• 060

     

    *

     

     

    060

    Paula traverse joyeusement les jardins de la résidence de son Jeffrey, en cette fin d'après-midi.

    Elle s'est faite toute belle pour le retrouver. Car même s'ils ont fait le chemin du retour ensemble, après les cours, il lui manque déjà. L'heure qu'elle a passée chez elle, entre ce moment-là, et celui de la séparation à la descente de l'arrêt de bus, étant déjà de trop.

    060

    Et c'est bien ce qu'elle a l'intention de lui susurrer amoureusement à l'oreille. Lorsqu'elle lui aura enfin sauté au cou.

    Eh eh.

    060

    Tiens, d'ailleurs, lorsqu'elle pense au loup, elle en voit immédiatement la queue.

    Puisqu'il est là. Juste devant.

    Là.

    À quelques mètres.

     

    Toujours aussi mignon et sexy! Qu'elle songe aussitôt, en accélérant le pas. Pressée d'aller se blottir dans le creux de ses bras.

    060

    Ah, mais, tiens... il n'est pas seul.

    Tsss. Encore elle. Cette Angelika...

    Tsss. Décidément.

    060

    Mais n'arrêtera-t-elle donc jamais de le coller ?!

    060

    - C'est la police ! Haut les mains, peau de lapin ! qu'elle fait alors joyeusement avec un sourire si coquin que son petit ami est forcé de voir en cette phrase bateau, un appel a des actes pas très catholiques !

    060

    - Hey, Pao, que son prince lui sourit à son tour en se retournant vers elle et en lui prenant simplement la main.

    Hum. Pas de baisers en vue?

    Pas de baisers langoureux - voluptueux - de prévus et de merveilleusement bien orchestrés ?

    Tss. Mais non. Paula n'est pas d'accord! Ce n'est pas comme cela que tout doit se dérouler! Puisque les nouveaux couples sont censés être toujours l'un sur l'autre! « À se bouffer la gueule! »C'est bien connu!

    - On se voit demain, Angel, sourit Jeffrey, - avec bien trop d'affection au goût de Paula -, en direction de Miss je-n'ai-jamais-appris-à-me-faire-une-coiffure-décente.

    060

    - C'est moi, ou tu as refusé de m'embrasser ? débute peu après, une crise de jalousie flagrante de la part de Paula, alors que son petit ami s'éloignait avec elle dans les jardins - main dans la main -.

    - Hum, mais pas de soucis, on va remettre ça ! Dès maintenant ! susurre alors Jeffrey avec tendresse pour rassurer sa compagne.

    060

    - Non, lui rétorque son interlocutrice désormais de mauvaise humeur, en lui refusant ses lèvres, - maintenant qu'on est que tous les deux, tu veux bien m'embrasser, mais devant elle, non ? C'est bien ça que je dois comprendre ?

    060

    - J'ai refusé de sortir avec elle, Paula. Je t'ai choisis. Et ce choix lui a fais du mal. Tu peux donc comprendre que je n'ai pas envie de lui balancer notre couple au visage?

    060

    - Ouais, je vois. Tu ne veux pas t'afficher avec moi, tu ne veux pas te montrer trop épanoui, à mes côtés. Pour qu'elle continue d'espérer auprès de toi, plutôt!

    - N'importe quoi. Je cherche juste à la préserver. Elle est fragile et sensible, elle !

    - Et moi, je suis un monstre sans coeur ?

    - Je n'ai jamais dit ça !

    - A peine!

    - Tu es puèrile, et j'ai faim. Ça te dit, un Kébab ?

    - Je ne suis pas puérile, je suis jalouse! Elle te veux!! Alors rassure moi et dis moi que tu te fiches de cette niaise !

    - Je ne me fiche pas d'elle. C'est une amie, et je l'apprécie beaucoup ! Mais c'est de toi dont j'ai tout le temps envie, c'est avec toi que j'ai voulu sortir et pas elle, à ce que je sâche ! Souviens toi pour te rassurer...

    060

    En effet, cette affirmation rassure assez la jeune fille pour qu'elle se jette soudain sur les lèvres de son homme pour s'en emparer avec voracité. Son Jeffrey... Dont elle tombe de plus en plus amoureuse au fil des jours.

    060

    Elle tient terriblement à lui et ne se souviens plus avoir aimé un garçon aussi passionément depuis longtemps. 

    060

    - Alors on va se le faire, ce Kebab ? qu'elle lui fait, l'air radieux. Plus amoureuse que jamais.


  • 061

     

    *

     

    061

    De leur côté, Terry et sa belle viennent de passer un début de soirée délicieux. Au chinois du coin.

    Désormais - et après avoir englouti un repas des plus copieux - ils rentrent, main dans la main, au domicile de la jeune fille.

    061

    Tel un prince des plus galants, Terry ramène sa petite amie. Evidemment. En lui promettant que dans un futur proche, lorsque lui et son groupe auront percé dans le monde de la musique, il sera assez riche pour se payer une moto ! Et qu'elle sera terriblement fière de se pavaner avec lui, amoureusement blottie contre son dos.

    Eva sourit. Qu'il est attachant. Les yeux ainsi emplis de rêves et projets.

    061

    - Woé, et si je te propose un after, tu me réponds quoi? Qu'il la tire soudain de ses songes, alors qu'elle l'imaginait déjà en train de gambader dans un monde merveilleux, en selle sur son beau destrier blanc.

    - Hein, de quoi? Un after? Mais de quoi?!

    061

    - Et bien, je pourrais.. Ne pas te ramener. Qu'est-ce que tu en dis?

    - Euh.. Je ne comprends pas.

    Ou plutôt, « je pourrais avoir peur de comprendre » se retiens de révéler la jeune fille, en rougissant déjà.

    - Je connais un hôtel pas très loin, alors si tu veux finir la nuit avec moi...En amoureux. Et demain, je t'accompagnerai en cours.

    061

    - Euh.. Ben...

    C'est bien ce qu'elle s'était imaginé : que son petit ami souhaite bien, ce soir, la faire passer - sauvagement - à la casserole.

    061

    - Bah tu me manques déjà, rien qu'à l'idée de te déposer chez toi, alors..

    - On est en semaine, et j'ai une heure de retour a respecter, Terry. Et découcher... n'est pas inclus dans une clause exceptionnelle de la charte de conduite de la maison.

    - Ah, je comprends... Bah, c’est pas grave. On est pas pressés, après tout.

    - Je suis désolée.. « De n'être qu'une sale menteuse », se traite-t-elle ensuite intérieurement, encore morte de honte au souvenir de la proposition assez osée de son petit ami.

    Non mais quoi, c'est vrai, après tout. Est-ce normal de demander ainsi a sa copine, d'aller coucher, comme ça, direct, juste après l'avoir emmenée au restau ??

    Elle ne pense pas. Non! Parce que ce genre de choses, ne doivent certainement pas se prévoir.

    Elles doivent arriver... Doucement...

    061

    Quand les deux parties sont fin prêtes.

    061

    Et elle... est aujourd'hui tout, sauf préparée à sauter ce pas-là.


  • 062

     

    *      *

    *

     

    062

    Deux jours plus tard, Eva Beckers croise une bien intrigante affiche, placardée sur les supports muraux du lycée. En plein dans le couloir qui rejoint sa classe.

    062

    Donne cours de musique, solfège, guitare.

    (n'importe quel soir de la semaine)

    Tarifs à discuter.

    Pour tout contact, raphaelbauer@live.fr

    ou, 06.45.63.85.22 *

    062

    - Tu veux des cours? Mais pour toi, c'est double tarif! lui fait soudain manquer de peu la crise cardiaque Raphaël en arrivant tout à coup derrière elle.

    062

    - Du solfège ? Tu fais du piano, toi ? qu'elle lui fait immédiatement, sans se démonter.

    - J'en ai fait quand j'étais gosse, oui. Alors je le rajoute à la liste ! Ça attirera tous les crétins qui pensent devenir des stars, juste parce qu'ils savent enchainer deux touches de piano ! Vu que j'ai besoin de fric, en ce moment ! Mais pourquoi tu me demandes ça ?

    - Pour rien ! Juste histoire d'engager la conversation. Vu que tu me snobes depuis que..

    062

    - Depuis que tu m'as jeté comme une merde, pour la deuxième fois? Pour je ne sais pas quelle raison?

    062

    - Je vais te raffraichir la mémoire Raph en te rappelant que la raison commence par un T.

    - Prends-moi pour un con aussi.

    - Je ne te prends pas pour un...

    062

    - T'en as rien à branler de Terry, Eva ! Arrête de te foutre de moi, ça se sent ! Et si tu refuses toujours de tenter quelque chose avec moi, ce n'est que pour me faire payer d'avoir passé à la trappe notre première rencontre.

    - Je.. Je... Humpf ! Mais n'importe quoi !! Arrête de te croire si important, putain !! Tout ne tourne pas autour de ta petite personne, merde !! s'offusque la jeune fille, outrée.

    - Dans ton regard, si. Tu ne vois que moi et ne penses qu'à moi, assume le au moins !

    Et sur ce, Raphaël tourne les talons pour se diriger d'un pas rapide vers son casier. Laissant derrière lui, une ex-interlocutrice qui maudit encore sa prétention sans limites !

    062





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique