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C'est main dans la main qu'Eva Beckers et Terry Dreher pénètrent dans la demeure TroubleMaker aujourd'hui.

Plus fier que jamais, le blondinet emmêle ses doigts avec ceux de sa petite amie, sous les regards sceptiques de ses deux amis ici présents : Tobias, et Wilfrid.

- Salut les gros! fera en premier et très poliment Eva, tout sourire.

- Salut.

- Yop, yop.

Lui répondront en moins de deux ses deux interlocuteurs. Le "yop yop" s'échappant des lèvres de Wilfrid, et le salut banal de celles de Tobias.

- Le coup de la chanson, c'est un classique qui marche toujours, la taquinera ensuite Tobias avec un clin d'oeil.

- Sans doute, mais il n'y a pas que la chanson, se précipitera pour contredire Eva avec un soupçon d'agacement dans la voix, tout en se retournant vers son petit ami pour se préparer a l'embrasser.

- Il nous faut un synthé! envoie soudain voler dans l'air Wilfrid pour changer radicalement de sujet, - on est plus que trois, les mecs, ça crains un max et les sons préenregistrés ne suffiront pas toujours.

- Pourquoi, un synthé? s'étonne sans attendre Tobias, - et pourquoi pas, une autre guitare? Il n'y a que Hey Lady, qui nécessite un synthé, et encore! On s'est très bien débrouillé sans, pour la sortir.

- Il a raison, acquiesce Terry en direction de son compagnon batteur, - un synthé, ça apporte quelque chose de plus, hors une guitare, ce n'est qu'un bonus totalement négligeable.

- Admettons! se rend très vite Tobias, - mais trouver un bon synthé, talentueux, travailleur, fiable et intéressé par notre style de musique, c'est vraiment chercher une aiguille dans une botte de foin. Je ne vois pas comment faire! Recruter à la fac? On récupèrerait aussitôt tout les lover's insipides qui grattent trois cordes pour mettre la première blairotte du coin dans leur pieu!

- On peut essayer, s'accroche fermement Wilfrid à son idée, - on peut afficher des annonces à la fac, dans les écoles de musiques, les bars, et même au studio d'enregistrement..!

- Ca mange pas de pain, en tout cas, semble partant Terry.

- Mais ça prend du temps, ne le semble pas vraiment Tobias, - je ne sais pas si vous réalisez la démarche de malades. Tout ça pour ensuite jouer avec un pecnot qu'on ne connaitra ni d'Adam ni d'Eve...

En effet, ce pauvre Tobias est décidément -et ce, depuis toujours-, bien trop attachée aux valeurs de l'amitié, aux valeurs familiales, et aux valeurs de l'ancienneté.

- Woé, le monde est vaste, Tob', lui fait son ami Terry avec sa petite amie toujours lovée dans ses bras, - il y a tellement de gens a découvrir..

- Ah, ça c'est pour moi, sursaute soudain Eva en récupérant son téléphone portable dans le fond de la poche de sa tunique pour le décrocher sans attendre,

- Oui? qu'elle prononce sitôt qu'elle a décroché, en se relevant du canapé où elle était assise, enlacée par les bras de son blond. Son coeur s'emballe soudain.

Un pressentiment. Un pressentiment.

Un bien étrange pressentiment qui l'assaille désormais..

- Evaaaaaa !!

- Je te hais, face de rat, qu'elle sourit très vite dans le combiné de son téléphone, les larmes aux yeux, pour répondre à cet interlocuteur qu'elle a aussitôt reconnu et à qui elle lance désormais, - t'es vraiment trop con !

- Moi aussi, je t'aime!

- Où es-tu, alors?! qu'elle se presse ensuite de demander en s'éloignant de son petit ami pour s'isoler à quelques mètres et laisser les trois musiciens continuer de discuter entre eux de leur projet de recrutement.

- Je suis en France!

- En France?! Mais, mais..

- Je ne peux pas parler longtemps, Eva. Et il faut que tu gardes le secret, bien entendu.

- Tu ne pouvais pas aller plus loin encore, espèce d'abruti?

- C'est bientôt l'été et j'avais prévu de te faire parvenir un billet de train. Je voulais juste te le faire savoir! Car de ton côté, il va falloir que tu trouves une excuse pour quitter Berlin quelques semaines!

- Maman est morte d'inquiétudes, Jeff.. Et Papy et mamie passent presque toutes leurs journées au poste pour guetter un éventuel Jeffrey Beckers qui se serait enfin retrouver par les autorités... Est-ce que rien qu'une seule seconde, tu as seulement conscience du mal que tu fais à tout le monde?

- Je... Mais Jeffrey Beckers est mort, Eva... Et ils finiront par l'accepter. En attendant, toi, surveille bien ton courrier!

- Tu-tu... Mais tu es abject! Et tu prends vraiment maman pour une conne, j'ai l'impression. Car depuis ton départ, elle surveille attentivement le moindre de mes courriers.

- Sérieux... ? Merde! Trouve un moyen pour que je t'écrive, alors!!

- Je... Hum... , réfléchis très vite la jeune fille, avant de sursauter vivement en annonçant d'une traite, - Winsstraße 67, Prenzlauer Berg, Berlin. C'est l'appartement de Terry.

- Ok, attends, je note.

- Fais, mon enfant, fait donc!

- Voilà, c'est bon. Et sinon, vu que tu devras t'absenter quelques semaines cet été, il va falloir que tu trouves un bon gros mytho pour justifier une telle absence auprès de maman. Je te fais confiance!!

- Euuuh.... M'absenter, pour..?

- Ben venir me voir, banane! Je vais t'envoyer un billet, et tout et tout, comme je te l'ai dis!! Toi tu n'auras plus qu'à trouver une excuse pour fuir Berlin presque tout l'été, avant de poser tes fesses sur la banquette d'un train!!

- Tu vas m'envoyer un billet ? Sachant que tu n'as pas ta Carte bleu... ! Et malgré ça, ça a l'air d'aller les finances, à ce que je vois! s'intrigue sans attendre l'adolescente, sceptique.

- Je fais quelques petits boulots qui rapportent, oui. J'ai donc pas de souci de ce côté là!

- Hum, mouais, ok.. Si tu le dis. Mais en fait, que... tente de reprendre ensuite la jeune fille avec suspicion, avant que son interlocuteur ne l'interrompe avec hâte,

- Je ne peux pas parler longtemps, Eva. Je te rappellerai, ou t'écrirais en te donnant une adresse de contact. Mais en attendant, il faut que je raccroche! Bisouuus! Et prends soin de toi. Je t'aime!

- Grrr, mais att...

BIP. BIIP. BIIIP...

- Alors, c'est quoi, les nouvelles? se presse de questionner Terry en revenant d'un pas rapide vers sa petite amie qui semble enfin avoir raccroché son téléphone portable.

- Humm, lui sourit très vite celle-ci en remettant soigneusement son cellulaire dans sa poche, - cet été, tu n'as rien de prévu, je suppose ?

- Euh.. Non. Enfin, je crois! Pourquoi?

- Parce qu'aucun parent au monde ne pourrait interdire à leur fille adorée un voyage en France avec son amoureux, n'est-ce pas?