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    Ce soir, l'ambiance n'est pas à la fête, mais plutôt des plus moroses, dans l'appartement du petit couple incestueux ; et pour cause...

    Après une longue discussion accompagnée de cris de colère, de mots durs et de larmes de désespoir, les deux amants se retrouvent finalement assis l'un à côté de l'autre sur leur lit, pour fixer tous deux un point invisible quelque part perdu dans la pièce. Ils ne savent plus quoi se dire...

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    « Les TroubleMaker prennent l'avion dès le lendemain pour la Caroline du Nord. »

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    Raphaël n'a plus la force d'ouvrir la bouche pour prononcer à sa petite amie le moindre mot, en effet... Il aimerait pourtant lui crier encore une fois la rage qu'il ressent au fond de lui de devoir suivre ainsi ses amis, mais à quoi bon... Tout ici a déjà été dit et il a bien conscience qu'en ce moment, ce n'est pas une nouvelle approche de la chose dont sa petite amie aurait besoin en ce moment...

    Surtout qu'elle a été la dernière mise au courant de la date plutôt précipitée du petit départ-surprise. Oui, en effet, le jeune Bauer a bien conscience que ses minutes sont désormais comptées et qu'il n'en faudrait pas beaucoup plus pour que sa douce lui arrache les yeux à vif.

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    Mais pour l'instant, les deux amants se contentent, dans ce silence des plus morbides, de réaliser lentement... : dans quelques heures, un avion les séparera, peut-être à tout jamais... sans doute, même, à tout jamais.

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    Eva se veut lucide, fixant désormais et de façon stoïque le plafond de l'appartement. « - Ils ont joué, et ont perdu? » Ils n'ont sans aucun doute que ce qu'ils méritent, après tout...

    Lasse, elle baisse alors les yeux en poussant un long soupir qui signe son abdication. Résignée, elle observe la moquette qui recouvre le sol, anéantie.

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    L'air désespéré, Raphaël se tourne soudain dans sa direction pour chercher à plonger son regard dans le sien. Il a l'air si abattu, et finalement plus innocent que coupable, que la jeune Beckers pivote enfin la tête vers lui.

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    Tendrement, il la fixe alors en la sondant pendant de longues minutes ; sa détresse est palpable et elle la lit bien, tristement logée au fond de ses beaux yeux vert olive.

    Alors, c'est avec une tendresse infinie qu'elle lui rendra un sourire. Sans prononcer le moindre mot cependant... À quoi bon, de toute manière.

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    La parole n'ayant plus ni place, ni utilité en ces lieux, les lèvres des deux amants se joindront soudain. Presque dans un même mouvement, simplement dans un accord commun...

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    Pour un doux et tendre baiser qui va lentement redoubler d'intensité...

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    Fou de désir et de désespoir, Raphaël attrapera très vite et de ses deux mains le visage de celle qui est, et restera toujours, le grand amour de sa vie, pour amplifier l'ardeur de ses baisers, tandis que sa partenaire, elle aussi guidée par un coeur meurtri, ce soir, s'agrippera nerveusement à sa chemise pour, et plutôt rapidement, d'ailleurs, commencer à la déboutonner entre deux séries d'embrassades langoureuses.

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    C'est ainsi entre larmes discrètes de désespoir et cris de plaisirs que les deux amants incestueux feront l'amour une dernière fois, ce soir...

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    C'est ainsi partagée entre la panique profonde à l'idée de perdre son amour à tout jamais et le plaisir exquis de sentir de nouveau son corps tout entier vibrer sous ses habiles coups de bassin, sans aucune souffrance, qu'Eva Beckers savourera ces instants ambrosiens... Ces sans aucun doute, derniers, instants délicieux...

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    Elle avait oublié, à quel point son corps pouvait décidément être friand du sien. Quelques minutes de douceur et passion partagée qui effaçaient presque instantanément des mois entiers de terreur... Oui, il était sa lumière au bout du tunnel. C'est ce soir qu'elle s'en souvenait enfin, reprenant lentement goût aux plaisirs charnels, réalisant avec tant de certitude à quel point elle avait besoin de lui. À quel point il était sa raison de vivre..

    Mais le rêve laisserait bientôt place au cauchemar...

    Une nouvelle larme roule de nouveau, avec discrétion, le long de la joue de la jeune fille, tandis que les yeux de son amant, qui continue de lui embrasser le cou avec sensualité, ne sont pas moins humides que les siens...

    Lui aussi se doute bien que cette nuit sera peut-être, et très certainement d'ailleurs, même, leur toute dernière ensemble...

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    Leur dernier instant magique...

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    Qui prendra fin après un quatrième orgasme commun, pour que les deux amoureux s'endorment enfin, tendrement lovés et enserrés avec amour et peine, dans les bras l'un de l'autre.

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    Tous deux s'agrippent mutuellement avec tendresse ; comme si ce geste, cette pathétique tentative, pouvait avoir une quelconque influence sur leur avenir, leur destin... Comme si elle pouvait les sauver de la séparation. Déclencher un miracle. Qu'à leur réveil, tous les avions du monde aient soudainement disparu...

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    Que l'on ne puisse plus les séparer. Qu'ils puissent enfin être ensemble, pour l'éternité... 

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