• 366

     

    *       *
    *

     

    366

     

    Les jours s'écoulent et Eva Beckers tente bien évidemment le tout pour le tout pour essayer de reprendre contact avec son Roméo ; elle serait prête à tout, pou lui parler quelques instants, au moins... Mais aucune de ses tentatives ne se révèle finalement fructueuse : les appels téléphoniques sur le portable du concerné ? Celui-ci a résilié son abonnement depuis un bon moment déjà.

    366

    Le pire à encaisser pour la jeune fille est sans aucun doute le fait que son grand amour se soit enfui avec son groupe de musique en laissant ces cruelles consignes... : celles de ne révéler à strictement personne leur point de chute aux États-Unis. Ni mère, ni proches, ni presse, ne devront se douter de l'endroit exact où les jeunes hommes dégringoleront, dans un premier temps, sur les terres américaines. Ils n'auront mis au parfum que leur agent qui... est justement parti avec eux!

    366

    La bonne blague pour la jeune Eva qui n'en revient décidément pas d'une telle escroquerie. Comme si tout avait finalement été planifié depuis très longtemps... rien ne semble avoir été laissé au hasard. Les TroubleMaker on prit la poudre d'escampette, et les rares à pouvoir donner des informations sur cette fuite sont aujourd'hui plus muets que des tombes! « Les pots-de-vin ont dû couler...» râleront quelques paparazzis devenus aigris, puisque la majorité d'entre eux auraient bien aimé offrir à leurs magazines une sacrée exclusivité...

    Jeyne aussi semble être du complot. Eva rage. Au téléphone, la rousse ne savait prononcer que cela, des « Désolée, je ne sais rien, ils ne m'ont rien dit, je te le promets! ». « Poufiasse, menteuse...» fulminait aussitôt Eva en se mordant les lèvres, saluant tout de même avec politesse et hypocrisie, « D'accord, ce n'est pas grave... Je les comprends. Merci encore, bisous! »

    366

    « Ce n'est pas grave.. Je les comprends » qu'elle disait.
    Tant de mensonges et de fierté dans une si petite phrase.
    Comme si cela ne pouvait être...
    « Pas grave » ! Comme si elle pouvait, « les comprendre » !

    Les amants maudits étaient séparés, et cela semblait normal. La vie devait et semblait reprendre, pour tous! Sa vie à elle, devait reprendre... Comme s'il n'avait jamais existé? La jeune fille ne comprenait pas. Comment en étaient-ils arrivés là? Et lui... que pensait-il finalement de toute cette mascarade? Comment avait-il pu? S'enfuir ainsi... finalement. Organiser de cette façon si lâche sa fuite avec ses amis? N'avait-il pas eu le coeur brisé en se réalisant en train de brouiller les futures traces qu'il laisserait pour ne pas que sa « Juliette » le retrouve?! Comment avait-il pu.. ?

    366

    La brunette ne comprenait décidément pas. Sans doute trop naïve, oui... On le lui avait souvent répété. Mais elle lui faisait confiance. À lui, au moins! À lui, qui n'était pas n'importe qui... Il s'était promis. Jusqu'au dernier soir, ils s'étaient tant promis... « Roméo, et Juliette! » .. Tout cela n'était donc que mascarade? Mensonges et faux-semblants?

    La jeune femme réalisait avec effroi et pourrait insulter de tous les noms son ex-amour en cet instant, tellement sa déception était désormais infinie. Mais à quoi bon, après tout. Puisque ce n'est pas cela qui le ferait revenir. Puisqu'il est définitivement parti! Oui, définitivement, que l'on arrête de la faire tourner en bourrique, cela suffit! Elle a été déjà assez cruche et naïve pour continuer d'espérer... Pour continuer de se dire que toutes ces « conneries » n'étaient que provisoires! « Qu'un jour, il reviendrait... sur son beau destrier blanc! Ah ah! » qu'elle se met soudain à ironiser soudain à haute voix.

    Car les contes de fées n'existent pas... Plus.
    Un peu plus, et elle aurait fini par l'oublier.
    Que la vie est une pute, et que pour en avoir un belle, il faut payer cher, très, cher...

    « Elle devrait pourtant commencer à avoir l'habitude, désormais » qu'elle se soupire à elle-même, hoquetant, songeant ensuite...

    366

    « Mais alors que lui reste-t-il donc finalement aujourd'hui? »
    À part son frère et la musique...

