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    - Dis-moi, dis-moi, dis-moi!! reprend Eva avec insistance.

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    - le koala y croit ! L'antilope inaugure avec un nénuphar !

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    - Hein?

    - C'est ce qu'il y'a écrit! en soupire d'agacement Raphael en montrant la feuille de papier à sa petite amie, avant d'enfoncer ses clefs dans la serrure de son appartement, - ras le cul de ces conneries, franchement...

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    - Humpf, surement une farce ! Mais celui qui te la fait est un marrant, je ne sais pas où est-ce qu'il est allé chercher tout ça, mais on peut dire qu'il a de l'imagination !

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    - Ça, tu peux le dire ! Par contre pour ce qui est du "marrant", hmm.. Il repassera, hein! Sinon, si tu veux prendre une douche, tu sais où c'est. J'ai pas besoin de te guider, tu es chez toi, ici.

    - D'accord, merci! sourit affectueusement la jeune fille en embrassant furtivement son petit ami avant d'aller s'enfermer dans la salle d'eau de celui-ci. Pièce où elle va se prendre une longue chaude, pendant que son bien-aimé se laisse tomber sur sa chaise de bureau pour rouvrir en grand cette nouvelle lettre et la relire plusieurs dizaines de fois. Sans doute cherchant une explication, une éventuelle logique...Si toutefois il y en existe une.

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    Il grommelle. Bougonne, et tapote du bout des doigts sur son bureau. Ne comprends pas et tempère. Se demande. « Le lien entre un Koala qui y croit et une antilope qui inaugure avec un nénuphar?! Mais inaugurer quoi, d'abord?! » Cela l'énerve. On le prend pour un con et lui marche à fond comme un crétin. Au lieu de simplement jeter dans sa corbeille cette nouvelle et bien risible petite lettre.

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    - Ouh ouhhh.. Le fait soudain sursauter sa petite amie, quelques secondes plus tard.

    Sans attendre, il se tourne aussitôt dans sa direction pour la constater nue comme un ver, allongée sur son lit, sur le ventre, les pieds en l'air et croisés entre eux. Il en déglutit aussitôt de désir en se relevant de sa chaise pour la rejoindre,

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    - Tiens, je ne t'ai pas entendue sortir de la salle de bain! qu'il lui sourit en arrivant doucement vers elle, les yeux rivés sur ses courbes délicates et surtout.. Sur ses fesses délicieuses qui s'offre désormais à lui sans aucune pudeur.

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    - Tu semblais bien préoccupé, assis devant ton bureau, qu'elle lui minaude en retour avec un clin d'oeil et en s'agitant un peu pour le laisser entre-apercevoir une partie de sa poitrine.

    - Toi, tu me cherches... lui susurre alors son compagnon avec convoitise en lui rendant son clin d'oeil et en se déshabillant avec hâte, avant d'envoyer valser la presque intégralité de ses vêtements sur le sol.

    - Comment as-tu deviné? qu'elle lui sourit en rougissant lorsqu'une fois dévêtu, il se baisse pour se mettre à son niveau et s'emparer de ses lèvres rosées et délicates.

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    Un long baiser. Tendre, et passioné.... Avant qu'il ne l'attrape délicatement par la taille pour la relever légèrement et l'allonger sur le dos...

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    ...afin de pouvoir ensuite se placer très sensuellement au-dessus d'elle, exactement comme il y'a un peu moins d'une heure, dans cette petite salle privée et sombre...

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    - Est-ce qu'on peut éteindre la lumière..? demande soudain la jeune fille avec timidité, terriblement gênée par la clarté de la pièce qui révèle vraiment beaucoup trop son corps a son goût.

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    - Je peux mettre une lampe de chevet, si tu veux, mais pas tout éteindre, non.. Lui sourit gentiment son interlocuteur, - parce que t'admirer fait partie du moment, et je n'ai pas envie de faire l'amour à une chérie inerte, dans le noir, qui laisse ses bras figés le long de son corps... Je veux que tu apprécies l'instant, et fasse de nouveau ta petite femme fatale!!!

