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    - Oui, allo? s'empresse de répondre Eva, dans le combiné de son téléphone portable.

    - Coucou, Eva.

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    Son beau-père. Erwan. La jeune fille l'a immédiatement reconnu.

    - Coucou Erwan. Oui? Qu'est-ce qu'il y a ?

    En effet, l'adolescente s'intrigue. Il n'est pas courant que son beau-père l'appelle en pleine après-midi, alors qu'elle est chez ses amis musiciens.

    - Je t'ai décoincé le studio d'enregistrement pour deux heures. Est-ce que tu peux rappliquer tout de suite?

    - Euh.. Maintenant, maintenant?!

    - Oui. Tout de suite! Sinon c'est mort, pour au moins un mois.

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    - Mais ça va pas le faire, là! On ne peut pas faire ça à l'arrache. Ça va être la cata!!!

    - Tu es enrouée aujourd'hui?

    - Euh, non.

    - Tu as oublié les paroles de Printemps?

    - Euh.. Non.

    - Alors ramène tes fesses immédiatement! Je t'attends.

    - Mais euh... Bon, le temps de prendre le bus, et je suis sur place.

    - Je te fais venir une voiture?

    - Non merci, ça ira. À tout de suite!

    En effet, cela ira... La jeune fille ayant envie de tout, sauf de s'afficher sur le siège passager d'une limousine noire, fraichement louée par la célébrité de ses parents.

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    - Woé, où est-ce que tu vas? questionne rapidement Terry, en direction de sa petite amie qui se rapproche de lui pour lui déposer un léger baiser d'au revoir sur le bout des lèvres.

    - Euh.. Mon beau-père a besoin de moi. Alors je le rejoins! Mais je t'appelle ce soir, sans faute. Qu'elle lui sourit affectueusement, avant de détaler comme un lapin.

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    Réaction de cause à effet : des sourcils se lèvent rapidement dans la pièce.

    Des sourcils suspicieux. Intrigués.

    Ou peut-être aussi, un peu jaloux.. Lorsque les quatre musiciens et amis finissent par réaliser doucement, chacun de leur côté, les raisons réelles du départ si soudain de leur amie.

    Elle était au téléphone avec Erwan Muller, le pianiste des Memories...

    Il n'y a donc pas a chercher midi a quatorze heures, pour comprendre rapidement qu'il est décidément bien facile de débuter une carrière musicale, lorsque l'on a déjà deux parents qui réussissent avec succès dans ce milieu.

    Un brin de jalousie des plus compréhensifs... qu'Eva Beckers craint parfois de voir pointer le bout de son nez, un jour, au sein de cette petite bande qu'elle apprécie tant.


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    - Jeff! sourit affectueusement Angelika en revenant enfin dans sa chambre, après une petite visite chez un camarade de classe, - ça fait longtemps que tu es là?

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    - Où étais-tu? questionne rapidement l'interpellé avec agacement, tout en dévisageant d'un air sceptique son interlocutrice de la tête aux pieds : pourquoi s'est-elle autant pomponnée, ce matin? Cette adorable mini-jupe et cette coiffure plutôt soignée l'intriguent au plus haut point.

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    - Chez Karl. Tu le connais, je crois. Il est dans ma classe!

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    - Et tu vas voir ce connard habillée comme une pute?! Avec le temps qu'il fait?!

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    - Je.. J'ai un manteau Jeff... en déglutit de surprise et douleur Angelika, blessée par l'insulte.

    - Pour moi, tu t'habilles comme une gamine, mais pour pour Karl, tu sors le grand jeu! Wah!

    - Que.. Que... encaisse à nouveau la jeune fille, le coeur serré.

    - Arg.. Merde.. excuse-moi, se reprend rapidement Jeffrey en réalisant soudain la dureté de ses propos,

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    - Excuse-moi, excuse-moi, Angel... Pardon, pardon, qu'il ajoute ensuite, en se relevant pour s'agenouiller aux pieds de son interlocutrice, tout en l'enlaçant affectueusement par la taille.