    366

    Son frère... et la musique?

    Eh bien voilà. Ce qu'il lui reste, aujoiurd'hui.

    366

    Son frère. Et la musique.

    366

    La vie continue! Et continuera toujours! Comme à chaque fois après chacune de ses chutes...

    366

    Car elle est toujours...vivante.

    Et c'est ce qu'il y a de plus important, après tout.

    ....

    ...

    ...

    ...

    366

    - Coucou Jeff! Ça va?

    (...)

    - Rien de spécial, je te faisais juste un coucou! Tu me manques. On se voit cet aprèm?!

    (...)

    ~ Notre plus grande gloire n'est pas de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons.~
    [Confucius] 


  • 367

    *   *
    *

     

     

     ~ The end - Laura Jensen ~


    De son côté, Vanessa enchaine encore et encore les tests de grossesse pour être bien certaine que son destin ne lui fasse pas encore une mauvaise blague en la faisant finalement tomber enceinte d'un homme qui a décidé de la sortir de sa vie comme si elle n'était qu'une moins que rien qui n'avait jamais existé à ses yeux!

    367

     

    Tragique destin, impitoyable destin, cruel destin...
    « Positif, positif, positif! ne fait que crier cet abruti de test! »

    367

     

    La chanteuse blonde est bel et bien enceinte du connard de sa vie dont elle s'est révélée folle amoureuse bien trop tard... « c'est lorsque l'on perd définitivement les choses/êtres que l'on en réalise réellement la valeur... »

    367

    Très bien. Elle ne se laissera tout de même pas abattre. Elle aura cet enfant! Son, enfant. Son, bébé. Son troisième choupinet! Elle l'aura, oui. Pour rien au monde, elle ne le tuera. N'avortera. Elle l'aura! Seule, ou pas. Avec son crétin de pianiste, ou pas!

    367

    Et puis d'ailleurs... comme si ce connard avait le droit, après tout, d'être au courant de sa grossesse?
    «Ne l'a-t-il pas jetée comme une moins que rien?»

    We break the promise
    And we take it back
    We move in silence
    This is the end, the end, the end

    367

    Très bien! Il ignorera alors tout de l'existence du petit bout qui grandit en ce moment au fond de son être! Parce qu'elle n'a pas besoin de lui, en fait. Parce qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné. Et puis aujourd'hui, elle s'est trouvé une nouvelle raison de vivre, de se battre, de lutter et d'avancer... Ce nouveau bébé! Son ultime chance de réparer les fautes commises par le passé avec ses deux précédents enfants. Sa toute dernière chance qu'elle va se précipiter de saisir en tournant définitivement une cruelle page de sa vie.

    367

    Une nouvelle vie l'attend... à cette pensée, elle en sourit niaisement et se réalise heureuse tout d'un coup. Comme si plus rien n'avait d'importance en ce moment précis. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait plus regardé devant. Fait de projets d'avenir! Pensé à son futur. Qu'elle en avait presque oublié le goût...

    We try, we fail, we crawl
    We let the pieces fall where they may
    And the picture fades

    367

    « Cette si douce et délicieuse saveur qui se nomme l'espoir! » Désormais elle comprend un peu mieux pourquoi cette cruche de Jeyne avait tant tenu à garder son enfant, même dans l'ombre... Les deux femmes ne sont finalement pas si différentes que ça, qu'elle réalise en se caressant le ventre, imaginant déjà son nouveau petit ange y grandir...

    So go on and break my heart
    It's always been caught off guard
    In the end, there is nothing left to save

     

     

    *       *
    *

     

     

    And the secrets you keep under your tongue
    Are turning two into no one


    Tirer un trait sur le passé, tenter de se reconstruire une vie nouvelle, certes.. Mais ailleurs surtout !

    I bet you wonder at the words in your mouth
    I bet you wonder at the sound

    Pour cette raison, Eva ne met pas plus d'une semaine à quitter l'appartement de son Raphaël, rendant d'une main fébrile les clefs des lieux à l'agence à qui le jeune homme le louait pour avoir un logement sur Berlin. Ici, les deux amoureux avaient vécu des jours heureux, et même plus encore... -les affaires personnelles du jeune Bauer seront rapatriées chez sa mère par un camion déménageur-. Désormais que tout semble terminé entre les deux amoureux, désormais que le chanteur TroubleMaker s'est enfui sans laisser d'adresse, Eva juge n'a plus à rester entre ces murs. Elle n'a plus l'envie, ni même la capacité de continuer d'y résider. Chaque recoin de la pièce lui rappelant son amour, rester dans ce logement plus de cinq minutes lui est devenu presque insoutenable aujourd'hui.

