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- Gné.. Pa.. Pardon..? En est bien évidemment surpris le jeune Beckers en retour, perplexe, intrigué, voire désemparé par la réaction plutôt anormale de sa propre mère : demander une contrepartie au fait de l'aider, lui qui est son enfant,la chair de sa chair? Jeffrey en est choqué.

- Cette fille, là, la blonde.. Reprend Vanessa toujours sur le même ton, avec toujours cette même assurance, cette certitude d'être ici la reine qui a tous les pouvoirs et moyens de faire plier son, ou ses, interlocuteurs : en effet, il ne faut pas se leurrer, car si ses très chers chérubins se sont brusquement sentis obligés de la rappeler, elle, la mère qu'ils ont pourtant fuis sans le moindre scrupule, c'est qu'ils ont absolument besoin d'elle et de son aide ; et elle est bien prête à jouer avec ça.

- Cette fille, elle s'appelle Ana, et c'est ma fiancée.. Je te l'aurais présentée un jour, tu sais maman.. S’en gratte la tête de honte Jeffrey, plus gêné que jamais, - elle est extra, tu sais.. Et je l'aime.

- Des filles, il y en a d'autres, mon chéri. La planète regorge, de filles! Toutes aussi jolies et intéressantes les unes que les autres. Alors, ma condition est non seulement que tu rentres à la maison, mais aussi que tu coupes définitivement les ponts avec elle. Plus aucun contact, rien du tout. Tu la sors de ta vie. Qu'elle oublie que tu existes, cette trainée!

- Jamais de la vie! s'offusque aussitôt Jeffrey en fronçant vivement les sourcils avec colère, - je t'ai dit qu'elle est ma fiancée! Je viens de te dire que je l'aime! Alors, accepte-le, ou va t-en! Parce qu’Ana sera ma femme, que tu le veuilles ou non, et, et...

- Tu tiens vraiment à ce que je m'en aille, mon chéri? Tout ça pour conserver une pseudo idylle avec une prostituée qui ne fait que te gâcher la vie? appuie avec ironie et subtilité Vanessa, - parce que si je claque cette porte et rentre à la maison, que feras-tu, toi?

- Elle est enceinte, maman, révèle tout d'un coup Jeffrey, tandis que son interlocutrice perd brusquement son petit sourire taquin pour préférer esquisser une moue agacée, afin de grogner avec virulence,

- Ah bah bien joué! Aller engrosser une prostituée, tu ne pouvais pas faire mieux! Mais où avais-tu donc la tête, mon fils?!

- Ne parle pas d'elle ainsi.. En serre les poings de rage Jeffrey, - Ana porte mon enfant et sera un jour ma femme ; et si cela te déplaît, tu connais la sortie. Car entre vous deux, une chose est sure, celle qui me gâche la vie, ce n'est pas elle!

- Tu n'es qu'un pathétique idiot, mon chéri! continue Vanessa en se relevant du lit de son rejeton, - "Ana sera ma femme, elle porte mon enfant, elle est la femme de ma vie", c'est tout ce qui miroite dans l'étroitesse de ton minuscule esprit ridiculement niais? Au lieu de réaliser que dans ton état, tu ne peux clairement pas te permettre de faire des projets d'avenir? A moins que tu ais décidément bien hérité du célèbre égoïsme de ton cher paternel!

- Je n'ai pas besoin de toi pour me soigner, maman, reste fier Jeffrey en ne laissant pas cette honte qui grandit en lui paraitre sur son visage, - Eva a eu tort de t'appeler, car moi, de mon côté, je vais bien et de mieux en mieux chaque jour. Je n'ai ni besoin de l'opération que les filles veulent me faire subir, ni de toi et de ton argent! Je n'ai plus besoin de toi aujourd'hui... Alors si tu es venue ici dans l'espoir de désormais diriger ma vie, sous prétexte que tu te serais inquiétée pour moi, je te le dis franchement, la porte se trouve juste derrière toi. Car si tu penses que tu peux te permettre de me parler comme tu le fais avec Eva, tu te fourres le doigt dans l'oeil...

I don't need you tonight..

- Tu refuses donc mon aide? questionne Vanessa, hautaine, - Pour... Pour une.. Une sale petite pute qui t'a tourné la tête et que tu as ensuite mise en cloque bêtement, tu prends le risque de mourir demain d'un infarctus? Et beh.. À ça, je crois que je n'ai rien à ajouter et n'insisterai pas. Qu'elle se relève ensuite du lit de son fils, prenant tranquillement le chemin de la sortie, - Tu veux jouer au grand? Très bien, joue, mon petit. Tu ne vaux pas mieux que ta soeur, finalement.. Et c'est, je crois, ce qui me déçoit le plus.