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    - Ce.. Ce n'est pas grave, en rougit d'émotion la jeune fille, le coeur battant.

    - Ne va plus chez ce connard, grmblbl...Tu es à moi.. Lui grommelle en retour Jeffrey tout en remontant à son niveau en lui caressant les fessesde façon lubrique.

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    - Ma mère est là, Jeff, se dépêche de lui rappeler Angelika, rouge comme pivoine et alors qu'il lui caresse désormais les seins avec avidité.

    - Je m'en vais le temps que tu manges avec elle, puis tu me rejoins chez moi? propose alors Jeffrey.

    - Oh, tu veux bien que je passe maintenant?

    - Oui, bien sûr.

    - Hiiii, je t'adore!! qu'elle lui sourit joyeusement, tout en lui attrapant délicatement la tête pour rapprocher son visage du sien et lui murmurer tendrement, - je t'aime à la folie, souviens t'en toujours...


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    - M.. Matthias? se fige d'effroi Jeyne, ce soir, en ouvrant poliment la porte de chez elle a quelqu'un qui vient de toquer.

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    - Quoi, tu es surprise, de me voir? à l'air de se moquer son interlocuteur en pénétrant a l'intérieur d'un pas assuré.

    Cet interlocuteur avec qui elle a vécu si longtemps, dans ce centre de désintoxication. À l'époque.

    Cet interlocuteur, qu'elle suivait aveuglément et considérait presque comme un mentor. À l'époque.

    Cet interlocuteur qui avait si souvent cette fâcheuse habitude d'abuser d'elle, dès que l'envie lui en prenait.

    À l'époque.

    Cet interlocuteur, qu'elle a mis tant d'années à oublier définitivement... pour se reconstruire doucement et se forger un nouveau caractère.

    Une nouvelle vie.

    Plus forte. Plus stable. Plus saine.

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    - Va-t’en, Matt'! Sil te plaît.

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    - C'est comme ça que tu traites un vieil ami de désintox?! Et beh!! Bonjour la chaleur humaine, Madame Bauer!!!

    - Que me veux-tu?.. Et je te rappelle que Jakob n'est qu'à quelques mètres d'ici...

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    - C'est triste de vivre toute seule.. N'est-ce pas?

    - Je.. Je ne vis pas toute seule!! Mon fils est là-haut! Qu'est-ce que tu crois! Là, il dort, c'est vrai, mais si je crie, il descendra immédiate...

    - Ton fils est sur Berlin, connasse!! Tu joues décidément toujours à te foutre de ma gueule!!!

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    - D'a.. D'accord!! Tu.. Tu es au courant!! Admettons! Je ne sais pas comment, mais bon! Maintenant, ceci dit, tu dois t'en aller! Parce qu'aujourd'hui, je n'ai plus peur de toi Matt'! Et si tu tentes de me faire quoi que ce soit, j'appelle Jakob et il s'occupera de ton cas! Avant d'alerte la police!!

    - Tsss, toujours a pleurer dans les jupes de ton petit chien-chien, Jakob! Tu n'es décidément bonne à rien, seule!

    - Crois ce que tu veux!

    - Mais j'ai aujourd'hui de quoi obtenir tout ce que je veux de toi, poulette. Alors, et exactement comme à l'époque, tu vas maintenant te déshabiller, sinon..

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    - Va te faire foutre, enfoiré! Et dégage de chez moi, tout de suite!

    - Hum... Ok! Très bien. Mais c'est dommage, Jeyne. Vraiment! Tu aurais dû me laisser finir ma phrase.... Parce que j'allais te révéler mes conditions! T'apprendre que je connais le lycée de ton fils sur Berlin, ainsi que son adresse! Ah ah ah! Pauvre petit, parce que croiser mon chemin... c'est pas ce qu'il y a de plus agréables !

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    ... Surtout à l'approche des fêtes de Noel...! finit de menacer Matthias Kayne d'une voix glaciale, juste avant de ressortir de la maison de sa vieille amie.

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    - Que.. Que..Quoi?? Matthias, reviens! Reviens!  





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