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    - Tsssss, O.. Ok pour la lampe, lui sourit en retour Eva, plus honteuse que jamais de réaliser sa condition de jeune vierge inexpérimentée.

    - Ok, je reviens, lui fait tendrement son petit ami en s'extirpant d'un bond de son lit pour s'en aller allumer une vieille lampe de chevet à la lumière orangée et faible.

    Il est de retour moins de deux minutes plus tard pour retrouver sa belle allongée sur le côté, contre un oreiller qui dissimule habilement ses formes et son entre-jambes. Elle lui sourit avec perversion. Sans attendre, il se dépêche alors de l'embrasser et prendre la place du vil oreiller, reprenant ainsi sa position de mâle dominant : sa moitié au-dessous, lui au-dessus...

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    Il l'admire de tout son long. Malgré la faible lueur qu'offre sa vieille lampe à son appartement, c'est sans aucune difficulté qu'il discerne ses formes délicieuses. Elle est magnifique... qu'il la complimente, les yeux pétillants.

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    Il commence ensuite à lui embrasser le cou, avant de descendre délicatement en direction de ses seins. Qu'il va cette fois encore titiller du bout des doigts avant de les frôler délicatement du bout de la langue.

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    Sa compagne en gémit de plaisir. Il l'entend bien, même s’il réalise qu'elle tente de se montrer discrète.

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    Il continue ensuite lentement sa descente. Le long de ce ventre plat et ferme, tout en déposant sur son passage une pluie de baisers humides.

    « Terminus, tout le monde descend! » Son visage est arrivé entre deux cuisses écartées qui tentent parfois de se refermer nerveusement. De ses mains, il les en empêche très vite, se délectant de ce que ses yeux lui révèlent désormais comme spectacle.

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    L'intimité de sa partenaire déjà gonflée par l'excitation.. Il lui embrasse de nouveau le ventre.

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    - Raph'.. Tente doucement Eva afin de le retenir en essayant de lui tenir la tête de ses mains : « mais que fait-il ainsi?! Les yeux rivés sur son entre-jambes?! » À cet instant précis, elle pourrait bien mourir de honte.

    - Ça va aller, mon coeur, la rassure tendrement Raphaël en rapprochant ses lèvres de son intimité pour la lui embrasser dans un premier temps, avant de se mettre à la recouvrir de doux et sensuels coups de langue.

    La jeune fille ne tardera pas à laisser échapper quelques petits gémissements de plaisir, tout en commençant à se tortiller sous son homme, agitant nerveusement ses bras, ses jambes, avant de porter un doigt à sa bouche pour le mordre frénétiquement.

    En plus, pour couronner le tout, son coeur bat désormais comme un fou, au souvenir de ces termes que son petit ami vient d'employer pour la désigner... « Mon coeur »

    C'est la première fois qu'il la nomme ainsi.

    Réalisant très vite que sa compagne est loin d'être indifférente à ses caresses et baisers, Raphaël lui insère délicatement son index droit dans intimité déjà bien humidifiée, avec beaucoup de sensualité et douceur, tout en continuant de la caresser là où il lui fait le plus d'effet. Elle gémit encore plus. Il lui glisse alors un deuxième doigt et commence de léger va-et-vient avec eux. Sa partenaire se cambre désormais avec vivacité et il adore constater cela. La constater ainsi. En feu et transpirante de désir sous lui. Sans attendre, il revient alors au niveau de son visage pour l'embrasser tendrement, tout en lui caressant à nouveau les seins. Elle accueille son retour avec un doux sourire, tout en lui calinant les cheveux, même si elle se surprend soudain à regretter qu'il ne soit déjà plus entre ses cuisses pour la faire mourir de plaisir!

    D'un geste rapide, Raphaël retire ensuite son boxer avant de récupérer vivement sous son lit une boite de préservatifs neuve. Il en retire un et l'ouvre sans attendre. Sa petite amie l'observe en rougissant à la vue de son sexe en érection. Elle se retient toutefois de faire la moindre remarque qui pourrait être jugée naïve, voir déplacée...

