• 044

    044

    Tenma entrouvre rapidement les lèvres pour qu’il n’hésite pas à s’en emparer ; tous ces baisers la rendent folle et elle en veut évidemment beaucoup plus. Sans parler de cette main qui lui caresse discrètement les seins ; décidément, ce garçon est terriblement coquin... Mais elle ne va pas se plaindre vu la sensation de bien-être que ces petits doigts habiles lui procurent...

    Arkan ne se fait pas prier pour prendre possession de ces lèvres qu’il adore ; et dans la fièvre d’un flot de baisers passionnés, il termine de grimper sur sa partenaire, pour se placer entre ses cuisses qui se plient et s’écartent sous lui.

    Ils sont seuls dans cette plaine ; rien ne pourrait les gêner ni les perturber... Et puis il doit bien avouer qu’il la désire terriblement...

    Les caresses deviennent de plus en plus osées et Tenma se sent plutôt mal lorsqu’elle réalise qu’il commence à lui déboutonner sa veste.

     Elle se dépêche alors de lui murmurer en rougissant — non... pas ici !! Enfin... pas dans une plaine où ça caille... J’suis pas prête...

     — Pourquoi « pas ici »..? Lui souffle Arkan, les yeux embués de désir en continuant de déboutonner cette veste énorme qui semble posséder mille et une attaches — personne ne nous dérangera... On est très loin de la ville la plus proche...

     — Parce que ça sera ma première fois, lui révèle timidement Tenma en refermant sa veste, — et je veux pas le faire ici... Pas dans une plaine. Pas comme ça... S’il te plaît...

    — Ta première fois ? lui sourit affectueusement Arkan — c’est vrai ?! Je serai ton premier alors ?!

     — Bah oui, bien sûr, s’interloque la jeune fille en rougissant, — tu me prends pour quoi ?!

     — Pour ma chérie ! Rit joyeusement l’adolescent — Waas, ça me fait trop plaisir que tu aies jamais rien fait avec l’autre boulet !!

     — Et toi ?? Prend soudain peur Tenma, en plongeant son regard dans celui de ce garçon qu’elle aime tant, — toi.. Toi tu l’as déjà fait ?

     Il rougit rapidement et semble terriblement gêné ; la jeune fille en déduit donc qu’il l’a déjà fait. Son cœur se serre et sa mine s’assombrit rapidement... Elle aurait tant aimé être sa première fois,

    — Tu l’aimais beaucoup..? lui souffle-t-elle tristement en déglutissant péniblement.

     — Mais crétine ! L’interrompt vivement Arkan en rougissant de plus belles, — si tu vois que je tire la tronche c’est parce que j’ai aucune expérience dans ce domaine !

    Ravie, Tenma affiche alors un immense sourire en le prenant dans ses bras pour le ramener tendrement contre elle.

     

     

    *

     

     

    Pendant ce temps, dans la maison « Daemon », l’ambiance est tout autre : beaucoup plus morose...

     

    Aaron est rentré depuis quelques minutes maintenant et il est rapidement allé s’allonger au bord de sa piscine pour méditer sur les récents évènements qui ont chamboulé sa vie autrefois si paisible.

    044

    — Chou ! L’appelé soudain sa femme en le rejoignant sur la terrasse, — qu’est-ce que tu fais ici tout seul ? Tu n’étais pas censé t’entraîner avec Arkan ?

    044

    — Si, si, lui soupire Aaron sans se retourner, — mais on s’est accrochés et je l’ai laissé à la plaine.

    — Tiens donc, mes deux hommes se disputent ? lui sourit quand même son épouse en se rapprochant, — et pourquoi donc ?

    — Il hésitait à se battre... Il ne donnait pas tout quoi... Enfin pas comme d’habitude, disons. C’était pas le garçon que je connaissais. Il avait peur.... et il m’a fait peur.

     — Peur ? Mais peur de quoi chou ?

