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    À quelques voitures de celle de Romuald, est soigneusement garée celle de l’un de ses amis, Kylian.

     

    Et c’est dans cette grande Vectra noire que le jeune homme se réconcilie avec la femme de sa vie, entre longs baisers langoureux et caresses osées.

      

    Cela fait si longtemps qu’il n’a plus goûté à ses lèvres que ce soir il a bien l’impression de revivre. Tout en elle lui avait décidément manqué ; ses yeux, son corps, ses baisers, son sourire, ses murmures... ainsi que ces petits gémissements, qu’elle sait parfois laisser échapper quand il sait titiller habilement certains endroits clefs de son anatomie.

     

     

    *

     

     

     

    — Tu devrais éteindre le chauffage. Pense à ta batterie, conseille sagement Nikole au blondinet qui l’a invitée dans sa voiture afin de la réchauffer du temps ingrat qui sévit à l’extérieur.

    — Hmmm, la santé d’une jolie jeune femme m’importe plus qu’une simple batterie. Je la rechargerai en rentrant ce soir. 

    — Waouh, quel homme. On en voit plus beaucoup des comme ça de nos jours, ne peut s’empêcher de s’étonner la jeune femme, avec un zeste d’amusement.  

    — C’est ce qu’elles me disent toutes. L’homme parfait ! Même si a la fin, elles finissent par choisir mon meilleur ami !  

    — Vraiment ? Et votre meilleur ami, c’est le brun ?

    — Non, c’est le châtain. Yann.

    — Excusez-moi. Je dois vous paraître idiote de ne pas savoir reconnaître les visages des célèbres Apologize. 

    — Nous ne sommes pas le groupe mondialement connu non plus, alors, ne t’excuse pas. Hmm... Mais tu me permets de te tutoyer au moins ? Parce que ça fait un peu prout-ma-chère le vouvoiement, et ça me met mal à l’aise.

    — Y’a pas de soucis.

    — Alors tu l’aimais vraiment, Kyle ? 

    — Aimer est un bien grand mot.. Disons que j’étais attachée à lui... Et surtout, je tenais à me prouver que cette histoire ne finirait pas comme la précédente...

    — Comment ça ?

    — Cela fait juste la deuxième fois qu’on me largue pour une ex Romuald, si tu vois ce que je veux dire... Alors mon égo accuse le coup.

    — Laisse-moi deviner, le premier c’était aussi un patient du centre de désintoxication ?

    — Oui..

    — Tu es une femme tellement dévouée que tu t’entiches de ceux qui tu désires sauver. Je trouve ça magnifique, seulement...

    — Hmm.. Seulement.. ? Commence à craindre d’entendre la jeune femme, en déglutissant d’un air sceptique. 

    — Seulement Nicky, les gens sont, et resteront toujours, ingrats... Si tu me permets de t’appeler Nicky ?

    — Oui, pas de problèmes.. Et pour Kyle, je.. Je ne le pensais pas ingrat. Il semblait différent des autres. 

    — Arrête de parler de Kylian maintenant. Parce qu’en ce moment, lui il a déjà complètement oublié ton existence...

    — Merci de me le rappeler ! Commence à rougir la jeune femme en constatant l’étrange avancée de son interlocuteur vers elle.

     

    Qu’a-t-il l’intention de faire ?

    Pourquoi se tourne-t-il autant dans sa direction désormais ?

     

    — Vis pour toi Nicky... Pour ton bonheur..., lui souffle-t-il doucement, tout en lui attrapant l’épaule pour la forcer a rapprocher son visage du sien — et pas uniquement pour sauver les autres..

     

    Un baiser ? C’est bien un baiser qu’il se prépare à lui offrir ? Peut-être. Cela expliquerait ses pupilles désormais dilatées et ces deux lèvres qui se rapprochent dangereusement des siennes. Il faudrait peut-être qu’elle se décide enfin à le freiner. L’arrêter. Lui rappeler qu’elle n’est pas une fille facile et qu’elle n’a pas pour habitude de collectionner les aventures sans lendemains.

     

    Pourtant, elle n’en fera rien. Préférant le laisser prendre possession de ses lèvres, pour un long et langoureux baiser.

     

    Il embrasse à merveilles. Peut-être mieux que Kylian.

     

    Peut-être même mieux que tous les hommes qu’elle a connus jusqu’ici, d’ailleurs.

     

    Sans parler de ces douces caresses qu’il sait lui offrir discrètement, sans la brusquer ni la choquer. Pourtant, elle pourrait s’outrer face à cette main qui se glisse maintenant, et sans aucune retenue, dans son décolleté. Mais non. Bien au contraire. Elle en désirerait même plus et se décide donc à l’encourager dans ses courageuses avances. Ses bras l’enlacent alors tendrement. S’enroulant autour de son cou pour le serrer contre-t-elle. Cet homme lui plaît et est célibataire. Que pourrait-elle demander de plus après tout ? Finalement, ce Nouvel An ne lui apparaît plus comme le pire qu'elle ait vécu, bien au contraire ! 

     

    Sous le charme, elle lui murmure un,  encore..., lorsqu'il se décide à lui rendre enfin ses lèvres.

     

    — Hmmm.. Avec plaisir, se contente alors de lui murmurer Romuald en réponse, avant de revenir l’embrasser a nouveau, avec une dose d’audace décuplée.

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