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    Au petit matin, Raphaël émergera le premier pour constater constatant très vite que son amour est encore profondément endormi, les yeux encore rougis par sans aucun doute une crise de larmes nocturnes et silencieuses.

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    Le jeune homme en est ému et cette vision lui poignarde le coeur ; du coup, il en perd le sourire qu'il avait pourtant commencé à afficher.

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    Puis, et avec un désespoir palpable, il s'échappe discrètement des bras de son amour pour filer se préparer, à pas de loup, dans la salle de bain.

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    Il ne mettra pas plus de quinze minutes pour être fin prêt et sur le départ, son unique valise en main. Il n'a pris la peine que de se laver les dents, se recoiffer légèrement, avant de s'asperger légèrement de parfum, pour faire le moins de bruit possible... : il ne veut pas prendre le risque de réveiller son ange qui dort encore profondément.

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    Il veut s'épargner à tout prix des adieux douloureux. Il ne le supporterait pas. Il ne se voit pas partir d'ici, avec elle en larmes derrière lui.

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    Alors, c'est d'une main habile qu'il ouvrira tout doucement la porte d'entrée de son appartement. Posant une dernière fois son regard sur son amour endormi, il lui murmure un tendre et amoureux...

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    « - Je t'aimerai toute ma vie, tu le sais, ça, hein...? » à peine audible, avant de s'éclipser avec discrétion.

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    Mais sa tentative de fuite était dès le départ voué à l'échec : à cause de l'instinct de la jeune Beckers qui la tire soudain de son sommeil pour lui faire faire un bond sur elle-même en poussant un vif cri de terreur :

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    « Comment cela se faisait-il qu'elle soit seule dans le grand lit de la pièce?! »

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    Sans se poser plus de questions, elle se précipitait déjà vers le premier pantalon Jogging et le premier tee-shirt qui croisaient son regard pour les enfiler maladroitement, avant de courir vers la sortie de l'appartement, complètement guidée par cette force extérieure qui n'arrêtait plus de lui hurler le départ fourbe et précipité de l'amour de sa vie ; qu'elle peut sans doute encore rattraper... S'il n'est pas trop tard.

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    -RAAAAAAAPHAAAAAAAAEEEEEEL!! qu'elle s'est dépêchée d'hurler vivement en jaillissant hors de l'ascenseur telle une furie, au rez-de-chaussée.

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    « Il est que là ! Derrière la baie vitrée de l'appartement, il est que là ! Juste devant elle ! » En train de marcher d'un pas lourd vers la rue, sa petite valise en main, il est là... 

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