- Qu'est-ce que vous risquez si vous tentez de sortir des civiles du vaisseau? Interroge avec intérêt Nanami.
- Déjà, le retrait de ton permis de pilote et l'interdiction définitive de remonter à bord d'un chasseur à l'avenir. Puis, une amende corsée, et souvent un emprisonnement ferme, si tu n'as pas le meilleur avocat qui soit.
- Ah ouais, quand même.. hausse les épaules de dépit la jeune chanteuse, en laissant échapper un long soupir de lassitude.
- Eeuhhh.. Nanami? S'inquiète soudain Aiko, les yeux terrifiés, en fixant la porte d'entrée - car quelqu'un vient de toquer. Elle en est certaine.
- Qui est là?! Crie alors Nanami d'une voix suffisamment forte pour que celui qui se trouve à l'extèrieur puisse l'entendre et lui répondre - peut-être est-ce simplement un passant. Un égaré. Un pauvre malheureux qui ne recherche que le gîte et le couvert pour la nuit.
Ou peut-être pas..
- Oh oh...Mais que vois-je..?
- P..papa?!? M..mais que fais-tu là?? hurle aussitôt de frayeur Nanami, en direction de l'invité surprise – il semblerait qu'il l'ai suivie jusqu'ici ce soir et cette constatation lui glace aussitôt le sang dans les veines : et s'il la reconnaissait.. ?
- Ces yeux, Nanami, ces yeux.. lui fait-il en réponse et avec un calme terrifiant, tout en s'adossant contre le mur près de l'entrée, le regard figé sur la jeune Aïko qui tremble désormais de tous ses membres,
- Na..Nanami.. Nanami.. Que..que.. balbutie Aïko, terrifiée.
Qu'est-ce qu'on fait, maintenant? se demande intèrieurement et avec terreur, la midinette rose en cherchant du regard sa meilleure amie, tandis que le père de celle-ci reprend avec dépit, presque en déglutissant – si cet homme n'était pas connu pour avoir été conçu sans coeur ni sentiments, l'on pourrait presque penser qu'il est en train de souffrir,
- Ce n'était donc pas ta mère qui me l'avait enlevée, mais toi, Nanami... Toi.. Ma propre fille. C'est toi, qui l'a kidnappée puis cachée ici pendant tout ce temps. Oh mon dieu.. Quelle garce tu peux bien être..
- Sayuri, emmène-là, partez, courrez!
Cet ordre jaillissant de la bouche de la tignasse violette de la pièce fait brusquement sursauter la concernée, qui se fige d'abord quelques secondes - avant de comprendre que les larmes naissantes dans les yeux d'Aiko, ainsi que la terreur visible dans ceux de sa meilleure amie, ont une raison concrète et sans doutes des plus valables.
- Ne me dis pas que tu t'es imaginé une seule seconde qu'elle pourrait m'échapper de nouveau?Soupire le seul homme de l'endroit, désormais accoudé contre le mur du bras gauche ; et titillant une arme - qu'il vient de dégainer tranquillement - de la main droite.
- Si, parce-qu'en tant que bonne garce que je suis, je vais te neutraliser pendant qu'elles détaleront!
- Eh eh, c'est ce qu'on va voir alors, se moque t-il en réponse, tandis que Sayuri vient de se lever brusquement de son siège pour attraper avec fermeté la main d'Aiko, - Tututu, personne ne va aller nulle part, poursuit-il alors pour calmer cette bien pitoyable tentative de fuite, alors que les deux jeunes filles arrivent devant lui en grimaçant de colère – enfin, surtout de frayeur pour Aiko.
- COURREZ! Leur ordonne a nouveau Nanami en se jetant de toutes ses forces sur son père - qui lui pointe aussitôt son arme devant le visage – et parce-que celui-ci n'ose pas encore tirer sur son enfant, Nanami va gagner de précieuses secondes pour lui asséner un violent coup de tête, avant de lui sourire avec cruauté, parce-qu'elle vient de constater que les deux fuyardes ont bien profité de ce début de bagarre pour se précipiter a l'extèrieur,
- Eh eh eh! Nous voilà seuls pour jouer désormais!
Et c'est avec terreur que son père reconnaît cette voix glaciale et impitoyablet.
