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    Im Not a Hero - Hanz Zimmer ♪

     

     

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     A la nuit tombée...

     

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    - Qu'est-ce que tu fais là? questionne froidement et avec suspicion Sidonia en voyant Jeffrey arriver dans sa direction a elle et à son acolyte blonde aux cheveux courts, sur leur habituel trottoir de travail.

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    - Ou est Ana? lance simplement en retour Jeffrey en promenant nerveusement son regard dans les environs, - pourquoi n'est-elle pas avec vous?

    - Jeffrey, c'est fini. Il faut l'oublier, maintenant... reprend la brunette, placide.

    - Pourquoi?? Est-ce qu'il lui est arrivé quelque chose?! s'en fige d'effroi le jeune Beckers en se souvenant très bien que lorsqu'il a quitté sa blondinette ce matin, celle-ci lui souriait affectueusement en lui rappelant sans cesse qu'elle avait hâte de le revoir dès la nuit tombée.

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    - Il arrive, marmonne tout bas l'autre prostituée, la blonde aux cheveux courts, en indiquant une direction du regard.

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    Une direction dans laquelle Jeffrey regarde rapidement pour reconnaitre sans difficulté le maquereau des jeunes filles.

    Le même homme qui l'avait agressé il y'a deux jours sur le toit de sa petite amie en lui ordonnant ensuite de disparaitre de la vie de celle-ci s'il tenait à la sienne...

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    - Tiens, comme on se retrouve, petit, qu'il lui fait justement en arrivant très vite vers lui et ses filles.

    - Il vient en client, se presse de défendre Sidonia avec assurance, - il n'est venu qu'en client.

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    - Où est Ana? lance Jeffrey sans se préoccuper des éventuelles conséquences que pourrait avoir cet affront, - si jamais vous lui avez fait quoi que ce soit...

    - Toi, tu es déjà mort... menace en retour le maquereau en dégainant son habituel silencieux de sa ceinture tandis que son interlocuteur lui saute déjà à la gorge avec une rapidité qui le surprend,

    Surpris par cette attaque impromptue, l'homme mauvais laisse échapper son arme et se retrouve en moins de deux sur le sol, sur les fesses, avec un agresseur perché sur lui qui commence a lui faire pleuvoir dessus une tornade de coups de poings.

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    - Tiens, tiens, et tiens, connard!! hurle de rage l'adolescent aveuglé par rage folle et incontrolable.

    Le visage de son ennemi se colore et s'ensanglante au fil de ses coups mais Jeffrey s'en rend même plus compte, poussé et motivé par une force extérieure. Celle de la haine. De la colère. De la vengeance, de la hargne, du dépit, de l'impuissance, et peut-être aussi... de la folie.

    Une folie meurtrière...

    Une impuissance flagrante... Celle de ne pas avoir été là pour elle alors qu'il le lui avait promis...

    Du dépit qui débecte... De se réaliser si minable car même pas capable de protéger ceux qu'il aime...

    Une colère infecte, couplée à un désir de vengeance hideux, qui mène très vite à une réelle...

    Folie meurtrière.

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    - Jeffrey, arrête! vocifère Sidonia au concerné, complètement terrifiée par les giclées de sang qui commencent à s'échapper du visage de son maquereau : certes la jeune femme n'a jamais aimé cet homme, certes, mais tout de même.. Nul ne mérite de se faire ainsi rouer de coups, défigurer jusqu'à la mort.

    - Mais il va le tuer!! lui crisse son amie blonde avec angoisse en faisant un pas arrière, scrutant très vite les environs avec inquiétude : et si quelqu'un passait dans le coin pour assister a cette boucherie?

    - Jefffrey, arrête, arrête!! continue la brunette avec insistance en agrippant désormais le jeune homme pour tenter de l'obliger à se relever : en vain. L'adolescent continuant encore et encore à marteler ce visage démoniaque de coups de poing vifs et violents. Visage qui ne donne soudain plus signe de vie, tout comme le reste des membres de son propriétaire.

    - Ils ont emmené Ana dans un nouveau quartier cet après-midi!! informe brusquement la prostituée blonde aux cheveux courts, pensant très vite que cet honnête don d'informations empêcherait au moins un meurtre ce soir, - tu ne la reverras donc plus!! Même nous on ne sait pas où est-ce qu'elle est en ce moment!!, qu'elle continue encore, de plus en plus apeurée, - Alors laisse-le tout de suite!! Ce que tu fais là est complètement inutile!! Tu.. Tu...