    De toute manière, elle n'a pas le temps de paniquer qu'il revient déjà vers elle pour l'embrasser, lui mordiller le lobe de l'oreille avec sensualité, tout en lui caressant à nouveau son intimité de ses doigts habiles ; avant de lui écarter un peu plus les cuisses pour se glisser entre elles, tout en lui murmurant avec une tendresse infinie dans le regard, « que ça va aller... »

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    Et en effet. Cette première pénétration n'est pas ce que la jeune fille craignait dans ses pires moments de doutes et craintes. Puisqu'elle ne lui procure pas cette douleur désagréable à laquelle elle s'était déjà préparée, mais plutôt la sensation délicieuse de ressentir son  homme se glisser en elle avec force et douceur.

    « Finalement, c'était vraiment génial de faire l'amour!!!» Qu'elle réalisera doucement en s'agrippant avec fermeté au dos de son compagnon alors que celui-ci la secoue déjà de ses vifs et habiles coups de bassin.

    Être deux. Ne former plus qu'un. Sentir l'autre en soi et ne plus vouloir se détacher de lui...

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    L'aimer à en crever, éperdument et irrationnellement. Jusqu'a vouloir le garder éternellement en elle. Contre elle. Contre son coeur et son âme... pour l'éternité.


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    C'est une nouvelle fois côte à côte que se réveillent Jeffrey et Ana ce matin. Le réveil de la jeune prostituée vient de sonner pour les tirer de leurs songes alors qu'ils terminaient par une nuit réparatrice, une soirée délicieusement cliché  mais qui les a cependant conblés...: cinéma, restaurant, puis tête à tête... ici même.

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    - Bien dormit? susurre tendrement Jeffrey en direction de sa belle.

    - Hmmm, oui, et toi? lui répond sans attendre celle-ci avec malice.

    - Comme un loir!

    - Tu peux rester jusqu'à dix heures, si tu veux.. Mais pas après, car il y'a des chances qu'il vienne et je ne veux pas qu'il te vois ici.

    Par "il", Jeffrey comprend très rapidement le maquereau de sa nouvelle petite amie. Sans attendre, il lui acquiesce un tendre,

    - Pas de souci, à dix heures pétantes je détale! Même si tu sais ce que je pourrais faire à la place...

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    - On a déjà discuté de ça, Jeff.

    - Mais je reviens à la charge dès que je le peux! Gniiii!

    - Sidonia ne devrait pas tarder à passer, l'informe la blondinette avec un sourire, ignorant sa précédente réplique et en se relevant de son lit pour se mettre en chemin vers sa cuisine, - je vais faire du café, tu en veux ?

    - Pourquoi pas! Mais euh.. Sidonia... ? L'une de tes deux amies qui sont toujours avec toi ?

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    - Voilà, oui. Sido c'est la brune et ma meilleure amie. Tu devrais bien l'apprécier! Elle est gentille.

    - Oki. Humpf mais oui, je vois laquelle c'est. Celle qui n'était pas très d'accord pour que tu t'éloignes deux minutes avec moi.

    - Elle essaie de me protéger.. Elle ne te connaît pas et sait bien que ce que je fais avec toi en ce moment est très dangereux... Je n'ose pas imaginer ce qu'il ferait s'il l'apprenait un jour.. 

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    - Heeey, arrive délicatement Jeffrey dans le dos de sa blondinette pour la prendre délicatement dans ses bras, - je n'ai pas peur de lui, Ana.

    - Mais moi, si.

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    - Et bien, dis-toi que je sus toujours là pour te protéger. Tu n'es plus seule.

     

     

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    - Qu'il est beau, sourit affectueusement et intérieurement Eva en se réveillant la première ce matin ; son Jules étant encore profondément endormi et tendrement lové contre elle, elle n'a rien d'autre à faire que de se remémorer leur délicieuse nuit, tout en se remplissant de fierté d'avoir, rien que pour elle et à ses yeux, le plus beau garçon de l'univers!!

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    Oui parce qu'il n'y a pas à chipoter là-dessus : que son Roméo est le plus bel apollon de la terre! 

    Rougissante, elle lui dépose quelques doux baisers sur le front, en se souvenant ensuite qu'elle est encore totalement nue et même pas recouverte du drap du lit! Elle en déglutit de gêne et de honte, avant de se frapper mentalement pour ce comportement puéril. « Après tout, quoi de plus normal que d'être nue aux côtés de celui avec qui elle vient de faire l'amour... »

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    « Hummm... Faire l'amour? Euhh.. Oui! Elle la fait! Enfin! Incroyable! Miracle! Et on en passe!» qu'elle s'ironise très vite a elle-même.

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    « Sachant que le meilleur dans l'histoire, c'est que cette première fois était merveilleuse... » qu'elle songe en s'émoustillant, toute rougissante, en se souvenant encore des coups de bassins vifs et délicieux de son compagnon.

    - Hmmm, matinale, dis donc! lui sourit soudain -et justement- celui-ci, en émergeant enfin.

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    - Comme tu peux le voir! qu'elle lui acquiesce très vite en lui grimpant sensuellement dessus pour se caler entre ses jambes, et coller ainsi son intimité contre son sexe au repos avant de l'observer d'un regard coquin qui en dit long sur ses pensées du moment.

    - Et bien, mademoiselle Beckers/Bauer, n'attendra pas pour taquiner Raphaël avec un clin d'oeil, lui aussi plein de sous-entendus, - c'est qu'on se dévergonde dites moi!!

    - La faute à qui, hein!!

    - Mais c'est super dangereux ce que tu fais là, car tu ne vas pas tarder à réveiller la bête!!

    - Neeeeeeeeeed!!

    - Oh My God, ma chérie à viré perverse!! Mais j'avais dis aux gars que je les rejoignais ce matin pour jouer...

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    - Ooooh, que c'est dur d'être amoureuse d'un musicien qui reste sérieux en toute occasion, ooohh.. Même les dimanches.. Feint un gémissement plaintif la jeune fille en se tortillant un peu plus sur l'anatomie de son homme.

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    - Oh my god Eva, tu es tellement vile!! Mais je résisterais coute que coute! Une fille sublime perchée sur moi?! Je ne vois rien!!

    - Hum... P.. Pourtant, je sens que... rougit brusquement la jeune fille en osant désormais plus bouger d'un millimètre : le sexe de son compagnon vient de monter en érection en moins de deux et elle ne sait du coup plus où se mettre.

    - Tu l'as cherché, tu l'as eu!!! lui fait aussitôt Raphaël en riant, avant de l'embrasser passionément tout en la retournant doucement sur le dos pour lui faire l'amour une nouvelle fois.

    « La répétition avec ses amis? Elle attendra! »

    Une heure d'ébats passionnés et calins tendres plus tard, les deux amoureux se décident enfin à quitter ce lit qui vient d'en voir de toutes les couleurs au court de ces dernières heures.

    - J'ai un petit creux! fait en premier Raphaël en s'étirant les bras, - tu déjeunes avec quoi, toi, normalement?! Corn Flakes, café? Voir chocolat chaud, comme les toutes petites fifilles?! qu'il taquine affectueusement.

    - Gnagnagna! Mais j'assume très bien, sale moqueur! Le café c'est dégueulasse! lui rétorque sa petite amie en riant, toujours assise sur le lit. Timidement, elle ramène ses mains sur sa poitrine, tout de même un peu gênée d'être ainsi dévêtue à la grande lumière du jour, sans rien pour dissimuler au moins un minimum ses formes.

    - Tiens, mets ça, lui propose alors et très affectueusement son homme, en lui tendant l'une de ses chemises propres,

    - Merciii! fait aussitôt Eva, touchée par son offre, avant d'aller récupérer son téléphone portable qu'elle vient d'entendre vibrer dans son manteau.