    — Peur qu’il me lâche lui aussi, souffle tristement Aaron en retenant un sanglot — il aime tellement Jun qu’il ne saura pas l’affronter, et finalement c’est la même pour moi aussi... Je me vois pas me battre contre Jun. Ça sera impossible... Et puis si jamais cela se produisait, qu’est-ce que Max penserait de moi ? Moi qui lui ai juré de veiller sur son fils...

     — Max est très fier de toi Aaron, le console gentiment Anne, maintenant plantée à côté de lui, — tu as été un tuteur exemplaire pour son petit Jun, il n’a sûrement rien a te reprocher.

     — J’ai peur de le décevoir... Je sens qu’il me déteste de là-haut, j’ai peur qu’il juge mal mes actes... Je me sens mal Anne... J’ai l’impression de tout faire de travers.

     — Ne dis pas de sottises Aaron voyons, tu es un souverain exemplaire et tout le monde t’aimes. Ne fais pas semblant de l’ignorer...

     — J’ai peur chérie. J’ai peur du dénouement final de toute cette histoire. J’ai peur de devoir lever la main sur Jun, j’ai peur de le voir lever la main sur moi ou Arkan. Cette vision me hante. C’est Jun quoi... Notre petit Jun... Comment est-ce que l’on a pu en arriver là, dis moi.. ?

    — Je n’en sais rien Aaron, je n’en sais rien... mais tout ce que je sais c’est qu’on doit y croire. Comme à l’époque. Tu te souviens ? On y avait crû à l’époque. Au happy end. On y avait crû oui... Rappelle-toi...

    044

    [ Flashback ]

    — Hey Caros, t’y crois toi, au « Happy End » ? Lance soudain Aaron, assez fort pour que son amie derrière lui puisse l’entendre. 

    Ce mot, « end », qui signifie « fin, vient de faire frissonner Caroline. Elle préfère garder le silence, ne trouvant rien à répondre à cette question trop perturbante...

    — Et toi Anne, t’y crois ? demande alors Aaron, voyant qu’il n’aura pas de réponse de son amie.

    — Ca dépend... hésite a répondre celle-ci, qu’est-ce que c’est le “Happy End” pour toi ?

    — Qu’il redevienne un Daemon ! annonce alors fièrement Aaron. — Qu’il ne puisse pas aller au bout de sa folie, parce que c’est d’abord un Daemon ! Qu’il nous revienne... Voilà en quoi je veux croire moi ! Et vous ??

    — Oui, sourit soudain Caroline — oui je veux y croire, à ton “Happy End”... 

     

    — Mais c’est que tu as raison ! Sourit enfin Aaron, en essayant de se sortir le moral des chaussettes, — oui chérie, on va y croire ! Une nouvelle fois ! 

    — Voilà. Lui fait son épouse en lui rendant son sourire — on va donc y croire, et ils seront fillers de nous !

    044

    — Ouép... laisse tomber tout bas Aaron en songeant tristement, tout en jetant un œil vers le ciel, “— ouaip... j’espère que tu es fier de moi Max.. En tout cas, quoi que tu penses, je t’en prie, ne me lâche pas... J’ai tant besoin de toi....”

     

     

    *

     

     

    Sur Octavia, la peur plane aussi dans les cœurs et surtout dans celui de Keichi. 

    En effet, cette guerre avec Eternia l’effraie terriblement et il craint vraiment le pire pour sa planète, son peuple, les siens.

    044 

    Ne sachant plus vraiment où trouver de l’aide, du soutien et du réconfort, il décide finalement de se tourner vers elle. Leur mère a tout. Celle qui est là pour eux. Toujours.

    044

    Il la prie, l’invoque et la supplie de l’aider, le conseiller.

    044

    Et comme à chaque fois qu’il l’appelle, elle se presse de lui répondre, pour l’apaiser, le soutenir et le guider.

    “— Il y’a bien un moyen Keichi...”

    — O.. Oui. ? Frémit immédiatement celui-ci, en fixant la statue d’Octavia.

