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Désormais seuls tous les deux, face à l’usurpateur d’identité et destructeur de couples, Dirk et Élodie ne savent plus quoi penser et dire...

  — Votre haine... se décide enfin à laisser tomber Dirk — elle va bien trop loin maintenant... Comment est-ce que tu as pu lui faire ça... Te servir de ton physique... 

— La ferme ! Le cingle Hanz pour l’interrompre, avant d’aller se laisser tomber sur l’une des chaises qui entourent la table à manger.

 — Comment ça, « la ferme » ? intervient Élodie en serrant les poings de rage — tu détruis les deux personnes qui s’aiment et tu oses dire « la ferme » lorsque l’on te le fait remarquer ?? Non, mais pour est-ce que tu te prends, espèce de petit con de merde !

-- La ferme toi aussi, sinon je t’éclate.. Menace tout bas Hanz, maintenant affalé sur cette chaise en bois, le regard las et vide.

— Tu penses qu’il est rentré sur Berlin ? Fait maintenant Dirk pour essayer de changer de sujet. 

Continuer le petit jeu de celui qui hurlera le plus fort ne les mènera à rien puisque le mal est déjà fait ; il vaut mieux chercher maintenant des solutions pour l’atténuer...

— J’en sais rien... souffle Hanz, la tête baissée pour fuir ces deux regards pleins de haine. 

Une douleur vive commence à le tenailler, au niveau des poumons, entre les cotes..

Sa douleur.. Sa rage.. Sa peine.. Son désespoir..

Il les ressent.

Il est vrai qu’il a toujours refusé d’être son égal, son frère, son double..

Et pourtant...

La vérité est bien là.

Ils sont jumeaux et il est plus lié à lui qu’il ne le sera jamais avec personne.

La porte de la terrasse s’ouvre une nouvelle fois, cette fois pour laisser passer une Elsa, plus radieuse que jamais, suivie par ses deux amis de toujours, Karl et Magda.

Immédiatement, Hanz lève la tête vers les nouveaux arrivants et il fixe son regard sur cette fille, cette brune...

— Hanz ? lui fait-elle joyeusement — oh, seigneur ! C’est lui tout craché ! C’est dingue ! Tu nous racontes tout mon chou dit ?? Tu nous racontes tout ??

Elle semble si heureuse qu’on réalise bien qu’elle pourrait en danser de joie, là, tout de suite..

Danser pour célébrer la destruction de son frère jumeau ?

Danser pour lui rappeler qu’elle est désormais la femme la plus heureuse du monde, parce qu’il vient de détruire son double ?

N’en pouvant plus de ce regard prétentieux et plein de vices, il saute de sa chaise comme un diable et se jette sur cette sorcière pour agripper violemment au cou.

Il faudrait l’étranger.

La tuer.

La faire disparaitre...

Dirk et Karl se jettent brusquement sur lui pour libérer la jeune fille qui hurle et pleure de douleur.

Il desserre son emprise et fait un pas en arrière, en marmonnant, les yeux pleins de larmes.

— Espèce de chienne... 

— Hanz !! Hurle violemment Magda pour le calmer et lui rappeler à qui il parle avec des termes aussi cruels.

Sauf qu’aujourd’hui, cette fille n’est plus, rien a ses yeux.. Ce n’est qu’une sorcière, un monstre, un être méprisable assoiffé de vengeance..

Et lui, en tant que bon idiot qu’il est, il l’a aidée dans sa folie destructrice.

Pour elle, il l’a détruit.

Et ça, il ne se le pardonnera jamais.

En larmes, il tombe à genoux et se met pleurer en tremblant de tous ses membres,

— Pour une espèce de folle, j’ai volé l’innocence d’une fille et j’ai détruit mon propre frère... Comment est-ce que j’ai plus.. Comment est-ce que j’ai pu être aveugle à ce point.. Pourquoi... Pourquoi.. Tout... Toute ma vie je n’ai fait que l’enfoncer et.. Et.. Et lorsqu’il a commencé à vivre.. Avec elle.. Je lui.. Je lui...

— Arrêtes Hanz... fait soudain Dirk en s’assoupissant a ses côtés, — arrêtes de te torturer...

— Mais vous ne comprenez pas bande d’abrutis ?? Reprends violemment celui-ci, toujours en larmes — je l’ai détruit ! Je le sens ! N’espérez pas qu’il revienne.. Il ne reviendra jamais ! Parce que sa douleur... je la ressens... Elle est tellement...

Le cœur serré, Élodie vient s’accroupir à son tour à ses côtés, pour lui offrir des bras amicaux et protecteurs, des bras qui pardonnent et comprennent..

— On ne peut rester loin de son double trop longtemps, non ? Tente-t-elle de le rassurer doucement — alors il reviendra... Pour toi et peut-être pour elle aussi non?..

— Non Elo.. Non.. Laisse-t-il tomber une dernière fois.... en acceptant de se relever, toujours dans ses bras, — Kurt est faible moralement... Il ne reviendra jamais.. Parce qu’aujourd’hui, je l’ai atteint de plein fouet là où il était le plus vulnérable... Je l'ai brisé...