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    Un SMS de sa meilleure amie, qu'elle remarque très vite.

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    "Omfg ma chériiie Wil' c tro une bête!! <333 je c ps si je v pvoir marcher auj lolll"

    Le message est clair et il n'en faut pas plus à Eva Beckers pour comprendre que son binôme a fait des folies de son corps, la veille, avec le jeune Wilfrid.

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    - C'était? fait tendrement Raphaël en arrivant derrière sa petite amie pour l'enlacer avec tendresse. Très vite, le jeune homme lit par-dessus l'épaule de sa moitié et analyse très vite le contenu du message de la jeune Paula.

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    - C'est vraiment une pute, cette fille... qu'il maugrée avec amertume.

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    - Mais non, le contredit sans attendre sa petite amie, avant poursuivre paisiblement que, - bon il faut que je lui réponde! Elle va rire, tient...!

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    - Non, c'est hors de question, tu ne lui réponds pas

    - Pardon?!

     

    - Eva.. Hier, cette fille t'a abandonnée dans un baisodrome, juste pour pouvoir aller se faire sauter par Wil' en paix. Toi, pendant ce temps, tu aurais pu te faire violer par n'importe.. Et aujourd'hui, la première chose qu'elle ose te dire en SMS, c'est qu'elle s'est fait tirer par Wil' et qu'elle ne saura peut-être plus marcher ? Non mais attend Eva.. Ça suffit maintenant, hein.. Car être gentil, c'est bien, mais être naïf, c'est con.

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    - Arrête, tu ne la connais pas.. Et puis elle ne m'a pas abandonnée.. J'étais avec To.. Commence à justifier Eva, avant de s'arrêter honteusement en se souvenant de ce qui était sur le point de se produire la veille entre elle et le concerné.

    - Voilà, le fait que tu t'interrompes toi-même veut tout dire, reprend Raphaël en serrant un peu plus fort sa petite amie dans ses bras, - dans la vie, il faut savoir reconnaitre ceux qui nous pousseront toujours le haut, et ceux qui n'attendent que de nous faire plonger...

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    - Je.. Je.. Commence à en déglutir de douleur la jeune fille, - mais c'est ma meilleure amie... et c'est moi qui lui avais demandé de sortir, et...

    - Mais c'est elle qui a proposé le club échangiste.

    - Ok c'est bon, on arrête d'en parler, je me sens pas bien.. Je vais m'asseoir..

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    - Non, parce que tu dois bien te rentrer dans le crane que le seul qui est resté à te surveiller, c'est Tobias! Même s'il a perdu pied ensuite, cela n'empêche pas qu'à ce moment-là, le seul qui s'est réellement préoccupé de toi, c'est mon meilleur ami. Et pas ta Paula de merde. Je veux que tu ouvres les yeux sur cette fille qui est tout ce qu'il y a de plus malsain...

    - Arrête!! c'est bon, j'ai compris...

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    - J'espère. En tout cas, je ne veux pas te voir lui répondre, tant qu'elle ne t'auras pas envoyé un SMS où tu liras dedans une once d'inquiétude pour ta petite personne.

     

     

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    - Faites quand même attention à vous, conseille sagement Sidonia Kruger à sa meilleure amie tendrement assise contre l'un de ses anciens clients. Son binôme blond vient de lui présenter le fameux "Jeffrey" et elle assez émue de l'osmose qui semble unir entre ces deux être.

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    Seulement, la prostituée brune se méfie toujours de ce début d'idylle, craignant que le pire ne finisse un jour par s'abattre sur sa soeur de coeur.

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    - Pourquoi avez-vous autant peur de lui? se met a questionner sévèrement Jeffrey dans sa direction. Bien sur, le jeune homme fait là allusion au maquereau des deux jeunes femmes ici présentes.

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    - Ce ne sont pas tes affaires, poussin, l'envoie très vite paitre la brunette tandis que sa jeune amie, Ana, reprend sans attendre que,

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    - Jeff, il va être dix heures, il faut que tu partes... , en se relevant de son lit d'un bond. Sa meilleure amie l'imite aussitôt.

    - Parce qu'il vient chercher sa recette, c'est ça? grommelle sans attendre le jeune homme avec dégoût, en se relevant du lit à son tour pour accourir derrière sa blondinette, - sérieusement, vous ne voulez pas que je l'attende et m'en occupe?

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    - Il est mignon.. Taquine Sidonia Kruger dans un soupire ironique, - mais un petit peu con...

    - Pardon? relève très vite le jeune homme en faisant un pas vers celle qui vient de l'insulter à l'instant, - tu peux répéter?

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    - Jeff, s'il te plaît, se place hâtivement Ana entre ses deux interlocuteurs, - va t en maintenant. Tout cela n'est pas un jeu.

    - Vu l'heure, je dirais plutôt entre dans la salle de bain, reprend Sidonia dans un soupir, - car là, il a plus de chances de le croiser dans l'escalier qu'autre chose.

    - Euh, oui, exact, s'autorectifie très vite la blondinette en commençant à tirer son petit ami vers sa salle d'eau, - et quoiqu'il arrive, ne bouge pas et ne dis rien. S.T.P.

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    - Compte-la dessus et bois de l'eau fraiche, lui ironise Jeffrey, - s'il te fait quoi que ce soit, je le tue de mes mains.

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    - Mais c'est toi qu'il tuera, Jeff!! sort brusquement de ses gonds la jeune fille blonde, - putain, mais tu ne comprends rien ou quoi?!

    Une larme roule soudain le long de sa joue. Sans attendre, Jeffrey, honteux de l'avoir faite pleurer, la lui essuie du bout des doigts avant de la prendre tendrement dans ses bras pour lui ajouter avec calme et sérieux,

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    - Ok... Je te donne combien alors, pour qu'on lui fasse croire que tu as travaillé hier soir?

    - Rien. Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas de ton...

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    - Ana, interrompt très vite Sidonia en direction de la concernée, - ne refuse pas son argent. car tu sais ce qu'il t'arriveras si tu ne lui présentes rien..

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    - Et je m'en fous.

    - Mais pas moi, intervient alors Jeffrey en retirant très rapidement un billet de cinquante euros de son portefeuille pour ensuite l'enfoncer dans le creux de la main de sa blondinette.

    - Pfft, m.. mais non!! Tentera de lui grommeler nerveusement celle-ci en sentant son coeur s'emballer lorsqu'elle le voit aller s'enfermer sagement -et en silence- dans sa salle d'eau.


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    - Salut tout le monde, arrive paisiblement Raphaël dans le local de ses amis, ce matin. Tous les regards se tournent immédiatement dans sa direction, y compris celui de Paula, qui est au fond de la salle, le popotin sagement posé sur le lit de sa conquête nocturne.

    - Tiens, salut, la petite pute, lui fait immédiatement Raphaël avec une rancoeur bien palpable dans la voix.

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    Son comparse Wilfrid réagit aussitôt à cette agression soudaine,

    - Heeey ? T'as craqué ton slip toi ou quoi ??

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    - P.. Pardon? réagit Paula à son tour en fronçant les sourcils, - c'est à moi que tu dis ça, Raphaël?

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    - Woéé, Raph'?! Qu'est-ce qui t'arrives ?! enchaine à son tour Terry avec incompréhension.

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    - Raphaël, arrête ça tout de suite... intervient aussi Tobias en se relevant vivement de sa batterie pour se diriger vers son meilleur ami d'un pas rapide.

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    - Tu n'es pas au courant, Terry? reprend tranquillement Raphaël en direction du jeune blond, sans se préoccuper des paroles de son meilleur ami,

    - Hein? Mais, de quoi? fait sans attendre Terry, sceptique.

    - De la soirée qu'ils ont organisée avec Eva, hier soir. Toi et moi, on était les seuls exclus, il me semble bien.

    - Raph'!! Ça suffit maintenant, ordonne Tobias une nouvelle fois, désormais avec fermeté.

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    - Je ne vois pas de quoi tu te mêles, toi, grommele avec agacement Paula en direction du semeur de troubles de la pièce.

    - De quoi je me mêle ? Parce que tu penses que ça ne me regarde pas qu'une pute emmène Eva dans un club échangiste?

    - Hein?! en sursaute d'effroi Terry, - sérieux?!

    - Tu ne sais rien de l'arrangement, alors tu te... commence à se défendre la jeune fille tandis que son principal interlocuteur se rapproche déjà d'elle à grandes enjambées, - tu.. Tu.. Qu’elle tentera tout de même de continuer, avant de se prendre une violente gifle en pleine figure. Gifle qui la fera ensuite, et très vite, balbutier sous la surprise que, - mais, mais... .

    - Espèce de malade!!! crie rageusement Wilfrid en se précipitant aussitôt devant l'agressée, bras à l'horizontale pour affirmer un soudain rôle de protecteur envers une jeune fille désormais au bord des larmes,

    - Si tu la touches encore une fois, je t'éclates, je te préviens! ajoute Wilfrid en fusillant son ami du regard.

    - Je me casse, grogne Raphaël avec hargne, en tournant les talons, - je ne joue pas en présence de cette pute.

    - Raphaël, bordel, déconne pas!! l'arrête fermement Tobias en lui attrapant par le bras pour le forcer à arrêter ses pas, avant de reprendre vers la seule jeune fille ici présente, - Paula, va t en stp.

    - Mais, mais.. En balbutie à nouveau la concernée, de surprise et de honte de se faire rejeter ainsi par le gentil batteur de la bande. Le coeur gros, elle cherche très vite un éventuel soutien dans le regard de celui qu'elle juge être son dernier allié dans la pièce, Wilfrid.

    Allié qui très vite lui prend silencieusement main pour l'emmener avec lui vers l'extérieur du local.

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    - Quel connard, sanglote très vite paula dans le couloir en accusant ainsi celui qui vient de l'insulter, la gifler en public, avec tant de haine.

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    - Euh... Il a de quoi être furieux, Paula.. lui rappelle Wilfrid, blasé, - Alors pendant quelques jours, évite son regard.. Fais profil bas, ok? Le temps qu'il cuve sa rage. Parce que Raph' qui frappe une fille, je peux te dire que c'est quelque chose d'exceptionnel.

    - Mais merde, il ne sait rien ce bouffon !! Et c'est Eva qui voulait se décoincer!! Après je vois pas le mal d'aller entre amis dans un club échangiste, merde!! On s'est bien marrés tout de même!!

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    - Euh.. Sois honnête et avoue que si Tob' nous avait suivis dans le jacuzzi, Eva se serait fait passer dessus par au moins une dizaine de mecs, alors ne fait pas l'innocente non plus...

    - Bon ok, toi aussi tu me saoules!! Et je vais appeler Eva sur le champ pour lui demander ce qu'elle en pense, elle, de tout ça! Tu vas voir, car moi je suis certaine qu'elle ne m'en veut pas! Elle sait bien comment je suis,bordel! Elle est loin d'être conne! Et moi je sais très bien qu'elle ne se serait pas fait passer dessus par une dizaine de mecs! Elle aurait fini par nous chercher et nous rejoindre dans le jacuzzi! Je la connais! Mais bien sûr l'autre tocard de merde là il me donne le sale rôle, EVIDEMMENT!!! Bouffon de Roméo de merde!! Qu'il crève, qu'il crève, qu'il crèèèèèèèève!!!!

     

     

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    Pendant ce temps, pendant que Paula continue de beugler à son unique interlocuteur à quel point son désormais ennemi est affublé des pires défauts de l'humanité,Terry, lui, se renseigne furtivement en direction de son comparse batteur.

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    - Tu étais dans le coup, toi?

    - Euh.. Oui. 

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    - Et heureusement que tu étais là, grommelle Raphaël dans sa destination en attrapant nerveusement sa guitare, - même si tu as eu des gestes déplacés... 