    We break the promise
    And we take it back
    We move in silence
    This is the end, the end, the end
    This is the end, the end, the end

    Paula est à ses côtés dans ces douloureux moments de son existence. Sa meilleure amie, Paula. Qui avait couru ce jour-là pour la récupérer gelée et assise dans un recoin devant l'aéroport de Berlin. Sa meilleure amie... Paula. Encore une nouvelle raison de vivre et de se battre pour la chanteuse brune.

    The plane falls, and it goes on and on in circles, spinning round
    Let it go, let it go
    I can't take it with me, can't take it with you

    367

    C'est donc sans rechigner qu'elle a accepté de prendre un nouvel appartement avec son binôme d'enfance.

    367

    Le duo de choc, ensemble, et contre tout!

    367

    Les deux jeunes filles, devenues aujourd'hui plus femmes qu'adolescentes, haussent ensemble les épaules en songeant aux fuites de leurs amours. Ces messieurs Raphaël et Wilfrid souhaitent s'en aller jouer les Américains en jetant leur passé aux ordures? «Très bien. Grand bien leur fasse!» Les deux jeunes femmes sont désormais résignées. Blasées.

    We break the promise
    And we take it back
    We move in silence
    This is the end, the end, the end

    367

    Paula plus que son amie, il faut le dire. Après toutes ses tentatives de rédemption auprès de son ex-petit ami, tout ce qu'elle avait pu finalement récolter de lui n'était qu'un départ précipité couplé à toujours cette même ignorance. D'accord, la demoiselle avait des torts dans leur rupture, et même LE tort le plus immonde qu'il peut être fait en amour, et elle en a toujours eu bien conscience, mais tout de même... elle juge aussi qu'elle avait tout de même assez payé pour sa bêtise, au fil des semaines car s'il l'avait aimé, il lui aurait finalement pardonné... en la voyant ramper ainsi durant plus de deux mois, il aurait du finir par lui pardonner. S'il l'avait aimé! Mais il faut croire que la pauvre avait été bien naïve et utopiste et ce n'est que depuis peu qu'elle le réalise vraiment.

    We break the promise
    And we take it back
    We move in silence
    This is the end, the end, the end
    This is the end, the end, the end
    This is the end, the end, the end
    This is the end, the end, the end

     

     

    *     *
    *

     

     

    367

    En tant que jumeau aimant et protecteur, Jeffrey ne faillit pas à sa tâche en ce moment, loin de là.

    367

    Le plus régulièrement possible, il se rend dans l'appartement qu'occupe sa soeur en colocation avec sa meilleure amie, afin de continuer de l'aider à traverser cette douloureuse période de sa vie : le départ de Raphaël.

    367

    De son côté, lui, ne sait pas vraiment quoi penser de toute cette mascarade, en fait. Comme sa soeur, il a lui aussi un peu été le dindon de la farce, le dernier prévenu de la fuite clairement définitive des TroubleMaker, et cette réalité blesse son égo au plus haut point.

    367

    Lui qui s'était imaginé avoir trouve un grand frère... une sorte d'ami, quoi. Le frère qu'il n'avait jamais eu.

    367

    Oui le jeune Beckers portait vraiment le fils Bauer dans son coeur, et c'est pour cette raison qu'aujourd'hui il ne comprend toujours pas. Ne pardonne pas... « Comment avait'il pu? Ce sale con de chanteur du dimanche? Se barrer ainsi en laissant tout d'abord celle qu'il désignait fièrement comme la femme de sa vie, mais en plus en fuyant sans rien lui dire, à lui, au moins?! »

    367

    « Il faut croire que l'on ne connait jamais réellement les gens... » Avait bien fini par réaliser Jeffrey avec douleur. Son frère ainé n'était apparemment qu'un pauvre type uniquement obsédé par une quelconque célébrité dans la musique et était prêt à tout plaquer pour elle.

    Un comportement qui ferait bien vomir sur le champ le chef de gang Shining, mais il se retient toutefois de laisser échapper la moindre remarque désobligeante, se contentant simplement d'être là pour sa soeur en lui rappelant qu'après tout, la vie continue. Qu'ils sont ensemble, eux, au moins.

    Les jumeaux unis envers et contre tout... Et cela ne changera jamais.

    367

    Silvia aussi n'a pas vraiment compris tout ce petit cinéma qui s'est passé si vite et sans vraiment d'explications, mais elle tente cependant de ne jamais se mêler de ces histoires qui ne la regardent pas, après tout.

    367

    Raphaël Bauer, elle en était amoureuse et aurait été prête à tout pour lui, à un moment, mais lorsqu'elle l'a réalisé capable d'abandonner lâchement sa petite amie alors que le salaud clamait haut et fort, et à qui voulait l'entendre, qu'il l'aimait plus que tout au monde et que rien ne pourrait jamais les séparer! Elle en a piqué un fou rire de dépit...

    367

    Et a ensuite décidé de ne plus se gêner à l'avenir pour revenir vers ses deux anciennes amies, Eva et Paula, comparses de qui elle avait du s'éloigner de peur de subir les foudres désagréables d'un incestueux stupide qui ne supportait pas de la voir dingue de lui.

    Ce type n'était décidément qu'un pur idiot et son masque de perfection semble être tombé définitivement au sol aujourd'hui, pour révéler aux yeux de tout ses proches le pathétique minable, lâche et hypocrite, qu'il était réellement.

     

     


    *    *
    *

     

     

    367

    Les jours défilant Et s'ennuyant au plus haut point de ne plus avoir son habituelle voisine Eva, Silvia finit par s'interroger sur l'éventualité qu'elle vienne, elle aussi, vivre avec ses deux amies en colocation.

    367

    Une proposition très vite acceptée : Eva et Paula ne voyaient aucune raison valable de rejeter le troisième membre de leur ancien trio de choc. Une nouvelle vie s'offrait à elles et comme le dit si bien le dicton, plus on est de fous, plus on rit ! 


  • 368

    *      *

    *

     

    368

    La santé de Shawn se dégradant de plus en plus au fil des semaines, il ne fait aujourd'hui presque plus rien à part rester recroquevillé au fond de son lit, ou, dans ses meilleurs jours, se reposer sur le canapé de son salon tout en essayant de zapper quelques chaines de télévision pour le distraire. Ses quintes de toux sont depuis peu horriblement fréquentes et l'épuisent au plus haut point, sans parler de ces fièvres qui l'affaiblissent à chaque fois un peu plus.

    368

    Nolan est de retour à l'appartement qu'il occupe avec Shawn et Stein assez tôt ce soir après une petite altercation entre son gang et un adversaire. Leurs rivaux s'étaient imaginé pouvoir dealer dans leur zone impunément et il a donc fallu que les Shining's leur apprennent les bonnes manières...

    368

    C'est avec un effroi palpable que le jeune homme découvre brusquement, en poussant la porte avec nonchalance, son supérieur et mentor, assis, toussant, et gémissant, au sol et devant le canapé du salon.

    368

    Ses mains sont fébriles et tentent désespérément de s'agripper, entre deux tremblements, au canapé duquel il a dû dégringoler.

    368

    Sa bouche, quant à elle, est complètement ensanglantée, constate très vite Nolan dans un début de panique, comprenant en moins de deux que son chef de gang est en train de tousser comme un perdu jusqu'à s'en arracher l'oesophage.

    368

    Sans attendre, il se hâte alors auprès de l'homme en le grondant nerveusement,

    368

    - Putain faut vraiment être con pour pas rester dans son lit quand on est dans un état pareil ! Allez accroche toi à moi, je vais te remonter ! Qu'il ordonne avec colère et sévérité en essayant d'attraper vivement son aîné par les bras.

    368

    - N.. Non! Se débat faiblement Shawn, en sueur à cause e sa fièvre, en repoussant tant bien que mal l'aide du jeune garçon qui lui fait atrocement honte, - je peux me débrouiller tout seul, fous-moi la paix. Tu te prends pour qui ?!

    - Tu t'es vu dans un miroir au moins? T'as la bouche pleine de sang... tu dois te faire hospitaliser dès demain, ça devient urgent ! À moins que t'aies envie de claquer comme un cleb...

    368

    - ça te va bien de dire ça, ironise Shawn en se hissant péniblement sur le canapé pour s'y s'allonger et continuer de cette voix toujours aussi faible, - toi qui était.. Prêt à me buter.. y a pas si longtemps de ça, tu, tu...

    - Oh ta gueule, déglutit Nolan avec rancoeur, détournant le regard à cause d'une soudaine et douloureuse honte.

    368

    - Tu.. Tu m'aurais tué, ce jour-là.. Nolan. Je l'ai bien senti dans ton regard.. Tu étais prêt à le faire. Moi, Nolan, moi.. marmonne Shawn avec dégoût et amertume, reprenant ensuite avec une tristesse infinie,

    368

    - Moi, tu m'aurais abattu, d'une balle en pleine tête... Alors, je t'en prie, désormais, épargne-moi ta fausse sollicitude et fous moi la paix. Définitivement. Car je préfère encore crever comme un chien comme tu le dis, plutôt que de m'abaisser recevoir une quelconque aide de toi... Tu es un être malfaisant.

    - Je, je.. S'en mord les lèvres de rage l'adolescent honteux, tournant sitôt après les talons pour s'enfuir hors de la demeure, loin de cet homme, le coeur soudainement plus déchiré que jamais...

    368

    Cette douleur. Cette effroyable douleur... que Nolan s'était tellement juré de ne plus jamais ressentir et qui revient encore une nouvelle fois, après l'avoir tenaillé à l'enterrement de son père.

    368

    Une nouvelle fois.. Il a mal. Ressens des émotions. Pleure. Souffre. Est seul...

    Si, seul... si désemparé.
    Si, si.. Si humain...

    368

    Un état qu'il déteste reconnaître.
    L'être humain n'étant sur terre que pour souffrir, son seul moyen de toujours s'en sortir avec dignité n'est que de se refuser toute émotion... 

     

     

    *    *
    *

     

     

    368

    Au sein du foyer du jeune Beckers, l'harmonie ambiante ne va pas en s'améliorant au fil des semaines.

    368

    En effet, entre la jeune Ana et son doux fiancé Jeffrey, l'osmose des premiers jours semble avoir pris la poudre d'escampette pour laisser au couple qu'un goût amer de rancoeur et lassitude. Les deux amants ne se comprennent plus.. Ne se supportent plus.

    Ana, pourtant toujours folle amoureuse de son homme, l'enverrait pourtant bien rôtir dans les flammes de l'enfer tant celui-ci l'insupporte désormais à sans arrêt fuir de la maison pour pratiquer ses « magouilles » diverses et variées avec son gang dont elle ne veut même pas entendre parler.

    368

    Jeffrey de son côté, lui, ne fait strictement aucun effort pour tenter de contenter, voir simplement rassurer, sa promise, sa tendre moitié... il vit sa vie comme il le souhaite, c'est comme cela, et pas autrement.

    368

    Qu'elle le veuille, ou non. Lorsqu'il ne rentre rien que pour embrasser son fils, avant de repartir aussi vite que le vent, personne n'a le droit de lui faire le moindre reproche sous peine de s'attirer immédiatement ses foudres impitoyables.

    368

    Oui, Jeffrey est devenu plus qu'impitoyable avec le temps.

    368

    Et pour cause... tous ceux qui était pour lui des sortes de modèles à suivre avaient toujours fini par décéder avec le temps, ou à le décevoir complètement. Le dernier en date, souvenez-vous de cet abruti de Raphaël... cet homme qui était une sorte de pilier pour le jeune Beckers qui le respectait plus que tout. Un homme courageux qui n'avait pas peur de ses convictions et croyait en ce qu'il faisait et en ce qu'il aimait. Un homme à qui le chef Shining aurait tant aimé ressembler, un jour...

    Un frère, un modèle, oui, Raphaël Bauer était bel et bien le grand frangin dont Jeffrey avait si souvent rêvé, espéré, puis trouvé...

    368

    Avant qu'il ne finisse par le décevoir lui aussi.

    368

    Raphaël. Raphaël Bauer... Celui qui clamait haut et fort et partout aimer sa demie soeur et n'avoir peur de rien, que jamais rien ne pourrait jamais l'empêcher de faire et aimer ce qu'il lui plait !

    Raphaël. Raphaël Bauer a été capable, lui aussi, d'abandon. De lâcheté. De mensonges et d'hypocrisie.

    Mais alors... Mais alors, « want to fuck », quoi?!? s'était bien entendu grommellé à lui-même Jeffrey, se disant très vite et avec rancoeur que si Raphaël Bauer n'était finalement qu'un connard de plus sur terre, c'était bien la preuve que l'espèce humaine tout entière n'était que perversion, mensonges et faux-semblants. 

     





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique