032

 

*

 

  Pendant ce temps, à l’autre bout de la ville, une moto vient d’être garée dans un petit jardin et deux adolescents viennent d’en descendre. 

 — Donc tu vis avec ton frère, ici ? demande Tiphanie à son petit ami. 

 — Ouèp, enfin je considère que je vis seul car je le vois rarement, on doit se croiser à peine dix secondes par jour.

 — Ils sont gentils vos parents pour vous laisser seuls vivre votre indépendance ! C’est pas les miens qui m’autoriseraient ça... soupire la jeune fille.

 — C’est Hanz qui l’a voulu et demandé cet appart, alors ils le lui ont offert. 

— Mais tu y as droit aussi, ajoute Tiphanie avec un sourire. 

— Parce qu’ils ont voulu déménager ensuite, alors ils m’ont gentiment fait comprendre d’aller squatter avec mon frère. 

— Oh...  

— Mais d’un côté je suis pas mécontent, ajoute Kurt — je suis indépendant et j’ai besoin de personne, alors le fait de vivre ici me convient. Et puis l’appart est super sympa tu vas voir !

 — Je te crois sur parole, lui sourit Tiphanie en le suivant dans le hall de l’immeuble. 

 — Bon et bien voilà, fait Kurt une fois a l’intérieur, — là c’est la salle à manger, et puis sur la droite la salle de bain ! 

 — C’est mignon, mais il manque la télé ! rit Tiphanie en s’avançant derrière lui, — comment vous faites pour vivre sans télé ? 

  — On a la télé dans nos chambres, précise Kurt, — cette pièce c’est l’espace commun, c’est juste pour manger et basta.. Je t’ai dit qu’on ne fait rien ensemble. Termine-t-il en se rapprochant de la cafetière qui trône sur un des meubles de la cuisine. 

 — Et en fait il fait quoi dans la vie, lui ? demande Tiphanie, intriguée par le mode de vie de ces deux frères. 

 — Il bosse au Cotton Factory, laisses tomber Kurt, avant de demander, — tu bois du café au fait ? 

— Oui, lui sourit Tiphanie. — Il a arrêté ses études alors ? demande-t-elle à nouveau, en agaçant profondément Kurt, sans le savoir.

 — Tu veux que je t’arrange le coup avec, c’est ça ? lui lance-t-il froidement, avant de s’éloigner a table, avec un mug de café. — Tu peux te servir, il est chaud.  

 — Merci... balbutie Tiphanie, honteuse. C’est vrai qu’elle a été tout sauf maligne de lui poser mille questions sur le frère qu’il déteste.

 — Désolé, c’est pas galant de te laisser te servir comme une pouilleuse, mais t’as pas à me poser toutes ces questions sur ce con.

 — Oui, oui.. Excuse-moi. Lui sourit-elle, avant de le rejoindre, son mug à la main.

 — Oulà, fais Kurt avec un clin d’œil en regardant la jeune fille tirer la chaise en face de lui — quand tu te cambres comme ça, t’imagines même pas à quel point tu es...

 — Oooh, chut ! l’interrompt Tiphanie en rougissant, avant de se jeter sur sa chaise, honteuse.

 — Tous les mêmes, poursuit-elle ensuite en laissant échapper un petit rire.

 — Il est dégueulasse mon café, maugrée ensuite Kurt en avalant péniblement sa première gorgée. — Pose-moi ça, c’est vraiment infect !!

 — Raaah, j’ai mal dosé la poudre j’suis sûr ! ajoute-t-il en braillant, avant de se lever pour aller laver son mug dans l’évier de la cuisine.

  — Un peu fort, en effet... tente de sourire Tiphanie après en avoir bu une gorgée.

 — Apporte-moi ton mug ! J’vais pas te laisser boire ça sinon j’vais avoir les flics au cul pour empoisonnement !

 — Idiot va, rit Tiphanie en se levant pour le rejoindre, avant de poursuivre, — je vais pas pouvoir rester longtemps Kurt, après les cours ma mère aime bien que je rentre vite. 

— Tu veux appeler tes vieux pour leur dire que tu restes ici ce soir ? propose immédiatement Kurt en se retournant vers la jeune fille.

— Eeeeeeuuuuuh rougit de plus belles Tiphanie, ma mère va me tuer là ! T’es pas fou ? Mes parents sont pas peace comme les tiens ! Ce sont des malades ! 

Tout remettre ainsi sur le dos de ses doux parents arrange terriblement la jeune fille car la proposition de passer la nuit ici l’a mise dans tous ses états.