    - Tu ne vas pas revenir là-dessus, merde! reprend le batteur, - et puis je me suis arrêté largement à temps! Il ne serait rien passé de plus, je peux te le jurer!

    - Mais je te crois. De toutes, du lot... tu n'es pas le pire.

    - Lot de connards, intervient Terry avec dégoût.

    - Tu peux parler, toi, monsieur "Poppers"! se défend aussitôt -et avec une ironie monstre- le jeune batteur.

    - Ce n'est pas pareil!! Rétorque le blondinet en piquant un far, - car il y'a une différence entre apporter une drogue festive au sein d'une soirée entre amis, et en organiser une dans un baisodrome!!

    Aussitôt après cette dernière réplique, un silence glacial tombe doucement dans toute la pièce pour figer cruellement les trois comparses musiciens en leur rappelant à chacun leurs erreurs et fautes respectives.

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    C'est d'un pas léger que va revenir Wilfrid vers ses amis, quelques instants plus tard ; mais seul, cette fois... Paula devant à tout prix aller voir sa meilleure amie en chair et en os, puisque celle-ci ne semble pas vouloir répondre au téléphone lorsqu'elle l'appelle....

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    - Bon bon bon, on commence à jouer ? fait tranquillement le guitariste brun du groupe, avec une impassibilité déconcertante.

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    - C'est parti, lui répond assez vite Terry, tandis que les deux autres musiciens de la bande préfèrent, eux, garder le silence en se préparant simplement a cette nouvelle répétition.

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    Une fois de plus, la musique réconciliait les jeunes hommes, car même au cours des pires disputes, des pires troubles et pétages de câbles divers, il leur suffisait toujours d'attraper leurs instruments pour jouer énergiquement et les pires rancoeurs s'évanouissaient aussi vite qu'elles arrivaient...

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    Et aujourd'hui encore, la musique arrivait à leur secours.

    La musique... Leur raison d'être. À tous. Sans exception...

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    La musique...

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    Mais jusqu'à quand la musique saura t-elle canalyser ces quatres esprits bouillonnants qui ne demandent très souvent qu'à s'entretuer? Et dieu sait qu'ils avaient déjà su le faire, par le passé...

     

     

    *

     

     

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    - Bon, je viens de passer chez toi et tu n'y es pas... Et ton portable est éteint, bien sûr...grommelle Paula dans son téléphone portable, pour laisser un message sur le répondeur de sa meilleure amie,

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    - Je ne sais pas trop si ça a un rapport avec ce que ton connard de mec vient de me mettre dans la gueule, mais en tout cas, si oui.. Tu pourrais tout de même m'en toucher deux mots par toi même. Et puis d'abord, je ne vois pas pourquoi est-ce qu'il se permet de parler lui? Il se prend pour qui, franchement?! Ah mais j'ai la rage là, sérieux, alors s.t.p, rappelle-moi et explique-moi quel est le souci. Parce que moi je n'ai jamais pensé qu'il t'arriverait quoique ce soit au club! On était tous ensemble, tu n'as jamais été seule, il ne te serait donc jamais rien arrivé de grave! Bref... Téh, n'empêche... Voilà que je suis en train de me justifier bêtement, juste parce qu'un connard tente de foutre la merde entre nous... Putain qu'est-ce que ça me gonfle... Juste parce que c'est Roméo et que tu bois ses paroles comme de l'or! Ouais, ouais, et ne tentes pas de nier, ça sera pas crédible... Bref, ça ne va pas tarder à couper, je pense, alors je te laisse, en attendant que tu me rappelles! Car tu le feras, j'en suis sure... Puisque tu ne peux pas laisser un pauvre mec se mettre entre nous. "Roméo moisi qui pue", ou pas. Qu'il crève, cet enfoiré.. Il ne mérite même pas de vivre pour tenter de s'interposer entre nous comme ça... Mais il va bientôt se casser les dents, car entre lui et moi, ce n'est pas sa petite gueule de merdeux prétentieux que tu choisiras avec le recul. Et toc.





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