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    — Ana .. ? Appelle doucement Éva en sortant d'un pas lent et et discret de l'ascenseur, pénétrant par ce geste dans le garage de son immeuble.

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    Les portes mécaniques de la cabine se referment aussitôt derrière elle et c'est d'un geste vif qu'elle jette sa main en direction de l'interrupteur afin d'allumer les ampoules des lieux. Mais la jeune femme s'agace très vite de remarquer que celles-ci semblent apparemment mortes, car malgré ses nerveuses tentatives, l'endroit reste complètement noir. La moutarde lui monte donc très vite au nez et elle commence à pester,

    — Rahhh, avec le prix des loyers, ils ne sont même pas fichus de changer régulièrement les ampoules, ça me saoule ! Ana, t'es là ? Putain, j'vois queda...

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    — Aaaaaaaaaaah ! Qu'elle sursaute soudain alors que toutes les lumières de l'endroit s'illuminent soudain comme par magie pour lui permettre d'apercevoir son amie devant elle et à seulement quelques mètres,

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    — Éva, pardonne moi... lui sanglote aussitôt Ana, l'air épuisé, ligotée sur une chaise, en larmes et blessée au visage, — je n'avais pas le choix... Pardonne-moi...Je t'en prie, pardonne-moi...

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    — Oui, pardonne la de t'avoir trahie ! clame Samuel en sortant magistralement de derrière une voiture où il se cachait par plaisir afin de préparer une entrée des plus théâtrales,

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    — Tadaaa ! Alors ma belle, t'ai-je manqué ?! Qu'il chantonne ensuite de façon puérile, tel un enfant fier d'avoir défié ses parents pour une énième bêtise.

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    — Qu'est-ce que... s'interloque Éva avec colère, angoisse, et interrogations, tout en se retournant vivement vers le bouton de l'ascenseur afin de le rappeler énergiquement. Elle n'a pas besoin de réfléchir très longtemps pour comprendre qu'il faut qu'elle coure chercher de l'aide au plus vite, car elle ne fera très certainement rien de bien utile, ici, toute seule, avec ses petits bras maigres et frêles de femme enceinte et fatiguée.

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    — Fail, Éva, lui soupire Samuel en lui agitant en l'air un minuscule boitier blanc qu'il renferme au creux de sa paume, — j'ai « emprunté » ça au concierge -avant de l'envoyer croupir dans un autre monde, hinhinhin!- et tu vois, ce bijou contrôle les allers-venues de l'ascenseur ! Il peut même l'immobiliser à un étage ! C'est moderne, hein ? Ça doit être pratique en cas de panne ! Je me demande s'il s'en est déjà servi ! Tu me diras, ça peut aussi être utile pour permettre à un couple d'amoureux de s'enfermer dans l'ascenseur afin de faire CRAC CRAC BOUM BOUM ! Tu penses que le concierge aurait déjà utilisé son boitier pour une telle chose, toi ? les concierges pourraient ne pas être ce qu'on pense, au fond... A bat les clichés ! Qui a dit qu'un concierge est une vieille pucelle entourée de chat miteux pour combler sa solitude ??

    — Arrête ton char, Sam, et ouvre cette porte immédiatement, ordonne Éva en revenant fusiller du regard son interlocuteur, fatiguée par sa tirade sordide et insipide — à quoi tu joues ? Et qu'as-tu osé faire à Ana ? Tu es complètement fou ! Libère-la tout de suite.

    — C'est de sa faute à elle, elle s'est débattue la méchante !! s'innocente Samuel en esquissant une bouille penaude, avant d'attraper son rouleau de ruban adhésif posé aux pieds de sa victime pour en dérouler un bout de scotch dans le but de le lui coller fermement sur les lèvres. Voyant cela, Éva se précipite aussitôt vers lui en grognant énergiquement pour l'empêcher de le faire, — fous lui la paix, Sam, et reprend toi ! Qu'elle le sermonne en poussant en arrière le concerné, comme si elle ne mesurait pas la gravité d'un tel acte.

    Et la sanction est immédiate.

    Samuel la frappe violemment au visage en lui jetant un regard haineux.

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    Son air amusé et sa bouille enfantine se sont envolés pour laisser place à un regard glacial.

    — Ne refais jamais ça !!! la menace t-il.

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    Désormais au sol, le champ de vision d'Éva change et elle se trouve désormais aux premières loges pour constater un petit corps humain à quelques mètres d'elle, blessé et inerte entre deux voitures soigneusement garées...

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    — No...Noah ?? Réagit brusquement la jeune femme dans un cri de terreur en réalisant l'identité de ce petit blond — qu'est-ce qu'il fout là ?! SAM ?? Comment as-tu osé ??

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    — Il..il m'a menacée de l'achever si je ne te faisais pas venir ici, braille soudain Ana en sortant enfin de sa léthargie avec désespoir, son regard est fuyant, car elle n'ose pas croiser celui de celle qu'elle juge avoir trahie ; mais elle n'avait pas le choix.. Pour sauver son enfant que son agresseur avait frappé sous ses yeux, elle aurait vendu père et mère, — pardonne moi Éva, je.. Je n'avais pas le choix... je t'en supplie, pardonne, moi...

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    — Arrête de chialer toi, tu me fatigues ! La cingle méchamment Samuel en la frappant brutalement.

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    La blondinette en tombe de sa chaise sous l'impact et son bourreau lui envoie quelques vifs coups de pieds dans les côtes. Elle en perd très vite connaissance et Éva se relève aussitôt pour se jeter sur son agresseur, son ancien ami, afin de tenter de le cogner avec toutes la force qu'elle possède, — arrête ça Sam !! Tu es complètement cing... 

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    Précemment, et en début d'après-midi, une scène se déroulait devant l'enceinte d'une école maternelle....

    — Oh bonjour Samuel ! Ça fait longtemps qu'on ne t'a plus vu dans le coin dit donc !

    — Chamuel ! Chamuel !

    — Hey, salut bonhomme ! Tu as été sage aujourd'hui ?

    — Comme d'habitude ! Noah est un petit ange, à l'image de sa mère !

    — D'ailleurs en parlant de ça, Ana m'a envoyée le chercher. Ça sonne dans combien de temps déjà ? J'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne suis plus venu ! Et je suis un peu pressé...

    — Dans vingt minutes normalement, mais vous pouvez filer si tu veux. On ne faisait rien de bien important à part de coloriages. Hein Noah ?

    — Vi ! Coloriache !

    — Co-lo-ria-ge, Noah ! Allez répète avec tonton Samuel ! Co-lo-ria-geeeee !!

    — Kokoriaaaazeeee !

    — Ah ah ah, même joueur joue encore ! Bon sur ce je vais te chercher son sac à dos, Samuel, je reviens dans cinq minutes. Tu passeras le bonjour à toute la petite famille pour moi !

    — Merci madame Babette, et comptez sur moi, c'est comme si c'était fait ! 

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