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    ♪ ♫ Tidididiii. Tidididiii. Tdididiii. ♪ ♫

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    Une désagréable sonnerie de réveil sort brusquement Jeffrey d'un léger assoupissement.

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    Sa jolie blonde émerge elle aussi, toujours blottie dans le creux ses bras et en se passant une main sur le visage. Agacée par ce brusque réveil, elle éteint vivement son réveil en grommelant ; elle n'est pas du matin.

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    - Six heures et demie, eh bien, tu es une matinale, toi, souligne Jeffrey avec un doux sourire, tandis que celle qui a si sagement dormi dans ses bras pendant ces dernières heures se relève doucement de son lit, tout en lui répondant dans un soupir que,

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    - Il faut t'en aller maintenant..

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    - Hum, ça va, toi? lui fait à nouveau Jeffrey avec inquiétude en se relevant à son tour pour accourir derrière elle qui prend maintenant appui contre un mur pour avancer doucement en direction de la salle de bain. 

    - Je ne vois pas pourquoi ça n'irait pas.

    - Et bien tu es toujours aussi pâle que tout à l'heure, alors..

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    Tout en disant cela, il l'attrape par la taille, lui caresse délicatement les hanches, avant de lui inonder le cou de doux et légers baisers.

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    - Mais arrête! Ça suffit! Bordel, mais pour qui te prends-tu, à la fin? qu'elle le fait soudain se figer, d'une voix glaciale afin de le blesser et lui faire comprendre certaines choses, - Putain! Mais quel gamin !! tu ne veux pas retourner jouer avec les filles de ton monde, dis ?!?

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    - Ok. Combien est-ce que je te dois? la lâche d'un coup sec Jeffrey en se dépêchant d'aller récupérer ses vêtements éparpillés au sol, un peu partout.

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    - Je ne sais pas, laisse-moi compter, attends... fais mine de compter la jeune femme dans sa tête, avec l'air le plus sérieux possible : même si elle craint cependant de ne pas être des plus crédibles à cause d'un coeur qui bat soudainement très vite.

    - Combien?

    - Je dirais cinquante. Les heures pendant lesquelles on a dormi ne comptent pas, bien entendu.

    - Ok, fouille sans attendre Jeffrey dans son portefeuille pour en tirer brutalement deux billets de vingt euros et un de dix, qu'il va ensuite lui tendre avec indifférence, - tiens!

    - Euh.. Pose sur le lit. Merci. reprend timidement la blondinette, un peu troublée par la soudaine froideur de son interlocuteur.

    - De rien.

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    - Et... merci pour l'Aspégic! C'était sympa, lui lance-t-elle d'une voix hésitante alors qu'il s'éloigne déjà vers la sortie de son appartement en lui maugréant un simple et glacial,

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    - Y'à pas de quoi.

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    « Et voilà.. Il est parti.. » en déglutit aussitôt et avec douleur la jeune femme en entendant sa porte d'entrée se refermer brusquement, avant de se rappeler qu'après tout, tout cela est dans l'ordre des choses. Le client vient, couche, paie et s'en va. Il n'était qu'un client comme un autre. Point barre.

    Mais cet argent jeté sur son lit, elle n'en veut pas. Plus...

    Alors elle veut attraper ces trois billets de banque pour les déchirer avec haine, avant d'aller les enfoncer au fond de sa poubelle. Cela fera toujours ça de moins dans "sa" poche... Puisque de toute manière, "il" lui prend toujours 75% de ses recettes.

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    De l'autre côté de la porte, Jeffrey fulmine et hésite à s'en aller. Il aimerait, mais ses jambes restent figées et son esprit bouillonne. Il se demande si elle va bien. Si elle ne nécessiterait pas besoin d'éventuels soins extérieurs à cause d'une faiblesse physique et d'une fièvre qu'il avait bien realisé tout à l'heure. Il s'inquiète. Oui, il s'inquiète...Pour elle.

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    Et cela l'énerve, l'agace, et le frustre terriblement. Elle n'en mérite pas tant!

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    Des bruits de pas se font soudain entendre dans l'escalier. Quelqu'un est en train de monter! Il ne devrait alors pas rester planté là, devant la porte de la jeune femme, comme un paumé qui s'attache un peu trop à une prostituée.

    - Bonjour, le salue poliment celui qui apparemment gravissait le petit escalier, en arrivant sur son palier, - vous étiez là pour Ana? Une jolie blonde...!

    - Euh.. Oui.

    - Eh eh. En espérant que tout ait été parfait. Bonne journée.

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    Et sur ce, il pousse la porte de la blondinette sans frapper ni dire quoi que ce soit pour s'annoncer.

    Jeffrey s'en sent rapidement frustré et se demande avec intérêt quel peut bien être le lien entre cet homme et sa jolie blonde. Même s'il est vrai qu'il n'a pas son mot a dire sur ses fréquentations et sa vie en général, même...

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    Mais malgré cela, il colle tout de même son oreille contre la porte de la blondinette pour essayer de percevoir quelques informations qui pourraient lui en apprendre plus sur elle.

    Dans cette position, il cerne très vite des bruits sourds, étranges, et de plus en plus bruyants... Il essaie alors de les analyser avec inquiétude. Peut-être des coups? Il pense avoir perçu une chute...

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    Non.. Ce type ne frapperait pas tout de même pas une jeune femme malade et affaiblie. Il ne veut pas y croire et hésite soudain à revenir à l'intérieur en trombe.

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    La laisser ainsi pourrait être considéré et jugé comme de la non-assistance n’a personne à danger!

    - Refais-moi ça encore une fois, sale pute, et je te tue! C'est bien compris!

    Choqué par ce qu'il entend à travers la porte, Jeffrey en serre les poings de rage en réalisant brusquement que les pas reviennent dans sa direction.

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    Vite, il grimpe alors deux escalier de plus pour se mettre hors de vue. Lorsque le salaud aura quitté les lieux, il redescendra et se précipitera dans l'appartement de celle qui doit surement être dans un sale état désormais...

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    - Qui est là? n'est pas dupe l'homme mauvais quelques secondes après être sorti du domicile de la jeune femme. Il y'a quelqu'un plus haut. Il le sait et le ressent bien. Il a l'ouïe fine et a bien entendu des bruits de pas pressés courir dans l'escalier peu avant que lui n'arrive sur le palier.

    Imperturbable, Jeffrey grimpe alors un nouvel étage d'un pas tranquille pour brouiller les pistes, en répondant assez fort que, - juste un voisin qui a la diarhée!

    « Et en plus, il se fout de lui... » voit soudain rouge son interlocuteur, maintenant deux étages plus bas, avant de se mettre à grimper les escaliers quatre a quatre pour se mettre aux trousses du blanc bec qui ose se foutre ainsi de lui. À tous les coups, cela ne peut être que le gamin qu'il a croisé tout a l'heure...

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    Une fois arrivé sur le toit en courant comme un dératé - parce qu'il a vite réalisé qu'il un poursuivant furieux aux trousses - Jeffrey cherche rapidement un échappatoire. Une issue de secours...

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    Un escalier extérieur et descendant.. Qu'il remarque rapidement.

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    Parfait.

    Il se prépare alors à l'emprunter quand soudain, celui qui le traquait surgit sur le toit à son tour en dégainant une arme de l'intérieur de sa veste.

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    - Tu vas me dire ce que tu faisais à espionner devant sa porte et ce que tu as entendu.

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    - Que vous la frappiez, renvoie avec haine Jeffrey en revenant sagement sur le toit.

    Il serait idiot de tenter une fuite désespérée, puisqu'il constate son interlocuteur armé d'un silencieux.

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    - Elle a été méchante et ingrate.

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    - Elle est malade!!!

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    - Oh comment t'es trop mignon, toi... Mais je vais te faire regretter d'avoir lâché tes légos pour venir fourrer ton nez dans des histoires de grandes personnes...

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    « Finalement, il aurait peut-être du tenter le tout pour le tout en prenant ses jambes a son cou pour dévaler l'escalier extérieur et descendant, quand il en avait l'occasion, » se demande désormais Jeffrey en voyant l'arme de son interlocuteur se dresser dans sa direction.

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    Une idée. Vite! Une idée! commence à angoisser Jeffrey, en réalisant que dans environ 30 secondes, son sang se répandra sur ce toit puant! 

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