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    — Tu n'es qu'une effroyable menteuse, l'accuse t-il en retour de sa voix la plus sensuelle, avant de la ramener délicatement contre lui.

     

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    — Cette scène me rappelle quelque chose, tente alors d’ironiser Vanessa, tandis que les deux mains de son interlocuteur commencent déjà à faire des va-et-vient entre son dos et ses fesses, — le hall de l’immeuble, non ?

    — Non, se contente-t-il de lui souffler réponse, tout en lui déposant d’humides et provocants baisers dans le cou, avant de lui murmurer dans le creux de l’oreille que ce soir, il ne s’enfuira pas en courant.

    Vanessa écarquille immédiatement les yeux à cette affirmation. Avant de le forcer à reculer son visage du sien, pour le fixer avec suspicion — répète ça, Kyle ! Répète-le ! 

    — Le !

    — Idiot !

    — J’ai plus envie de jouer au chat et à la souris avec toi Vanessa. Parce qu’à force... tu finiras par tomber dans les bras d’Ulrich, et moi je vas devoir le tuer, alors...

    — Oh, que c’est chevaleresque ! L’amour de ma vie qui irait tuer pour mes beaux yeux. Hmmm... Rien que pour voir ça, j’irai bien lui sauter tout de suite dessus !

     

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    — Jamais de la vie !! la contredit aussitôt Kylian en s’emparant de ses lèvres avec une passion croissante au fil des secondes ; normale, ce soir elle n’est vêtue que d’une fine robe très ouverte et il en faut moins pour le rendre dingue. Surtout lorsqu’il n’a fait que rêver de ses courbes pendant de nombreuses semaines.

     

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    Oui, il doit se rendre à l’évidence : il est fou d’elle et prêt à tout pour continuer de la tenir dans ses bras de la sorte. Quitte à passer de nouveau pour une enflure finie, auprès d’une autre jeune femme...

     

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    ... D’une autre jeune femme ? Qui vient d’ailleurs de se figer a quelques mètres de lui, le cœur volant brusquement en éclats devant un tel spectacle.

     

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    Pourtant, elle ne pourra pas nier qu’elle ne s’y attendait pas. Puisqu’il a commencé à se montrer de plus en plus distant avec elle, depuis le jour où il a quitté le centre de désintoxication.

    Il avait dû la croire suffisamment idiote pour ne pas se douter qu’il n’y avait brusquement plus anguille sous roche, mais carrément baleine sous caillou.

     

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    Mais le pire dans toute cette ignoble mascarade, c’est bien le fait que leurs regards viennent de se croiser à l’instant.

    En effet, entre deux baisers avides, il semblerait que Kylian ait aperçu l’espionne qui le dévisage maintenant avec haine et dépit. 

    Et pourtant, malgré cette découverte, il ne freine en rien ses caresses et baisers ; préférant même les intensifier.

     

    Un message à faire passer sans doutes.

     

    D'un pas rapide, la jeune femme bafouée et humiliée décampe de cet endroit.

     

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    Pour s’effondrer dans un endroit calme et isolé, afin de pleurer toutes les larmes de son corps.

    Parce qu’il ne manquerait plus que ça. Qu’elle s’effondre devant lui. 

    Ce salaud.. Ce monstre. Cet enfoiré. 

    Ce menteur. Ce vil et pitoyable menteur.

     

     

    *

     

     

    — Y’a un peu trop de passage ici à mon goût, murmure Kylian à sa compagne retrouvée, une fois que « l’autre femme » a enfin disparu de sa vue — et j’ai la voiture garée à quelques mètres, alors...

    — On fonce!!!!

     

     

     

    *

     

     

    Le coeur en miettes, passant le pire réveillon du Nouvel An de sa vie, Nikole pleure de toutes les larmes de son corps, dehors, sous son abribus.

     

    — Vous allez attraper la mort, la fait soudain sursauter une voix masculine et chaleureuse. Elle tourne aussitôt la tête en direction de l'intrus, 

     

    — Romuald ? C’est bien ça, votre nom ?

    — Oui. Allez... Revenez à l’intérieur avec moi. Sinon à ce rythme, vous allez débuter l’année avec une belle grippe.

    — Je vais rentrer chez moi dans pas longtemps, donc cela ne sera pas nécessaire. Mais merci encore de vous préoccuper de mon sort.

    — J’ai déjà été dans votre situation, alors je sais que ça peut faire très, très mal de se voir préférer quelqu’un d’autre. Alors si ça peut vous consoler, ce soir, vous n’êtes pas seule. Et puis de toute manière, ça serait vraiment honteux de vous abandonner ici.

    — Vous êtes quelqu’un de gentil. Vraiment..

    — Et vous, vos lèvres sont en train de virer au bleu... Alors je vous propose ma voiture quelques minutes, pour vous réchauffer. Et puis ensuite, je vous ramènerai, si ça vous dit. Parce qu’il me semble qu’à part le p’tit boulet, vous n’avez personne dans la salle, non ?

    — En effet...

    — Alors venez. Je suis garé juste là, devant.

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