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*

 

- Maman? tente timidement Eva en voyant la concernée sortir de l'appartement de son frère avec nonchalance, - alors, que.. que..? qu'elle continue, hésitante.

- Je m'en vais, il n'a apparemment pas besoin de moi, répond tranquillement Vanessa.

- Comment?! s'en sidère la jeune fille, rétorquant très vite, - mais si! Il doit être hospitalisé! Il a osé te dire le contraire?!

- Il n'est pas prêt à respecter mon unique condition, hausse les épaules la femme blonde en reprenant son chemin à travers la cour, - je vous souhaite donc bonne chance pour vous en sortir seuls, les jumeaux!

- Maman, attends! appelle Eva en se relevant d'un bond des cuisses de son petit ami, - une condition, tu dis?! mais que lui as-tu demandé?!

- Ne m'appelle plus jamais ainsi, toi, réplique en retour Vanessa avec froideur, en arrêtant ses pas ; mais sans se retourner pour autant, - tu n'existes plus, à mes yeux. Le jour où tu as claqué cette porte, tu as cessé d'exister, dans ma vie. Et tu veux savoir quelle sera la première chose que je ferais en rentrant sur Berlin?

- Je.. Je.. Pfff, j'en ai rien à foutre, s'en mord les lèvres l'adolescente reniée, détournant le regard de la direction de sa génitrice, - ce n'est pas pour moi que je t'ai fait venir..

- La première chose que je ferais, en rentrant chez moi, sur Berlin, dans ma ville, dans mon monde, reprend Vanessa avec fierté et cruauté, - cela sera de me ruer à la mairie pour te retirer ce nom de famille que tu n'es plus digne de porter. Eva Muller, ça sonne mieux, non? L'autre crétin acceptera sans doute que tu portes son nom!

- Je.. Je.. En reste anéantie la jeune fille, retenant ses larmes, haussant les épaules, mourant évidemment de honte de se faire traiter ainsi devant son petit ami et la fiancée de son frère.

- Vous n'êtes qu'une garce, intervient enfin Terry dans la conversation ; il a pourtant bien essayé de garder le silence, jugeant que ces sombres histoires de famille ne le regardaient pas, mais sur cette dernière réplique des plus abjectes, il a finalement craqué.

- Et toi, un vermisseau sans talent qui ferait mieux de retourner jouer du banjo dans son bac à sable, se moque immédiatement Vanessa en reprenant son chemin vers la sortie de la résidence.

- Désormais, lorsque je trouverais des défauts à Eva, je saurais de qui elle les aura hérités! lance pour conclure Terry Dreher, acerbe.

- Rentrons, tourne brusquement les talons la Beckers reniée pour retourner d'un pas rapide dans l'appartement de son frère, faisant ainsi semblant de ne pas être affectée par la désagréable scène familiale qu'elle vient de vivre.

 

*

 

 

Quelques jours auparavant ... 

- Je suis désolée..

S'excusait avec douleur Ana, sortant en larmes de la salle d'eau où elle s'était enfermée pour faire un test de grossesse, - je ne sais pas du tout comment cela a pu arriver, je te promets que je n'ai jamais oublié ma pilule..

Elle était littéralement effondrée. Prononçant cela, son coeur volait en éclat. Ils n'étaient pas prêts.. Elle et son fiancé, n'étaient clairement pas prêts.

Il était malade! Gravement malade... Cardiaque! Risquant l'infarctus à tout moment, il n'était clairement pas le postulant idéal au rôle de père.

La jeune femme en avait bien conscience...

- Je suis désolée Jeff, tellement, désolée...

- Désolée de quoi? De porter un heureux évènement?

Répondait avec calme le futur père, souriant même ensuite,

- Ana, je ne réalise pas, mais si tu attends vraiment un enfant, je pense que tu devrais plutôt courir près de moi pour m'embrasser, plutôt que de pleurer, non?!

- Hein?! Mais attends, c'est une catastrophe ce qui nous arrive! Nous ne sommes pas prêts pour ça!

- On ne s'y attendait pas, mais cela ne me fait pas peur. Vivement que Pierre revienne de chez sa tante, j'ai hâte de voir sa réaction lorsqu'on va le lui dire!

- Mais on arrive à peine à joindre les deux bouts, Jeff! Je.. Je, je ne comprends pas que tu puisses le prendre si bien...

 

- Je veux fonder une famille avec toi et Pierre, Ana. Et ce, peu importe les difficultés de la vie. Je suis prêt à me battre pour vous rendre heureux, cela ne me fait pas peur.

- Mais Jeffrey, regarde-toi un peu et réalise que l'on ne peut pas! Que l'on ne peut pas...

Commençait à pleurer la jeune femme en s'agenouillant sur le lit conjugal, devant son interlocuteur qui y était sagement assis, comme la majorité du temps à cause de son état.

- Je sais que je ne suis pas au mieux de ma forme en ce moment, mais cela ne durera pas. Fais-moi confiance, je suis un roc et notre pénible situation n'est que provisoire! Alors maintenant, crois en moi, et embrasse-moi! Nous allons avoir un enfant, Ana...

~ L'amour est une perle, qui dans l'écrin de l'insouciance se niche. ~