Elle en est rouge pivoine.

 — T’es cramoisie, se moque gentiment Kurt en attrapant vivement sa « proie », afin de la serrer sensuellement contre lui, avant de se jeter avec passion sur ses lèvres.

 Qu’elle est bien dans ses bras... assaillie par ses caresses. La jeune fille savoure l’instant.

 Ravie, titillée par ses doigts. Elle est aux anges... et le coquin amplifie les baisers et devient de plus en plus provocant.  

Tiphanie le serre fort contre elle, l’incitant ainsi à poursuivre...

 Encore... et encore... 

 À force, elle commence à sentir quelque chose de dur lui pousser le bassin. Un frisson lui parcourt l’échine lorsqu’elle comprend que cela ne peut être que son sexe qui se dresse contre elle. 

 Il quitte ses lèvres, pour partir a la recherche de son cou, afin d’y déposer, ici aussi, les baisers les plus sensuels et provoquant qu’il soit possible d’offrir

Ensuite, il s’avance vers elle, glissant sa cuisse gauche entre les siennes, afin de les lui écarter ; ça va lui donner un avant-goût de la suite des évènements et sûrement, l’exciter encore plus.

 Tout en continuant ses baisers, Kurt promène ses doigts le long de ses jolies cuisses si douces... Il remonte tout doucement, jusqu’à réaliser, au toucher, que sa partenaire porte un string. De quoi devenir fou ! Habilement, il ose alors et glisse son index dans l’intimité de la jeune fille, qui sursaute, rougit, et veut reculer brusquement.

 Elle a l’air tellement paniquée et traumatisée que Kurt ramène sa main sur ses hanches, avant de lui murmurer sur le bout des lèvres

— Calmes... Tu trembles comme une feuille là... relaxe-toi... 

— Je... Je peux pas aller plus loin... balbuties Tiphanie, tellement honteuse qu’elle en pleurerait presque.

 — Excuse-moi de t’avoir pressée, je savais pas que tu étais vierge... Si tu me l’avais dit, j’aurai pris plus de gants. 

Mais... Mais comment a-t-il su ? 

 Maintenant au comble de la honte, l’adolescente se paralyse et est au bord des larmes. C’est sans doute la pire humiliation de sa vie : passer pour une gamine devant le garçon le plus populaire de son lycée.

— Comment... comment.. As-tu su...? essaie-t-elle de demander, la gorge nouée. 

 — ça se sent... Mais ne t’en fais pas, il n’y a pas de honte à ça, bien au contraire, reprend Kurt 

— Je....Je.. Essaie de prononcer Tiphanie, complètement figée par la honte. 

La mort serait plus douce qu’une telle humiliation ! 

 — Arrêtes d’être gênée Tif, poursuit tendrement Kurt, — y’a vraiment pas de honte a être vierge, moi je trouve que c’est plutôt une fierté. 

— Ah bon ? semble s’étonner, tout bas, la jeune fille. — et en quoi c’est une fierté ?

 — Tu n’es pas une fille facile, et ça c’est cool... sourit tendrement Kurt en la reprenant dans ses bras, 

 Heureuse, mais toujours aussi gênée, elle se blottit contre lui pour enfouir sa tête dans son cou, comme si elle voulait s’y réfugier.

 Il sourit et la serre tendrement, avant de lui murmurer, dans le creux de l’oreille

— On prendra notre temps, je te le promets... Par contre je vais tout faire pour t’exciter régulièrement, pour que ce soit toi qui veuilles me sauter dessus ! termine-t-il avec un petit rire coquin. Ne trouvant pas les mots pour répondre à ça, elle se hisse simplement sur la pointe des pieds pour l’embrasser tendrement. 

 

 

 

*

 

 

 

Au même moment, dans un grand centre de détente de la ville... 

 Le Cotton Factory.

— Tiens, coucou Elsa. Fais une voix masculine en voyant une amie s’avancer. 

 — Salut, Hanz, sourit la jeune fille, en se rapprochant pour s’asseoir sur le canapé, à ses côtés.

— C’est l’heure de ta pause et tu grailles un bout, c’est ça ? 

 — T’as tout compris beauté ! sourit a son tour le jeune homme, mais toi, qu’est-ce que tu fais ici ?   

— J’ai besoin d’un allié aussi malin et sournois que moi, lui répond l’adolescente avec un sourire glacial qui en dit long. 

— Tu as des problèmes avec Kurt toi, non ? Rit Hanz avec un air taquin.

 — Faut que tu m’aides... lui répond-elle en arborant son plus beau sourire.