour toi .»

    — Oubliez-le un peu ! Vous n'êtes vraiment qu'une bande d'incapables bons qu'à l'exploiter, tous autant que vous êtes ! Tu ne vois pas qu'il est malade, vraiment MALADE ?! Alors, foutez-lui la paix ! OUBLIEZ LE MER... continue de grogner Eva avant de se stopper brusquement pour avoir un mouvement de recul devant la main de son interlocuteur qui vient de se lever subitement en l'air,

    « Let me tell you why, I would die for you. Let me light up the sky. »

    « Laisse-moi te dire pourquoi, je pourrais mourir pour toi. Laisse-moi te montrer comment j'illumine le ciel pour toi. »

    — Quoi ? Tu veux me frapper ? C'est ça ? Qu'elle provoque alors, fixant furieusement son interlocuteur, tout en le poussant une nouvelle fois en arrière — alors, viens, vas-y, frappe-moi ! J'ai pas peur de toi, alors viens, viens te battre, viens! Viens ! Je t'attends ! Viens, tocard !

    — Je m'en tape de toi, réplique Wilfrid, en proie à une profonde frustration de se faire provoquer ainsi, — je ne suis venu que pour parler à mon pote, qu'il rappelle d'une voix glaciale, — alors pousse toi un peu connasse, ou je vais vraiment devoir te décalquer contre le mur ! qu'il termine par menacer, les poings serrés, et avec nervosité.

    « I just wanna be where you are tonight. I run in the dark looking for some light »

    « Tout ce que je veux, c'est être avec toi, ce soir. Je cours dans l'obscurité, à la recherche d'un peu de lumière »

    — Vas-y alors ! Parce qu'avant de l'approcher, tu devras me passer sur le corps ! C'est fini désormais Wilfrid, si tu ne l'avais pas encore compris! Je ne le laisserai plus jamais pourrir avec vous ! Il est à MOI ! Et avec MOI !

    « Let me light up the sky, Light it up for you. Let me tell you why, I would die for you. »

    — Raph...? Marmonne Wilfrid suffisamment fort pour que le concerné l'entende de son lit ; facile, la porte de sa chambre est grande ouverte et l'esclandre des deux compères se répand lentement dans le couloir de l'hôpital et dans les chambres avoisinantes ; les jeunes de nos jours ne savent plus se tenir, décidément, et Wilfrid espère que son ami malade prenne désormais sa défense face à sa furie hystérique de petite amie qui est en train de le traiter publiquement, comme un moins que rien, un vulgaire déchet qui aurait moins sa place ici qu'elle. Il en déglutit d'agacement et de douleur de s'imaginer moins important qu'une fille.

    — Au revoir, Wil, soupire Raphaël pour unique réponse à son ami, tout en se renfonçant dans son lit pour souffler avec lassitude et dégoût — quand je sortirais d'ici, on te préviendra, si Eva le désire, qu'il termine sans gentillesse pour enfoncer dans le crâne de l'un de ses meilleurs amis que lui aussi, désormais, a choisi ses priorités.

    C'est donc sans un mot de plus que Wilfrid tourne les talons pour s'enfuir de l'hôpital, plus furieux et humilié que jamais. Il n'en revient pas, de la manière dont « elle » l'a traité, et dont « lui », a laissé faire et c'est à ce moment-là qu'il se souvient des paroles de son frère ainé, que ce ne sont pas les hommes qui dirigent le monde, mais bel et bien les femmes qu'ils ont derrière eux ; ces vipères impitoyables...


  • 467

    *      *      *

     

      La nuit tombe est tombée sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, marchant la tête et l'esprit ailleurs. En effet, Wilfrid est encore vexé de la façon dont Eva l'a envoyer balader, devant l'un de ses meilleurs amis, en plus. Comparse d'enfance qui n'a pas su prendre sa défense à lui, devant une fille, une nana ! Wilfrid est en colère, les copains, cela est censé passer AVANT les petites copines. C'est la loi. La loi masculine... la loi des meilleurs amis. C'est comme cela. L'on ne peut rien contre des décennies de lois...

    - 1025 -

    Et il est incroyable que Raphaël l'ait oublié... qu'il songe encore avec rancoeur en extirpant son téléphone portable de sa poche pour constater qu'un SMS vient de lui être délivré. Le jeune homme reconnaît immédiatement l'expéditeur du message grâce au nom affiché en titre de message : « Paula ». Il soupire donc en conséquence, blasé, tout en lisant ces quelques mots,

    « Il faut qu'on parle, s.t.p... Wil.. Rappelle-moi, je t'en prie.. »

    - 1025 -

    Wilfrid ne renverra qu'une réponse à sa désormais ex-petite amie, un court et bref sms,

     « Oublie-moi. Et courage. »

    - 1025 -

    Puis il éteindra son téléphone portable afin de s'en aller marcher, méditer, quelques heures, seul, perdu dans l'obscurité de la nuit. Il avait pris une décision, sur laquelle il ne reviendrait sous aucun prétexte.

    - 1025 - 

    Je t'ai  trop entendu me dire que tu es trop bien pour moi

    Que ça te déprime de m'appeler, d'avoir besoin de moi

    Moi ça me fait soupirer, hausser les épaules

    - 1025 -

     Au fond tu ne m'as jamais voulu

    Puis tu as jeté les clefs et est partie

    Et dans l'obscurité j'ai gravi les escaliers

    En pouvant à peine respirer 

    - 1025 -

     Je pensais t'avoir attendu toute ma vie

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     « Garder ses idéaux, c’est essentiel. C’est ce qui permet de survivre à toutes les petites désillusions du quotidien. »

    [Houda Rouane]

    - 1025 -

    Je m'échappe par la fenêtre maintenant

    C'est le seul moyen que j'ai de t'échapper

    La chute me semble impossible désormais

    - 1025 -

     Mon froc vient de tomber par terre (=> Peur d'une vie sans elle?!)

    Deux, trois compagnies puis une foule (=> beaucoup de gens l'acclament?!)

    - 1025 -

    Regrette notre histoire, oublie-la.

    Et souviens toi de comment j'ai rencontré ta mère. (=> De comment il l'a remplacé par d'autres priorités?!)

    - 1025 -

     Et lorsque l'on s'échappait, ensemble, nos sentiments mis à nu

    Dans le noir, nos lèvres qui se juxtaposaient, l'on ne faisait plus un bruit

    - 1025 -

     Mouais.. Je sais bien que cela était trop beau pour être vrai

    Ces yeux verts ont viré au bleu (=> Amour RIP?)

    - 1025 -

     J'ai réalisé que ce n'était pas toi que j'attendais

    - 1025 -

     Je t'ai pourtant attendu toute ma vie, mais j'arrête d'y croire désormais

    - 1025 -

     Je m'échappe par la fenêtre maintenant , car c'est le seul moyen que j'ai de t'échapper

    La chute me semble impossible désormais

     Mon froc vient de tomber par terre

    Deux, trois compagnies puis une foule

    Regrette tout ça, oublie tout ça

    Et souviens toi de comment j'ai rencontré ta mère. 

    - 1025 -

     Et quand tu te mets à courir dans ta chambre

    Tu cries à l'aide, demandes quoi faire maintenant

    Mais il n'y a pas de cours pour te l'apprendre (=> apprendre la défaite fait partie de l'apprentissage de la vie, pas de l'école)

    Je n'ai jamais rêvé de ce que nous aurions pu être plus tard (=> je croyais moins en nous que toi?)

    Un jour, peut-être, sauras-tu me pardonner 

    - 1025 -

     Maintenant, dis-moi, lequel de nous deux est en train de rire, au fond

    - 1025 -

    Je t'ai trop entendue me dire que tu étais trop bien pour moi

    Mais maintenant, ta mère me fait grimper au 7e ciel (=> Il a trouvé mieux/plus important, qu'elle aujourd'hui) 

    Sneakin’ out your window now

    There is only one way out

    The grass is so far down

    My pants are fallin’ to the ground

    Two’s company and three’s a crowd

    Regret it, forget it

    How I met your mother

    How I met your mother, now





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