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    « Mon dieu.. Mais c'est qu'il semble l'avoir déjà tué... » se terrifient subitement et ensemble les deux jeunes prostituées en faisant un pas en arrière pour s'éloigner de cette scène des plus ignobles : un adolescent qui continue de s'acharner inlassablement sur le visage d'un homme à terre pour lui éclater le crâne toujours plus afin de le massacrer... jusqu'à la fin. Et même après.Ainsi, ce chien se souviendra de son nom. Du gamin dont il s'était moqué sur ce toit, ce jour-là...

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    - Où est-elle connard?? Où est-elle connard?? qu'il questionne avec virulence en secouant le corps sans vie de sa victime, - réponds-moi tout de suite ou je t'arrache les tripes une a une!!!!

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    - Je crois que c'est fini.. Tu l'as tué, Jeffrey, fait tout bas Sidonia Kruger au concerné en l'observant avec répugnance, avant de lui conseiller tout de même d'un air dépité, - Il faut vraiment que tu t'en ailles maintenant... Vite. Ta vie en dépend...

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    - Non!! se relève d'un bond le jeune meurtrier, les mains tremblantes et les paumes ouvertes pour les constater complètement tachées du sang de sa victime. Il se met aussitôt à trembler de tous ses membres en réalisant lentement le crime qu'il vient de commettre.

    Quelques secondes plus tard, ses jambes flageolent et son estomac se noue. La panique le gagne peu à peu. Ses lèvres tremblotent et son coeur se serre. Ses yeux s'humidifient.

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    Il se sent désormais si vide.. Si seul. Avec ses mains salies du meurtre d'un homme..

    "Chacun veut en sagesse ériger sa folie" [Boileau]

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    - Jeffrey, ils sont là... Va-t’en vite, reprend Sidonia avec inquiétude, - les deux hommes postés là-bas devant... Ils sont avec lui. Et dans exactement moins de deux minutes, ils vont s'avancer tous les deux par ici pour te descendre comme un vulgaire clébard...

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    "Quand il n'y a plus de solution, reste la vengeance" [Daniel Pennac]

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    - Que.. Que.. En balbutie Jeffrey d'incompréhension et terreur, les yeux désormais rivés vers les fameux hommes que son interlocutrice lui désignait du regard.

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    Son corps tout entier semble figé par la peur et un soudain désespoir l'envahit. Les yeux humides, il réfléchit à l'évolution de la situation,

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    Il se réalise soudainement assassin. Meutrier. Fou à lier. Un regard vers le cadavre ensanglanté à ses pieds lui en redonne la preuve... A cet instant, l'adolescent ne se reconnait plus. 

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    Comment en était-il arrivé là? Pour une fille, une femme... Il portera jusqu'à sa mort le poids d'un meurtre sur la conscience. Cette réalité lui hérisse les poils et le fait frissonner. 

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    Et tout cela pour quoi, en plus... Puisqu'il n'a même pas pu sauver sa petite amie. 

    Les deux hommes s'avancent lentement dans sa direction, un air prétentieux peint sur le visage, tandis que lui les observe l'air abattu. Il cherche la force de se battre encore. Il cherche l'énergie du désespoir, celle dont il devra user avant de mourir dignement, de leurs mains... parce qu'il faut être lucide et réaliser que seul contre deux, il a peu de chance d'en réchapper.

    Pourtant, il serait lâche de la part du jeune homme d'abandonner la partie, puisque quelque part sur Berlin, une jeune fille est sans doute plus terrorisée que jamais, emmenée depuis peu dans un nouveau quartier où elle n'a plus ni amies ni soutien... Que pourrait-elle devenir, ainsi jetée au loin.

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    Il ne peut pas. Il ne doit pas. Il n'a aucun droit de l'abandonner ainsi. De mourir ici. Que penserait-elle finalement de lui s'il venait à succomber ici, des mains de deux types, alors qu'il lui a tant promis ; protection, affection, et présence...

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    Alors, et au souvenir de ces promesses-là, pour cette unique jeune fille qui obnubile soudain son esprit et toutes ses pensées, jeffrey retrouve brusquement un regain d'énergie, un souffle de vie, un soupçon de courage...

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    Pour sauter vivement sur cette arme tombée au sol il y'a quelques minutes. Ce silencieux...

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    Et c'est avec assurance, les deux bras tendus en avant pour tenir son arme bien droite, qu'il tirera.

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    Un coup de feu. Presque à bout portant, au vu de la distance plus que réduite entre lui et ses adversaires à ce moment là.

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    Oui, encore une fois, Jeffrey Beckers vient de tuer un homme. Encore une fois, il vient d'ôter la vie.

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    Encore une fois, il vient d'assassiner...

    Pourtant, son regard reste impassible face à cette nouvelle scène. Pourtant, ses mains ne tremblent désormais plus du tout. Pourtant, ses yeux n'affichent en cette seconde plus aucun désespoir, mais plutôt un vide flagrant. Une absence totale de sentiments...

     


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    - Attention!!!

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    Sidonia Kruger.

    Une jeune prostituée à qui Jeffrey Beckers doit la vie, ce soir. Sans hésiter, elle se lancait devant lui pour encaisser à sa place une balle en plein coeur.

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    Sido pour les intimes. Une fille de joie aussi brune que l'ébène, mais au coeur aussi doré que le plus brut des lingots d'or.

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    Grâce a elle, grâce a cette âme courageuse, le jeune homme avait le temps d'appuyer une nouvelle fois sur la gâchette de son arme pour abattre froidement son deuxième ennemi. Ou plutôt le blesser sévèrement à l'épaule pour le faire brusquement tituber puis tomber en arrière, criant de douleur, rageant et se préparant à riposter d'un geste vif.

    - Cours!! Cours!!

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    Rosalia Früder.

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    Une autre prostituée à qui le jeune Beckers doit beaucoup en cette sombre nuit.

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    Puisque la demoiselle, blonde comme les blés, se jetait vivement de tout son poids sur le dernier agresseur pour le perturber et offrir une chance de fuite au jeune Beckers.

    Une chance dont l'assassin s'empare très vite pour s'enfuir en courant dès lors qu'il constate son arme vide et la sacrifiée agrippée a son ennemi : jeune fille au début indemne, puis très vite immaculée de sang. Elle s'était très vite prit une balle qui avait pour but de la punir de sa rebellion..

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    "Les anges meurent seuls..."

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    C'est de façon désespérée et comme poussé par une force extérieure que Jeffrey Beckers court désormais. À perdre haleine. Tandis que son ennemi blessé -et toujours à terre- tend déjà son arme d'une main pour le cibler. De loin.. Il  ne va pas le louper, c'est certain.

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    Mais l'adolescent ne criera pas sous cet impact qui lui déchirera pourtant les muscles du bras droit, pour le faire ensuite saigner avec abondance et souffrir le martyr tout le long de sa course effrénée.

    Vite. Vite. Il bifurque avec hâte dans une ruelle sombre pour tenter de semer son poursuivant.

    Sans hésiter une seule seconde, il continue de courir. Il ne doit pas flancher. Les larmes aux yeux, le bras en sang, le coeur en panique et l'esprit embrumé... Il doit continuer de courir.

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    Pour elles.. Pour ces deux jeunes filles qui viennent de donner leurs vies pour lui.

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    Pour elle.. son ange, qui est ce soir perdu et abandonné quelque part, dans cette grande ville.

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    Pour elles.. Pour ces trois jeunes femmes là, il doit vivre. Ne pas hurler de douleur, ne pas arrêter sa course, oublier qu'il a mal à en crever et continuer de cavaler sans s'arrêter. Ne pas perdre connaissance. Surtout.. Ne pas perdre connaissance!


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    - Pour qui est-ce que tu te prends? grogne très vite Eva à son compagnon sitôt qu'elle aperçoit celui-ci franchir la porte d'entrée de chez lui ; cela fait bien vingt minutes qu'elle l'attend ici, mais là n'est pas le problème.. « Oh que non.... »

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    - Hein? Mais de qui, de quoi? renvoie a son tour le jeune homme, perplexe. Sceptique. Mais cependant très heureux de retrouver ici sa petite amie. Quelle riche idée qu'il a eue en lui offrant un double de ses clefs, décidément!

    - J'ai appelé Pao après avoir reçu un message où elle m'en sortait de bonnes!

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    - Ah! Tiens donc.. Tu l'as appelée finalement..? Pffft! Et que disait-elle donc? Je sens que je vais rire! Jaune, bien sûr...

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    - Mais de quel droit l'as-tu traitée de pute?! De quel droit?! Pour qui te prends-tu pour l'insulter ainsi?!

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    - Tu te calmes tout de suite.. Merci, prévient froidement le jeune homme, très vite agacé par le ton de sa moitié.

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    - Me calmer? Tu voudrais que je me calme, alors que tu te permets d'insulter ma meilleure amie, quelqu'un que tu ne connais absolument pas?!

    - Je lui ai juste dit ce que je pensais d'elle, point.

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    - Et pourquoi?! La blesser?! Cela ne t'a pas suffit de me dire d'ignorer ses appels?! Il fallait en plus de ça que tu mettes ton grain de sel dans l'histoire, au lieu de rester sagement à ta place?!

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    - À ma place? Je suis désolé ma belle, mais je trouve que je suis assez concerné dans l'histoire. Quand ma copine a pour meilleure amie une fille absolument pas fréquentable, je mets mon grain de sel, oui.. Que cela te plaise ou non!