    044

    “— Un éternien peut donner la vie rien qu’en le désirant... Le savais-tu Keï ?” 

    — Eeeuh. Oui, marmonne Keichi — mais je vois pas le rapport...

     “— Kei... Il est si puissant. On va se faire un allié de taille en se servant de lui... et d’elle.

     — De quoi ?!? De qui ?! 

    ‘— On a pas d’autres solutions Kei. Tu vas prendre possession de son esprit et la mettre enceinte. J’aiderai à l’évolution de cet être et en ferai un guerrier noir. Il sera notre plus précieux allié. »

    — Mais c’est ma sœur !! sursaute brusquement le souverain d’Octavia — non ! Je ne peux pas... c’est de l’inceste ! Non. C’est répugnant, je ne peux pas...

     ‘— Ca ne sera pas ton corps, mais le sien Kei... »

    — Peut-être, mais mon esprit sera là lui tout de même !! 

    044

    ‘— Alors je le ferai, moi’


  • 045

    045

    — P.. Pardon ? Marmonne faiblement Keichi, un peu paniqué. 

    « — Je prendrai possession de l’esprit de cet eternien a ta place, si cela te dérange tant de le faire. Me l’autorises-tu ? »

    La question est bien : « est-ce qu’il serait prêt à accepter que l’on viole sa sœur jumelle ?

    Il a comme un doute en réalisant l’absurdité de la proposition...

    045

    “— Elle ne se doutera de rien Kei, lui assure alors la déesse mère pour le convaincre, — elle aura juste l’impression de ne faire qu’un avec celui qu’elle aime et elle ne saura jamais que c’est toi qui étais derrière tout ça, je te le jure” 

    — C’est... c’est la seule solution pour rivaliser contre eux hein... ? Laisse tristement tomber Keichi dans un soupir de lassitude.

    045

    “— Oui Kei... Oui, c’est la seule solution. Sans un nouvel allié surpuissant, nous ne rivalisons pas contre Eternia.

    045

    — Alors c’est d’accord... Je vous donne mon autorisation. Faites ce que... ce que... ce que vous avez a faire...

    045

    Dès la fin de sa phrase, l’esprit de la déesse mère s’entoure d’une étrange fumée brune, qui va planer devant la statue mystique d’Octavia pendant quelques secondes, avant de disparaitre complètement pour aller posséder l’esprit d’un jeune eternien...

    Une fois seul, Keichi décide de remonter dans sa chambre ; là-bas il pourra pleurer en paix, parce qu’il a vendu sa propre sœur...

    045

    Jun ne se doute évidemment de rien, lorsqu’il est allongé dans sa chambre, sur son lit, pour regarder d’un œil une émission télévisée.

    045

    Comment pourrait-il soupçonner que la déesse mère a été invoquée pour venir s’emparer de son esprit ?

    Le pauvre. Il n’a vraiment aucun moyen de savoir que son esprit va être, pendant quelque temps, contrôlé par un autre.

    045

    Lui, il pense être encore devant son poste de télévision ; il ne se doute pas que son corps commence à se lever doucement de son lit...

    045

    Finalement, Keichi n’est pas allé s’enfermer dans sa chambre pour pleurer : il n’a pas la force de l’abandonner.

    Alors il attend sagement ici, dans le couloir ; pour arrêter le corps de Jun, sûrement déjà possédé par Octavia. 

    Il n’est pas trop tard ! 

    Il peut encore faire quelque chose pour la sauver !

     

    045

    Ca y’est, le voilà : il n’est vêtu que d’un pyjama.. C’est bien la preuve que Jun est sous l’emprise de la déesse mère, car le prince d’Eternia ne sort jamais de sa chambre si peu habillée.

    Il veut émettre des sons, lui crier d’arrêter toute cette mascarade, de faire demi-tour, de laisser tranquille sa sœur.... Mais ses lèvres semblent cousues par une peur infinie.

    Est-ce vraiment de la peur qu’il éprouve devant elle ? 