Parce-qu'il sait ce n'est plus sa fille qui le tient désormais avec fermeté contre le mur, mais son étât second. De transe. Celui où elle n'est plus elle même, mais juste ses sentiments du moment.
Alors il se souvient brusquement qu'il ne doit plus hésiter a se défendre, voir a user de son arme – même si a la base il ne la dégainait que pour l'effrayer. Parce-qu'elle, de son côté, et il en a pleinement conscience : elle sera sans pitié. Comme a l'époque – où elle l'avait envoyé aux urgences.
*
- Il faut retourner aider Nanami!! pleure a chaudes larmes Aiko en forçant Sayuri a stopperr leur course effrénée – elle est épuisée et n'a plus la volonté de continuer a courir ainsi, comme la plus ridicule des lâches.
- Ecoute, je ne sais pas ce que ce type te veux miss, lui fait son interlocutrice pour la convaincre de continuer a s'éloigner, - mais une chose est sûre, Nanami veut que tu partes le plus loin possible d'ici.
- Mais si je ne suis pas là pour l'apaiser, elle pourrait faire quelque chose d'horrible!
- Comme?
- A ton avis?
- Non, je ne pense pas. Parce-que même si elle a mauvais caractère, je ne la vois pas en meurtrière!
- Tu ne sais rien d'elle!
- Peut-être, mais je me souviens qu'elle nous a ordonné de courir. Tu ne te souviens pas? Ou tu n'as pas confiance en elle?!
- En elle, si.. mais pas vraiment en ce qu'elle peut devenir parfois. Enfin.. Je veux dire..
- Vous êtes des nanas bizarres toutes les deux et faut pas être flippé pour vous fréquenter. Pfiouh!
- J'espère qu'elle saura nous retrouver, même si on s'est un peu trop enfoncées dans la forêt a mon goût..
- Boarf tu déconnes? La forêt de sapins fait des centaines de kilomètres et on a courus dedans qu'un quart d'heure! Alors si tu veux mon avis, on devrait continuer encore un peu. Parce-que là c'est à peine si on aperçoit plus le toit de votre cabane!
- Non. On est bien ici, persiste avec volonté Aiko en s'asseyant sur une pierre recouverte de mousse, - Et on va l'attendre.
- Hmm.. Grmblbl.. Mouais.. Boarf.. Bon.. Bah.. Après tout.... Boarfff, grommelle, hésite, puis trépigne Sayuri avant de s'asseoir à son tour sur une autre pierre, tout en se demandant ce qu'elle pourrait bien faire d'autre de toutes manières.
*
- Ne m'oblige pas à commettre l'irréparable petite garce, car tu sais que je n'hésiterai plus à tirer,prévient avec sagesse un père qui a maintenant le dessus sur son enfant – puisqu'il a enfin réussit à la plaquer au sol et que celle-ci ne bouge étrangement plus d'un pouce, désormais allongée sur le dos – peut-être est-ce sa façon de capituler, pense t-il alors rapidement.
- Alors vas-y. Qu'est-ce que tu attends? le provoque t-elle avec ironie, - de toutes manières, tu ne la retrouveras jamais.
- Sachant que maintenant, je sais a quoi elle ressemble, adulte! Mais si tu penses que je n'ai vraiment aucunes chances de lui remettre la main dessus, je vais te laisser espérer ma belle! Car rien n'est plus beau que l'utopie..!
- Tu ne la retrouveras jamais.. J'ai dis!
- Et pourquoi ça?
- A ton avis?
- Tu tentes quoi que ce soit, et je tire. Je n'aurai aucune pitié Nanami, alors n'y pense même p..
Et pourtant si. C'était bien au fait de lui faire déferler une vague d'énergie dessus auquel elle faisait allusion, puisqu'il se retrouve brusquement propulsé en arrière avec violence, avant de la voir lui arriver dessus de nouveau pour le maintenir fermement au sol en tentant de l'étrangler avec fermeté,
- Eh eh eh! Que c'est amusant de voir les rôles s'échanger. Tu ne trouves pas?
- Non.
- Arrête de chercher ton arme! Je l'ai vue glisser sous le canapé.
- Lâche-moi Nanami. Avant de faire une bêtise..
- Et pourquoi est-ce que ce serait une bêtise??? HEIN?? POURQUOI??
- Parce-que tu ne veux pas me tuer.
- Ah bon?
- Inconsciemment, tu as contrôlé ta vague d'énergie pour ne pas qu'elle me transperce tout a l'heure. Parce-que tu es faible Nanami! Parce-que tu ne pourras jamais me tuer. JAMAIS!
- Tu.. tu veux parier?
- A.. A l'époque déjà.. tu..tu n'avais pas sû! Commence a suffoquer l'agressé en sentant les doigts de sa fille unique lui serrer de plus en plus la gorge ; lui procurant ainsi une effroyable douleur - qui ne l'empêchera pas de tenter à nouveau de sauver sa peau, - tu.. tu.. tu ne te le pardonneras jamais Nanami.. si..si..si jamais..
- Y'a pas de soucis, je prends le risque, l'interrompt-elle avec ironie en continuant de lui serrer la gorge – a une vitesse modérée cependant, pour qu'il quitte ce monde lentement et dans la plus grande des souffrances.
- Na..na..nanami... commence t-il a lui gémir entre deux giclées de sang et bave, - tu..tu...
It hasn't always been this way
I remember brighter days
Ce n'était pas toujours comme ça
Car je me souviens de jours ensoleillés
« Tu ne peux pas. Tu ne dois pas.
Non. Je t'en pries. Non.. Je t'en prie.
Tu ne peux pas. Tu n'oserais pas. »
Before the dark ones came
Stole my mind
Wrapped my soul in chains
Avant que le côté obscur n'arrive
Pour voler mon esprit
Et emprisonner mon âme
Aimerait-il la supplier, en vain car la vie commence déjà a le quitter peu à peu. Maudite douleur insoutenable. Maudit sang qui lui coule déjà et en abondance dans le cou - et qui provient tout droit de sa bouche.
Now I live among the dead
Fighting voices in my head
Et maintenant je vis parmis les morts
Combattant ces voix dans ma tête
Quelle mort atroce pour ce père.
Atroce et presque honteuse.
Hoping someone hears me crying in the night
And carries me away
Je souhaite que quelqu'un m'entende pleurer dans la nuit
Pour qu'il m'enlève et m'emmène avec lui
Par sa propre fille. Son propre enfant. Qu'il a certes parfois malmené, mais qu'il aimait aussi plus que et par-dessus tout. Parce-qu'elle était tout ce qu'il lui restait finalement : sa femme l'ayant déjà quitté comme la pire des traînées, en ne lui laissant qu'un mot ridicule sur le buffet de la cuisine « je ne t'aime plus, adieu ».
Set me free of the chains holding me
Libère moi de ces chaîne qui m'emprisonne!!
Et pourtant, ce soir..
Is anybody out there hearing me?
Set me free
Y'a t-il quelqu'un ici qui peut m'entendre?
Libère-moi!!!
C'est bien elle qui le tue - à petit feu et en jubilant de le voir ainsi, les yeux exorbités et emplis de sang – et non son « autre » elle.
Oui, parce-qu'il reconnaît bien le regard de son enfant - son unique enfant - et celui de l'animal terrifié et indompté qui n'agit plus par réflexion mais par instinct.
- Adieu.. Papa.
Vient-elle de lui souffler avant de lui serrer une dernière fois la gorge, pour qu'il laisse échapper un dernier gémissement avant de fermer les yeux...Définitivement.
Morning breaks another day
Finds me crying in the rain
Les matins détruisent un autre jour
Trouve moi en larmes sous la pluie
All alone with my demons I am
Who is this man that comes my way?
Si seule que je suis, avec mes démons
Mais quel est donc et homme, qui vient sur mon chemin?
The dark ones shriek
They scream His name
Le cri de l'ombre
Il hurle son nom
Is this the One they say will set the captives free?
Est-il celui qui devait libérer le captif?
Jesus, rescue me
Jesus, sauve-moi
As the God man passes by
He looks straight through my eyes
And darkness cannot hide
Et l'homme de dieu passe là
Pour observer a travers mes yeux
Et désormais l'obscurité ne peut plus se cacher
Do you want to be free?
Veux-tu être libre?
Lift your chains
Alors soulève tes chaînes
I hold the key
Je détiens la clef
All power on Heaven and Earth belong to me
Tout les pouvoirs de la terre et du ciel sont derrière moi
You are free
Tu es libre