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    - Qu'est-ce que tu fais avec tes deux doigts en l'air?! C'est pour te donner un air intelligent?! Ou c'est un langage pour sourds-muets, gens bornés, voir prétentieux qui se mêlent de tout?! Et au passage je te rappelle que je suis une grande fille! Je n'ai donc pas besoin que tu te mêles de...

    - La preuve que non! Tu t'es précipitée pour l'appeler comme une gentille petite gamine bien naïve. Alors que je t'avais bien demandé de ne pas le faire! Comme quoi.. Là-haut ça ne tourne pas toujours très rond. Ps : Ça ne te va pas du tout la "pose intelligente"! Chez toi, elle fait tache, quand elle accompagne toutes ces anneries que tu débites!!

    - Je ne l'ai appelé que lorsque j'ai appris de quoi tu l'avais insultée!!! Parce que c'est inadmissible que tu oses la traiter de pute alors que tu ne la connais pas!

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    - Oh, c'est bon, tu me saoules, la ferme!

    Et sur ce, le jeune homme se dirige d'un pas rapide vers sa cuisine pour fouiller son réfrigérateur à la recherche d'une canette de bière. Il meurt de soif...

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    - Je rentre chez moi, bye, lui ronchonne sa petite amie.

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    - Pourquoi? Parce que ça t'a défrisé un poil de cul que je dise clairement que ta meilleure amie n'est qu'une pute?

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    - Non, mais surtout parce que lorsque tu agis ainsi, je ne revois que mon frère... Et ça me gonfle profondément! Je n'ai pas besoin d'une armée pour me materner et réfléchir à ma place. Je sais toujours ce que je fais et ne suis pas une frêle petite poupée qu'on doit protéger des méchants!

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    - Comme si cela te déplaisait réellement d'être sans arrêt assistée... commence le jeune homme avec ironie, avant de préférer s'interrompre en baissant les yeux. Conversation très glissante... qu'il réalise doucement.

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    - C'est donc ce que tu penses de moi. 

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    - Roh, c'est bon, je retire ce que j'ai dis, revient! interpelle avec agacement Raphaël alors que son interlocutrice referme déjà vivement la porte de l'appartement derrière elle.

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    Lui courir après?

    Bien sûr que son coeur le lui conseille. Bien sûr que ses jambes s'apprêtent a le faire...

    Quand son esprit, lui, préfère lui ordonner d'attendre sagement que la tempête se calme. Et puis après tout, dans l'histoire, ce n'est pas lui qui est en torts!

     

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    « Une assistée.. Une assistée...» C'est bien ainsi qu'il la voit. La juge et la considère.

    « Un être faible et fragile qui a besoin d'être soutenu et appuyé tout le long de sa vie. » Rage en marchant Eva Beckers, agacée d'être ainsi prisonnière d'une image.

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    Une image qu'elle aimerait tant aujourd'hui briser.. Déchirer. Écrabouiller du bout du talon, puis enterrer. Faire disparaitre à tout jamais, s'en offrir une nouvelle...

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    Son téléphone l'interrompt soudain dans son autoflagellation.

    Un SMS.

    De son petit ami justement.

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    « ... :/ .... »

    Trois petits points et un smilley boudeur. La jeune fille en déglutit de douleur -et peut-être de honte aussi- en s'accusant très vite d'avoir peut-être mal agi avec un jeune homme qui tentait simplement de prendre soin d'elle...

    Car après tout, quelle jeune fille n'apprécierait pas d'être ainsi protégée par un beau jeune homme?

    « Sans doute une qui n'a pas déjà passé la plupart de sa vie à subir ce lassant traitement de faveur... » qu'elle se dit ensuite dans un long soupir.

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    Mais ses petits regrets personnels ne sont pas censés retomber aussi sévèrement sur son adorable petit ami et la jeune fille en a bien conscience.

    Elle répondra donc assez vite a ce SMS.

    « Excuse moi...  Je t'aime.. »

    Et a peine le bouton d'envoi pressé, voilà que son téléphone sonne a nouveau.

    Pour un appel, cette fois...

    L'espace d'une seconde, le coeur de la jeune fille fait un bond brutal dans sa poitrine ; cela pourrait être son petit ami...; avant de se calmer très vite lorsqu'elle réalise le nom de son frère affiché en tant qu'appelant.

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    - Oui? qu'elle s'empresse alors de décrocher, - j'allais rentrer Jeff. J'arri..

    - T'es où..? Vite, j'ai besoin de toi.. s.t.p..

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    - Hum.. Ca va pas?! s'inquiète désormais l'adolescente, pas du tout rassurée par la voix faible de son frère jumeau, - t'es où, toi?

    - À la maison.. Mais dépêche stp... j'ai besoin d'aide..

    - J'arrive!! Mais merde, qu'est-ce qu'il t'est arrivé encore?!

    - Je te raconterai plus tard, mais pour l'instant cours... À tout de suite.





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