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    Audiomachine ~The Last Stand ♪

     

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    Jeffrey n'a pas trainé pour rentrer chez lui, malgré les grognements divers de sa soeur jumelle qui tenait pourtant à le garder avec elle pour qu'il se remette complètement avant de repartir. Mais Jeffrey insistait. La rassurait. « Il allait bien! » Il devait rentrer retrouver sa fiancée au plus vite pour lui montrer que leur fils est en pleine forme. Cela lui tenait à coeur, de rassurer sa promise. La femme de sa vie.. qu'il aime tant et qu'il a déjà tellement déçu. Il aimerait tant désormais se racheter auprès d'elle et regagner sa confiance. Voire peut-être, son amour...

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    Un désir peut-être très utopiste, lorsque l'on voit le visage impassible que la concernée affiche lorsque jeune Beckers revient enfin chez lui, son fils dans les bras. La blondinette, stoïque, se précipite récupérer son enfant. Puis le câline affectueusement. L'embrasse. Avant de fusiller du regard son concubin pour lui faire de façon glaciale.

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    — Je quitte la maison aujourd'hui, avec Pierre et Noah.

    — Je.. Je.. Pardon? En tombe des nues Jeffrey, s'appuyant contre le mur derrière lui afin de se maintenir debout : il souffre encore atrocement et est au bord de l'évanouissement, mais il ne laissera rien paraître devant sa moitié.

    — Tu n'es pas censé être surpris, notre histoire était déjà terminée depuis bien longtemps, Jeff. 

    — Mais.. Mais..

    — Bien avant même que tu ne me trompes, je dirais. En fait, je pense que dès que l'on est revenus de Paris, notre histoire était déjà fichue...

    — Mais je ne t'ai jamais trompée ! Panique soudain Jeffrey : comment a-t-elle su ?! Quelqu'un aurait-il osé parler ?! Cette pouffiasse de Paula, peut-être ? Le sang du jeune Beckers ne fait qu'un tour.

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    — Tu me prends vraiment pour une conne pour ne pas savoir remarquer quand je suis cocue ? Ironise avec dégoût Ana, soupirant ensuite avec aigreur, — depuis le premier jour où tu as commencé, je l'ai compris, Jeff. Tu n'as même pas été discret... tu aurais pu faire le minimum pour camoufler au moins l'odeur de son parfum sur ta peau. Est-ce que tu réalises à quel point ça peut faire mal de s'endormir auprès de son fiancé qui pue l'odeur d'une autre femme ?

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    — Je, je... en est brusquement réduit au silence Jeffrey, choqué, humilié. Il se sent désormais tellement misérable et pathétique qu'il se tirerait bien une balle en pleine tête, là, tout de suite.

    — Ce n'est pas grave, Jeff. Je ne t'en veux pas, reprend Ana en forçant un sourire stressé, — et j'ai rencontré quelqu'un moi aussi, tu sais. Je vais donc m'en aller le rejoindre, là, maintenant, avec les enfants. Ça sera mieux pour tout le monde.

    — Je t'en pries, Ana, ne me fait pas ça...

    — C'est même le mieux pour toi aussi, Jeff. Tu n'étais pas prêt, au fond. Regarde toi... tu es un gentil garçon, c'est vrai, tu es même quelqu'un de très bien, et tu n'as plus à me le prouver, mais...

    — Noah est aussi mon fils. Tu n'as pas le droit de me l'enlever. Je ne te laisserais pas faire! tente de se ressaisir Jeffrey en serrant les dents.

    — Tu aurais l'égoïsme de vouloir te disputer sa garde ? De ne pas réaliser que tu n'es pas capable d'élever un enfant ? D'oublier que s'il a été enlevé par je ne sais qui, ce n'est que de TA faute ?

    — C'est mon fils, MERDE !

    — Alors dans ce cas sois sérieux, et ne nous retiens pas. Laisse-moi m'en aller avec les petits, et toi... Eh bien prends soin de toi.

    — Ana, je.. je.. non, Ana...

    — Mon taxi m'attend, Jeff, je l'entends klaxonner. Et j'ai dois encore passer prendre Pierre chez Florian. Tu te souviens de lui? C'est le meilleur ami de Pierre. Oh non, bien sur, tu l'ignorais, pour le savoir il aurait fallu que tu vives réellement à nos côtés, au lieu d'être un fantôme dans cette maison...

    — Ana..

    — C'est pour ça que je pars, Jeff... On ne peut plus vivre avec toi, c'est impossible. Mais prends soin de toi, je t'en prie. Je ne veux pas devoir dire à Noah plus tard que son père est mort au cours d'une fusillade intergangs à même pas vingt-cinq ans. Il n'y aurait rien de plus pathétique... Il aura besoin de grandir en te voyant de temps en temps. Alors ne le prive pas de ça, ne le prive de son père. Je t'en prie.

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    — Et si, et si.. Et si je laissais tout tomber?!! Le gang, et tout?! Ana!!! Je peux, tout laisser tomber, je te le promets!!

    — C'est trop tard, jeff. Je ne t'aime plus. Au revoir...

    ...

    ...

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    Ça y'est. La catastrophe que le jeune Beckers redoutait le plus au monde vient de se produire. Il l'attendait, en un sens. Elle lui pendait au nez. Mais il s'imaginait sans doute pouvoir être chanceux, cette fois-là. Que peut-être, pourquoi pas, après tout, il aurait pu lui échapper.

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    Mais non. Il n'aura pas eu cette veine-là. Il aura donc finalement réussi. A les perdre, eux... Eux. Son monde à lui.
    Perdus. Terminé. Mais que va-t-il bien pouvoir devenir, désormais? Qu'il se retrouve à songer. Qu'est-il sans eux, après tout? Rien... Plus, rien.

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    Le début de la fin. Les perdre, eux, ce n'est que le début de la fin...
    Sa... fin. 

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