    Sans doute oui : la peur de se faire abandonner par son dernier espoir.

    Sans la déesse Octavia, que sont-ils ? Rien. C’est elle qui leur donne leur force, leurs pouvoirs, leur prestige. Sans elle, ils ne sont rien.

    Non. Il ne peut décidément rien tenter contre elle.

    Il ne peut vraiment pas prendre le risque de la perdre, il mettrait alors les siens en danger et ça il ne peut le supporter.

    Elle est leur mère à tous. Ils sont.. Octavia.

    Il lui a toujours fait confiance jusqu’à maintenant... Alors il doit continuer.

    045

    Désespéré, il ferme alors les yeux en inspirant profondément et pendant ce temps, la marionnette Jun pénètre à l’intérieur des appartements de sa sœur.

    045

    — Tu as cinq minutes pour faire demi-tour ! Attaque immédiatement Isis, dès qu’elle a senti la présence de ce garçon qui l’agace tant.

    — Je venais m’excuser ma puce, lui susurrent sensuellement les lèvres d’un Jun trop charmeur pour être honnête.

    045

    — Tu n’as pas à t’excuser, se contente de soupirer Isis sans se retourner ; elle tisonne son feu et n’a pas le temps de lui accorder un seul regard. Qu’il aille au diable ! 

    — Il est tard, tu ne dors pas encore ? 

    045

    — Tu vois bien que non, mais j’allais pas tarder. Alors si tu pouvais décamper.. Ça serait vraiment très aimable !

    045

    — J’aimerai rester un peu avec toi... continue de susurrer Jun en venant se plaquer contre le dos de la jeune princesse ; cela va lui donner des bouffées de chaleur ; Octavia le sait. Octavia sait tout de ses enfants.

    045

    — Jun.... J’en ai marre. À quoi est-ce que tu joues.. ? J’ai quelqu’un dans ma vie désormais alors... 

    — Menteuse. 

    Elle ne peut pas lui mentir. Pas à elle. 

    — Comment ça menteuse ?! Commence à s’énerver la blondinette — je..Je suis avec Denzel. Voilà ! 

    — Tu aimerais te donner à Denzel, mais ton cœur n’appartient qu’à moi. Et ce depuis le premier jour... C’est ce que l’on appelle le coup de foudre. Et regarde-moi quand je te parle...

    045

    Il lui empoigne vivement les bras pour le ramener face à lui.

    Cela va la perturber et la faire rougir. Son coeur bat déjà la chamade. Octavia le sait.

    — Tu es trop prétentieux Jun Daemon... souffle Isis d’une voix glaciale — mais tu as tort... Je ne suis plus du tout attachée à toi. Tu n’es qu’un soldat a mes yeux, rien de plus. Un simple soldat... Un soldat pénible et collant !

     Menteuse ! Décidément, elle ne fait que mentir...

    Alors il va l’empoigner brusquement pour s’emparer de ses lèvres ; tant pis si elle doit parvenir à ses fins en utilisant la force ; cette blonde idiote n'aurait pas dû sa mijaurée... Tout aurait été si simple si elle s’était contentée d’écouter son cœur... Mais non. La princesse crétine préfère nier. Alors qu’elle subisse donc les conséquences de sa grande bêtise!

    Et ce n’est pas parce qu’elle tente désormais de se débattre en essayant de l’empêcher de la déshabiller que cela la sauvera.

    Il est trop tard petite fille...

     


  • 046

    The end of the World - Robert J.Kral ♪

     

    046

    Des cris étouffés s’échappent de la chambre ; Keichi les entend, mais reste impassible. Il ne peut rien pour elle de toute manière...

    046

       Il ne peut et ne doit rien tenter.

    046

    Pour Octavia.

    Pour les siens.

    Pour son peuple.

    046

     Des pleurs se mêlent désormais aux cris.

    046

    Il ferme alors les yeux pour tenter de la prier.

    046

     Pour qu’elle soit indulgente.

    046

     Pour qu’elle n’aille pas trop loin avec cet être si innocent...

    046

     Les minutes s’écoulent et Keichi n’arrive pas a bougé pas d’un millimètre.

     Il continue d’écouter la scène en essayant de ne pas se l’imaginer.

     Il prie pour que tout se termine le plus vite possible...

     Il prie pour qu’elle n’en garde pas de séquelles, morales ou physiques...

     Pourvu qu’elle ne sache jamais que ce soit lui qui a ordonné son « viol » ; elle se mettrait alors à le haïr et il ne le supporterait pas.

     Ca y’est. Tout semble enfin terminé ; il ne l’entend plus crier...

     Dans quel état est-elle ? Il n’ose pas pousser cette porte pour répondre lui-même à sa question. Il a trop honte de sa lâcheté. Il a trop honte d’avoir accepté de la laisser se faire souiller de la sorte. Il a trop honte d’avoir été la pire raclure de l’univers avec sa propre sœur..

    046

     À l’intérieur, oui tout est terminé et la marionnette Jun est maintenant moitié assise sur sa partenaire de jeux qui est encore couchée sur le sol, immobile et presque inconsciente. 

    — Ne sois pas triste, Isis. Tu vas bientôt créer quelque chose de merveilleux pour nous...

    046

     — Tu... tu... tu.. Tu m’as... essaies d’articuler, en vain, la jeune fille, — tu... tu.. Tu..

     Il l’a violée. Oui. L’homme qu’elle aime le plus au monde l’a violée comme un animal. Oui, c’est bien cela qu’elle tente de réaliser.

     — Oui, je t’ai violée, confirme Jun en commençant à cligner des yeux ; la fatigue d’avoir contrôlé aussi longtemps cet esprit commence à se faire sentir.

     046

     Cet eternien est vraiment robuste et elle ne saura pas le diriger beaucoup plus longtemps. Elle doit fermer les yeux et se rendre. Maintenant.

     Alors qu'Octavia relâche peu à peu son emprise sur Jun, Isis commence à être secouée par de violentes et inexplicables contractions.

     Quelques cris s’échappent de sa gorge et Keichi les perçoit.

     Que se passe-t-il là-dedans ? songe avec horreur le jeune souverain, Octavia n’a donc pas encore fini de torturer sa soeur ou quoi ??? 

    046

    N’en pouvant plus, il craque et se précipite à l’intérieur, en hurlant de toutes ses forces :

     — ISIIIIIIIIS !! Je suis làààà !!

    046

    — Kei !! lui crie immédiatement la concernée, en larmes et en se tordant de douleur. 

    En larmes lui aussi, il se jette à genoux, a ses côtés, en essayant de lui offrir un regard compatissant et plein de tendresse.

    — Ou étais-tu ?? lui hurle-t-elle, le visage défiguré par la douleur et le désespoir, — où étais-tu ?? J’avais besoin de t

    046

    Un nouveau spasme de douleur, cette fois plus violent que les précédents, vient interrompre sa phrase ; elle se remet à hurler.

    Paniqué à l’idée que quelqu’un l’entende, Keichi se relève précipitamment pour fermer la porte de la chambre à clef ; il sait ce qu’il va se passer désormais et il n’a pas envie que quelqu’un d’autre assiste à la scène.

     — Kei, au secours !! lui hurle-t-elle a nouveau, en se tortillant sous la douleur des contractions, — qu’est-ce qui... qu’est-ce qui...

     Il revient se jeter à ses pieds, pour la fixer droit dans les yeux, en essayant de rester le plus calme possible ; — écoute, tu vas donner la vie Isis, alors tu vas rester calme et m’aider. Fais-moi confiance et tout va bien se passer, d’accord ?!

     En terminant sa phrase, il pose sa main droite sur son ventre ; pour essayer de ressentir son énergie ; pour essayer de savoir s’il, ou elle, est prêt a sortir de son antre.

     — Enlève tes sales pattes de là ! Lui cingle sa sœur en regardant d’un drôle d’œil cette main posée sur son bas-ventre totalement nu.

    046

     — Je.. Je.. Je sais que ça parait bizarre, rougit brusquement Keichi en retirant sa main, — mais tu dois me laisseri t’aider ! On doit le faire sortir !

     — Mais qui ?? lui crie-t-elle a nouveau en se tenant le ventre, — et puis.. Et puis.. Et puis passe-moi mes sous-vêtements s-il-te-plais !! Ils sont derrière toi!!

    Rouge comme une pivoine, le jeune souverain se dépêche d’obéir en fermant les yeux : il en a déjà assez vu pour aujourd’hui !

    046

     Le hurlement de sa sœur le fait soudain sursauter quelques secondes plus tard, après qu’elle ai enfilé ses sous-vêtements ; elle vient de constater que son ventre est en train de grossir à vue d’œil.

    — Au secours Kei !! Pourquoi ? Qu’est-ce que.. Qu’est-ce que ??

    046

     — C’est ce que je te disais tout à l’heure, tu vas bientôt donner la vie, essaie d’annoncer Keichi, le plus calmement possible, — tu es enceinte Isis, et il grandit rapidement en toi. En fait, il sera bientôt parmi nous...

     — Qu..Quoi ? De quoi ? De qui ?

    046

    — Écoutes petite sœur, je sais que c’est difficile à comprendre, mais tu es maintenant enceinte de Jun.

     — De.. De Jun. gémit Isis en serrant les dents — de..De ce salaud.. ? Moi..Moi et ce salaud ? ...

    046

     — Ne le blame pas trop vite.. En fait, lui il ne sait rien de ce qui s’est passé ce soir.

     — Pa..Pardon...? Tente de comprendre Isis, complètement noyée dans ce flot d’informations incompréhensibles.

     — En grosse petite sœur, dis-toi que tu as été élue par la déesse mère pour porter un grand guerrier.

     — C’est toi qui as contrôlé l’esprit de Jun...?  questionne Isis entre deux sanglots — c’est toi... ?

     — NON !! l’interrompt vivement son frère, — mais tu es folle d’oser dire une chose pareille !! Ce n’est pas moi !! C’est... c’est... c’est elle. Voilà ! C’est elle qui a joué « Jun » !

     — Mais tu le savais, toi...

     — Non ! Bien sûr que non ! Moi je... moi je... moi je me suis précipité dès que j’ai su pour toi !! Pour te sauver !! Mais sinon j’étais au courant de rien ! Je te le jure !

    046

     — Je te crois, finit-elle par lui laisser, lasse d’en découvrir autant.

     — Écoutes Isis, reprend Keichi en ravalant un sanglot — tout va bien se passer. Je suis là maintenant et je t’aiderai à le mettre au monde. Je ne te laisserai plus souffrir toute seule, je te le promets !

     — Ça sera pour cette nuit ? Demande timidement la jeune fille, encore assommée par cette soirée trop riche en émotions.

     — Je pense que oui, sûrement dans quelques heures.

     — Et Jun... Tu penses qu’il sera réveillé pour le voir ? Je veux dire que...

     — J’en sais rien. Déjà, on va le rhabiller, histoire qu’il soit pas trop perturbé a son réveil.

     — Si lui est perturbé, qu’est-ce que je dois être moi alors.... soupire Isis en attrapant le pyjama du concerné, pour le tendre a son frère, — tiens, il est venu avec ça.

     

     

     

    *

     

     

    046

     Dix minutes plus tard, les deux Dakémo sont assis côte à côte, l’un contre l’autre, en train de soupirer en regardant le jeune eternien, maintenant rhabillé, mais toujours inconscient,

    — J’ai du mal à réaliser que je porte un enfant de lui Kei...

    046

     — C’est normale petite sœur, et lui aussi il aura du mal à le réaliser, je pense ! Mais c’est plutôt drôle, il a fait un enfant sans le savoir ce sagouin !

     





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique